Les seniors très durement touchés par le tremblement de terre en Chine

Alors que le sud-ouest de la Chine vient de subir une violente réplique de magnitude 6.4 sur l’échelle de Richter, la plus forte depuis le dramatique séisme qui a eu lieu le 12 mai dernier, un récent article du journal officiel chinois, le Quotidien du Peuple, fait état, de la situation particulièrement délicate, des personnes âgées suite à ce dramatique tremblement de terre.


Même si des miracles arrivent encore, un vieux monsieur de 80 ans a ainsi été extirpé des ruines vendredi dernier après avoir été nourri par sa femme à travers les décombres pendant plus de onze jours, la vie des survivants est extrêmement difficile, et celles de personnes âgées encore plus !

Ainsi, comme le souligne un récent article du journal officiel chinois, le Quotidien du Peuple, le situation des rescapés seniors s’avère particulièrement délicate. Dans un coin du stade de la ville de Jiuzhou, l'un des plus grands camps montés pour les personnes laissées sans-abris par le séisme, Liu Yaorong, 62 ans, qui vit seul depuis vingt ans. Montrant du doigt la couverture et les vêtements qu'il a reçus du gouvernement local, il a déclaré : « C'est tout ce que je possède. Ma maison s'est effondrée pendant le séisme et la ville a été inondée ». Il vivait autrefois dans la ville de Xuanping, dans le comté de Beichuan, qui a été dévasté par le tremblement de terre.

Mais Liu Yaorong a été chanceux car il est en bonne santé, sinon il n'aurait pas eu la force de marcher dix heures (contre une heure et demie en temps normal) sur les chemins escarpés et dangereux pour échapper aux inondations du lundi 19 mai. Durant son périple vers Mianyang, ce sexagénaire souligne qu'il avait vu de nombreuses personnes âgées qui avaient choisi de rester. « Les soldats essayaient de les persuader de partir par crainte des inondations », a-t-il précisé. .../...
Les seniors très durement touchés par le tremblement de terre en Chine

Avant, « j'élevais des cochons et des poulets, et faisais pousser des légumes. Je pouvais avoir du riz, de la viande et légumes tous les jours. Mais maintenant, j'ai que des biscuits et des pâtes instantanées » souligne encore le rescapé. Et d’ajouter : « Je ne veux pas partir d'ici. Je sais que c'est difficile pour eux (ndlr : ses trois enfants) là-bas. Comment pourrais-je alourdir leur fardeau de ma présence ? Je souhaite toujours rentrer chez moi. Avec un petit bout de terre, je pourrai vivre par moi-même ».

Dans un autre coin du stade, un vieil homme de 82 ans marche lentement. Malentendant, il parle rarement aux autres, et sur la carte de renseignement accrochée autour de son cou, on peut lire : « Cao Gongxiao de Qushan, Beichuan ». Il indique que sa femme est morte il y a plusieurs années et que ses fils travaillent dans les villes en tant que travailleurs migrants. « Je n'ai personne vers qui me tourner excepté le gouvernement » souligne-t-il.

Wang Xiaogang, un responsable de Mianyang, a dit qu'il était difficile d'évaluer le nombre de tels parents isolés, « mais il est certain qu'il doit être important ». Sur les murs et les poteaux du stade sont accrochés des douzaines de posters cherchant des parents manquants.

Des psychologues soulignent que les personnes âgées ont besoin d'autant de réconfort que les enfants. Un médecin de l'université médicale de Chengdu, indique de son côté qu’il a découvert plusieurs seniors traumatisés dans le stade. « Certains ont perdu les membres de leur famille et d'autres leur maison. Contrairement aux jeunes, les personnes âgées sombrent souvent dans le désespoir car ils pensent qu'ils sont trop vieux pour redémarrer une nouvelle vie ».

Rappelons que le dernier bilan officiel ferait maintenant état de 80.000 morts... Voire davantage.

Pour aller plus loin, lire aussi :
Les seniors : personnes les plus à risque en cas de catastrophe naturelle
Séisme au Japon : les seniors sont les plus touchés

Publié le 26/05/2008 à 12:04 | Lu 6004 fois





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