Le régime cétogène pour votre cerveau : porteur d'espoir pour Alzheimer et Parkinson ?

Les éditions Thierry Soucar viennent de publier un livre intitulé Le régime cétogène pour votre cerveau. Un ouvrage du Dr Bernard Aranda et de Michèle Houde qui expliquent comment ce mode alimentaire pourrait changer la vie des malades, en apportant à leur cerveau un meilleur carburant que le glucose : les cétones.





Le régime cétogène pour votre cerveau : porteur d'espoir pour Alzheimer et Parkinson ?
Avant d’aller plus loin, rappelons que le régime cétogène est un régime pauvre en glucides mais riche… en graisses. Selon certains experts, il permet de rééquilibrer la biochimie cérébrale et de lutter contre l'inflammation, la douleur et la mort précoce des neurones.
 
L’alimentation occidentale est généralement riche en glucides raffinés et en sucre, qui peuvent être toxiques à la longue pour les neurones. De fait, cette avalanche de glucides peut compromettre le bon fonctionnement du cerveau et favoriser l’épilepsie, les migraines et même, semble-t-il, certaines maladies neurodégénératives.
 
Les auteurs Michèle Houde et Bernard Aranda préconisent alors d’adopter ce type de régime qui apporte une forme d’énergie plus disponible (les cétones) et moins problématique pour le cerveau. « La méthode cétogène est utilisée depuis le début du 20ème siècle dans le traitement de l’épilepsie. Elle a montré des effets très encourageants pour stopper les crises migraineuses. Concernant Alzheimer et Parkinson, elle peut aider à ralentir ou stabiliser la maladie » indiquent les auteurs Michèle Houde et Dr Bernard Aranda.

​Interview du Dr Bernard Aranda :

Le glucose est-il vraiment le carburant de choix pour le cerveau comme on l’entend souvent ?
Dr Bernard Aranda : Les autorités sanitaires recommandent de consommer des glucides (pâtes, riz, pommes de terre, pain…) à chaque repas. Nos neurones ont besoin d’énergie, le cerveau est un gros consommateur de glucose : les aliments glucidiques semblent les alliés parfaits de notre bonne santé cérébrale.
 
Mais cette avalanche de glucides – notre consommation de sucre a explosé au cours des trente dernières années – peut compromettre le bon fonctionnement de notre cerveau. Leur surconsommation s’accompagne d’une résistance à l’insuline et favorise l’inflammation jusque dans le cerveau. Car en plus de fatiguer le pancréas, qui doit redoubler d’effort pour secréter l’insuline nécessaire au maintien de l’équilibre, l’hyperglycémie modifie la biochimie cérébrale.
 
L’augmentation de la glycémie inhibe tout particulièrement deux neurotransmetteurs : la sérotonine et le GABA, des acteurs qui jouent un rôle clé dans la santé du cerveau. Emergent alors migraines, troubles épileptiques, démences neurodégénératives. 


Et à l’inverse, comment expliquez-vous que les graisses, et donc la diète cétogène, puissent avoir un effet neuroprotecteur ?
Dr Bernard Aranda. Lorsque les réserves de glycogène sont épuisées et que le cerveau ne peut plus utiliser le glucose comme source de carburant, ce sont les cétones produites par le foie à partir des graisses corporelles qui prennent le relais.
 
Ces cétones sont une source d’énergie essentielle indispensable pour les cellules et permettent de conserver un niveau d’activité physique et mentale optimal. Ce nouveau carburant apporte environ 25% d’énergie supplémentaire par rapport au glucose. Son effet légèrement psychostimulant entraîne un regain d’énergie et une facilité à se concentrer.
 
Historiquement et scientifiquement, la diète cétogène est aujourd’hui considérée comme l’un des meilleurs traitements dans le contrôle des crises épileptiques sévères. Et plus largement, ce mode alimentaire présente des propriétés curatives très intéressantes et très prometteuses dans le traitement de nombreuses maladies cérébrales.

Article publié le 20/12/2017 à 01:36 | Lu 13446 fois