Seniors, conso et Internet : le point avec l'étude Cetelem

Le nouvel Observatoire de Cetelem vient tout juste d’être dévoilé. En ce début d’année 2016, il fait le point sur la consommation des seniors et leurs comportements sur le web dans treize pays européens. Des citoyens de plus de 50 ans qui semblent confiants quant à l’avenir et à la santé de leur pays. Voici donc les grandes tendances à retenir.





Les seniors en Europe : un pivot générationnel qui dynamise la consommation
Les seniors, autrement dit les plus de 50 ans, représentent un poids démographique important : 38,5% de la population étudiée. Loin du cliché de consommateurs égoïstes, les seniors jouent un rôle de pivot générationnel en faisant preuve de solidarité vis-à-vis de leur famille : cohabitation d’abord (un petit tiers -32%- héberge encore un enfant chez eux), aide financière ensuite (80% contribuent aux dépenses ou à l’épargne de leurs enfants).
 
Cette tendance très appuyée dans les pays méditerranéens, se traduit dans l’inquiétude des seniors pour l’avenir professionnel de leurs enfants (pratiquement les deux-tiers -64%- d’entre eux) et le souci du bien-être de leurs parents (52%). On retrouve là, les deux craintes principales de cette génération « pivot ». Autre caractéristique des seniors, leur aspiration à « bien vieillir » qui se concentre sur une bonne santé (87%) et un confort de vie lié d’une part aux liens familiaux (66%), d’autre part à une situation financière sécurisante (63%).
 
Une génération sociable et connectée
D’une manière générale, les seniors privilégient les activités à domicile comme le jardinage, le bricolage, la lecture. Rien de bien nouveau. Simplement des tendances qui se confirment d’année en année. Ils y consacrent 6h30 par semaine, soit 1h de plus que les plus jeunes. D’autre part, un tiers des seniors a un engagement associatif mensuel. Leur temps libre et leurs revenus permettent à 40% d’entre eux de voyager, soit 4 points de plus que leurs cadets.
 
En matière de numérique, les seniors ne se font pas distancer par la jeune génération. Ils passent 27h par semaine devant leurs écrans (Internet et télévision confondus), 20% de temps en plus que leurs cadets ! Et sont connectés à Internet en moyenne 13h15 par semaine (1 heure de plus que les jeunes). En France, plus d’un sexagénaire sur quatre est membre d’un réseau social, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans (une forte présence sur Facebook). Au quotidien , Internet est devenu une source avérée d’informations pour préparer leurs achats qu’ils préfèrent encore malgré tout effectuer dans des points de ventes physiques (plus d’un senior sur deux), essentiellement pour sa dimension relationnelle.
 
Une ouverture timide à la consommation collaborative
« Surfeurs » émérites, les seniors s’ouvrent aussi –certes timidement– aux nouveaux modes de consommation partagée. Plus qu’un intérêt économique, ils y trouvent la possibilité de nouveaux échanges humains. Prêts à partager un bien matériel, oui ; leur intimité, un peu moins. Le covoiturage (69%) et l’échange de services (62%) bénéficient de leur regard positif, mais c’est moins le cas pour le partage d’appartement qui ne séduit que 38% d’entre eux (contre la moitié du reste de la population européenne).
 
Quant aux nouveaux efforts des marques pour les attirer, les seniors y sont moyennement sensibles. En tout, 43% d’entre eux y prêtent attention contre 56% pour les non seniors. Plus que leurs cadets, les seniors font particulièrement attention au prix (+5pts), à la qualité (+6pts) et à la fonctionnalité des biens d’équipements (+4pts). On le sait depuis des années, ce sont des consommateurs exigeants et avisés. Ils ont « construit » la société de consommation dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Et s’ils se disent moins sensibles à leur apparence (-8pts) ou à la marque (-4pts), ils n’en sont pas moins au cœur de l’actualité, puisqu’ils sont 10% de plus que les jeunes à prendre en compte l’impact environnemental de leur achat.
 
Consommation en Europe : l’embellie se poursuit, les écarts se resserrent
Après une année 2014 de reprise timide et inégale, l’Europe renoue lentement mais sûrement avec la croissance économique (+1,6% en Zone Euro en 2015, vs +0,9% en 2014). De quoi rassurer les Européens et la perception de la situation générale de leur pays : avec une note moyenne de 4,7/10 dans les pays suivis par L’Observatoire Cetelem. On revient pratiquement au niveau d’avant la crise (4,8 en 2008). A noter que les plus enthousiastes sont les Espagnols et les Italiens (+1), et les Français aussi (+0,4).
 
Les Allemands, eux, restent très confiants sur la situation de leur pays (5,7 soit 1 point de plus que la moyenne), mais enregistrent pour la première fois une baisse significative depuis six ans (-0,7pt). Au-delà de cette embellie, il faut souligner l’homogénéisation entre les pays : jamais les notes données par les Européens n’avaient été aussi resserrées. Ce regain d’optimisme concerne aussi l’appréciation des ménages européens sur leur situation personnelle : 5,6, une note portée par la hausse du pouvoir d’achat due en grande partie à la forte baisse des prix du pétrole.
 
A noter cependant que 58% des Français (vs 37% en Europe) considèrent que leur pouvoir d’achat a baissé en 2015. D’autre part, certaines tendances demeurent : Italiens, Danois, Britanniques ou Portugais sont plutôt fourmis alors que les Roumains, les Tchèques, les Polonais et les Slovaques seraient plus cigales… En tout, 42% des sondés indiquent envisager d’épargner plus (+7pts) en 2016 et 39% évoquent davantage de dépenses (+4pts). A noter que le poste « Voyages et loisirs » restent en tête des intentions d’achat (56%, +2pts), devant le numérique (52%, +3pts) suivi des produits électroménagers (39%, +3pts) : bref, les intentions de consommer sont généralement en hausse.

Article publié le 04/02/2016 à 04:04 | Lu 2644 fois