Un film, L’autre Dumas, avec Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde fut tourné par Safy Nebbou en 2010. Cette année, Tristan Petitgirard reprend le flambeau cette saison au Théâtre La Bruyère.
Port Marly, 1848. Le grand écrivain revient d’une partie de campagne, légèrement éméché. Quelques brins de pailles traînent encore dans son épaisse tignasse. Son fidèle Maquet est à son bureau, travaillant à la rédaction du dernier chapitre du Vicomte de Bragelonne.
Après quelques remarques assassines, que Maquet ne relève pas, Dumas demande alors à son scribe de rédiger un discours qu’il prononcera à l’Assemblée Nationale. Maquet, désapprouvant l’esprit du billet, se rebiffe et refuse de continuer.
Dumas lui rappelle sèchement qu’il n’est que son employé et doit donc lui obéir. Un peu ivre, il ne peut s’empêcher de l’humilier encore un peu plus. Mais le ton change lorsqu’il se rend compte que son scribe, qu’il croyait naïf, a pris toutes les précautions pour pouvoir prouver sa réelle participation à l’œuvre du Maître. Se joue alors une partie démoniaque où le plus rusé gagnera, à moins que…
Tristan Petitgirard a choisi pour sa mise en scène de donner le beau rôle aux acteurs. Dans un décor classique signé Olivier Prost, nos deux protagonistes se livrent un duel à fleurets de moins en moins mouchetés.
Xavier Lemaire incarne -le mot n’est pas trop fort- Alexandre Dumas père. Colosse de près de deux mètres de haut il donne à son personnage toute la stature et la truculence que l’on attribue au père de Monte-Cristo, nous proposant un savoureux mélange de bonhomie et de bravoure, mais aussi de mépris.
Le jeu de Davy Sardou, qu’on a vu récemment dans La Collection, d’Harold Pinter, est, comme il convient, à l’exact opposé. Tout en finesse, il rend possible et même prévisible le retournement de situation que nous attendons. Servile au début, en tout cas en apparence, il se révèlera peut-être le plus habile des deux. Sans oublier le jeune Thomas Sagols qui se donne à fond dans son rôle d’ordonnance.
Qui est le nègre ? demande Maquet à Dumas, lui rappelant perfidement ses origines. C’est par cette phrase terrible que se termine la pièce.
Alex Kiev
Port Marly, 1848. Le grand écrivain revient d’une partie de campagne, légèrement éméché. Quelques brins de pailles traînent encore dans son épaisse tignasse. Son fidèle Maquet est à son bureau, travaillant à la rédaction du dernier chapitre du Vicomte de Bragelonne.
Après quelques remarques assassines, que Maquet ne relève pas, Dumas demande alors à son scribe de rédiger un discours qu’il prononcera à l’Assemblée Nationale. Maquet, désapprouvant l’esprit du billet, se rebiffe et refuse de continuer.
Dumas lui rappelle sèchement qu’il n’est que son employé et doit donc lui obéir. Un peu ivre, il ne peut s’empêcher de l’humilier encore un peu plus. Mais le ton change lorsqu’il se rend compte que son scribe, qu’il croyait naïf, a pris toutes les précautions pour pouvoir prouver sa réelle participation à l’œuvre du Maître. Se joue alors une partie démoniaque où le plus rusé gagnera, à moins que…
Tristan Petitgirard a choisi pour sa mise en scène de donner le beau rôle aux acteurs. Dans un décor classique signé Olivier Prost, nos deux protagonistes se livrent un duel à fleurets de moins en moins mouchetés.
Xavier Lemaire incarne -le mot n’est pas trop fort- Alexandre Dumas père. Colosse de près de deux mètres de haut il donne à son personnage toute la stature et la truculence que l’on attribue au père de Monte-Cristo, nous proposant un savoureux mélange de bonhomie et de bravoure, mais aussi de mépris.
Le jeu de Davy Sardou, qu’on a vu récemment dans La Collection, d’Harold Pinter, est, comme il convient, à l’exact opposé. Tout en finesse, il rend possible et même prévisible le retournement de situation que nous attendons. Servile au début, en tout cas en apparence, il se révèlera peut-être le plus habile des deux. Sans oublier le jeune Thomas Sagols qui se donne à fond dans son rôle d’ordonnance.
Qui est le nègre ? demande Maquet à Dumas, lui rappelant perfidement ses origines. C’est par cette phrase terrible que se termine la pièce.
Alex Kiev