La disparition de Claudia Cardinale a été confirmée à l’Agence France-Presse par son agent. L’actrice s’est éteinte entourée de ses proches. Depuis plusieurs années, elle s’était faite discrète, mais restait célébrée dans les festivals et par les cinéphiles du monde entier. Sa mort provoque une émotion à la fois en France, où elle avait choisi de vivre, et en Italie, son autre patrie de cœur.

Née en 1938 à Tunis dans une famille d’origine sicilienne, Claudia Cardinale grandit dans un environnement méditerranéen qui marquera son identité. Elle est révélée en 1957 lorsqu’elle remporte le concours de « La plus belle Italienne de Tunisie ». Invitée au Festival de Venise, elle attire rapidement l’attention des producteurs italiens. Ce hasard va transformer sa vie et l’amener sur les plateaux de Cinecittà, où elle débute une carrière fulgurante.

L’ascension de Claudia Cardinale est rapide. Elle tourne avec Luchino Visconti dans Le Guépard en 1963, partageant l’affiche avec Burt Lancaster et Alain Delon. La même année, elle apparaît dans Huit et demi de Federico Fellini, autre monument du cinéma italien.

En 1968, elle incarne Jill dans Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, un rôle qui confirme son statut d’icône mondiale. Sa carrière comptera plus de cent films, oscillant entre l’Italie, la France et Hollywood, qu’elle refusera toutefois d’intégrer pleinement pour préserver sa liberté artistique.

Au-delà de son talent, Claudia Cardinale a marqué par sa force de caractère. Elle a toujours revendiqué une indépendance face aux grands studios et refusé de se laisser enfermer dans une image unique.

Elle a également mis sa notoriété au service de causes humanistes. En 2000, elle est nommée ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO, s’engageant pour les droits des femmes et des peuples autochtones.

Durant sa carrière, Claudia Cardinale a reçu de nombreux prix, dont un Lion d’or à Venise et un Ours d’or à Berlin pour l’ensemble de son œuvre. Elle restera l’incarnation d’un âge d’or du cinéma européen, où l’élégance se conjuguait à la force de jeu.

Ses rôles continuent d’être étudiés dans les écoles de cinéma et projetés dans les festivals, preuve de l’intemporalité de son art.

Les hommages se multiplient depuis l’annonce de son décès. En Italie, le ministre de la Culture a salué « une actrice unique, libre et lumineuse ». En France, la presse rappelle son double héritage méditerranéen et européen. Des cérémonies devraient lui être consacrées à Rome et à Paris dans les prochains jours, pour célébrer la mémoire d’une artiste universelle.