Paris, 1938. Un appartement près du Palais Royal.
C’est l’année où la pièce de Cocteau « Les Parents Terribles » est créée sur la scène du Théâtre des Ambassadeurs et, est bien vite censurée, considérée par certains comme une apologie de l’inceste.
Le rôle de Michel est tenu par un certain Jean Marais, que l’auteur a rencontré l’année précédente. Cocteau a près de 50 ans, Marais à peine la moitié. C’est le début d’une épopée qui durera près de trois décennies.
Tout les oppose, de leur âge à leurs engagements, mais le poète est fasciné par la jeune beauté de l’acteur, lui-même en admiration devant le bel esprit de son Pygmalion.
L’action se poursuit sur près de dix ans, période de l’occupation allemande où les deux tempéraments vont s’affronter violemment.
C’est une chronique de cette époque vécue par un microcosme parisien souvent aveugle, parfois complice, où on croise Coco Chanel, Edith Piaf et quelques autres.
Sont évoquées la bagarre avec Alain Laubreaux, que Truffaut reprendra dans son film « Le dernier métro », les relations troubles de Cocteau avec le sculpteur Arno Breker et le tournage de « L’éternel retour » avec Madeleine Sologne.
La pièce se termine sur le projet de création de La Belle et la Bête en 1946, quelques années avant la séparation des deux protagonistes.
Carole Giacobbi signe un texte d’une rare finesse, où chaque réplique frappe par sa justesse. Le sexe y est évoqué sans fard, les conflits sans concession, mais toujours avec une élégance qui préserve la dignité des personnages.
Les dialogues, tantôt badins, tantôt graves, mais toujours spirituels, évitent l’écueil de la sensiblerie. On rit, on s’émeut, on est saisi par la modernité de ces échanges, qui semblent écrits hier tant ils résonnent avec notre époque.
La mise en scène est alerte, avec un aspect contemporain fortement marqué car, si les costumes sont d’époque, la musique est de notre temps. En nous épargnant tout relent de naphtaline, Carole Giacobbi confirme par son propos l’extraordinaire modernité de ces personnages.
Le rôle de Cocteau est tenu par l’énigmatique Boris Terral qui, de sa diction parfaite, distille avec une même nonchalance perfidies et regrets, livrant le visage complexe et très attachant d’un poète sous emprises.
Le jeune Louka Meliava est un Jeannot fougueux et séduisant, fragile et viril à la fois, laissant bien imaginer ce que fut le Marais de cette époque, tiraillé entre son amour sincère pour son mentor et son besoin de relations multiples.
Les rôles féminins sont confiés à Emmanuelle Galabru, très à l’aise en Coco Chanel et Valentine Kipp, qui est Edith Piaf puis Mila, la malheureuse fiancée qui saura s’éclipser à temps.
Un spectacle du passé, mais aussi du présent, car amour et talent sont tous deux éternels. On sourit beaucoup, on s’attache à tout ce petit monde que l’on quitte à regret, n’ayant qu’une envie, pouvoir relire ce texte pour s’y replonger.
Alex Kiev
Théâtre Le Funambule-Montmartre
51 rue des Saules
75018 Paris
Du jeudi au samedi à 19h ou 21h selon les semaines
Jusqu’au 16 novembre
C’est l’année où la pièce de Cocteau « Les Parents Terribles » est créée sur la scène du Théâtre des Ambassadeurs et, est bien vite censurée, considérée par certains comme une apologie de l’inceste.
Le rôle de Michel est tenu par un certain Jean Marais, que l’auteur a rencontré l’année précédente. Cocteau a près de 50 ans, Marais à peine la moitié. C’est le début d’une épopée qui durera près de trois décennies.
Tout les oppose, de leur âge à leurs engagements, mais le poète est fasciné par la jeune beauté de l’acteur, lui-même en admiration devant le bel esprit de son Pygmalion.
L’action se poursuit sur près de dix ans, période de l’occupation allemande où les deux tempéraments vont s’affronter violemment.
C’est une chronique de cette époque vécue par un microcosme parisien souvent aveugle, parfois complice, où on croise Coco Chanel, Edith Piaf et quelques autres.
Sont évoquées la bagarre avec Alain Laubreaux, que Truffaut reprendra dans son film « Le dernier métro », les relations troubles de Cocteau avec le sculpteur Arno Breker et le tournage de « L’éternel retour » avec Madeleine Sologne.
La pièce se termine sur le projet de création de La Belle et la Bête en 1946, quelques années avant la séparation des deux protagonistes.
Carole Giacobbi signe un texte d’une rare finesse, où chaque réplique frappe par sa justesse. Le sexe y est évoqué sans fard, les conflits sans concession, mais toujours avec une élégance qui préserve la dignité des personnages.
Les dialogues, tantôt badins, tantôt graves, mais toujours spirituels, évitent l’écueil de la sensiblerie. On rit, on s’émeut, on est saisi par la modernité de ces échanges, qui semblent écrits hier tant ils résonnent avec notre époque.
La mise en scène est alerte, avec un aspect contemporain fortement marqué car, si les costumes sont d’époque, la musique est de notre temps. En nous épargnant tout relent de naphtaline, Carole Giacobbi confirme par son propos l’extraordinaire modernité de ces personnages.
Le rôle de Cocteau est tenu par l’énigmatique Boris Terral qui, de sa diction parfaite, distille avec une même nonchalance perfidies et regrets, livrant le visage complexe et très attachant d’un poète sous emprises.
Le jeune Louka Meliava est un Jeannot fougueux et séduisant, fragile et viril à la fois, laissant bien imaginer ce que fut le Marais de cette époque, tiraillé entre son amour sincère pour son mentor et son besoin de relations multiples.
Les rôles féminins sont confiés à Emmanuelle Galabru, très à l’aise en Coco Chanel et Valentine Kipp, qui est Edith Piaf puis Mila, la malheureuse fiancée qui saura s’éclipser à temps.
Un spectacle du passé, mais aussi du présent, car amour et talent sont tous deux éternels. On sourit beaucoup, on s’attache à tout ce petit monde que l’on quitte à regret, n’ayant qu’une envie, pouvoir relire ce texte pour s’y replonger.
Alex Kiev
Théâtre Le Funambule-Montmartre
51 rue des Saules
75018 Paris
Du jeudi au samedi à 19h ou 21h selon les semaines
Jusqu’au 16 novembre






