Dans ce nouveau long-métrage, Nadia Farès endosse le rôle de Gaby, une femme déterminée à réaliser un rêve audacieux : avoir son premier enfant à 55 ans, une aventure qui reflète sa force et sa résilience.


Le film aborde un sujet fort, les ovocytes. C’est ce qui vous a séduit dans ce projet ?

Il y a un petit phénomène d’identification. J’ai passé la cinquantaine. Même si j’ai eu des enfants, ça a évidemment fait écho en moi parce que j’ai d’autres amies de mon âge qui n’ont pas eu d’enfant et j’en ai aussi d’autres qui sont plus jeunes que moi et qui ont fait congeler leurs ovocytes.
 
C’est un sujet d’actualité, qui fait partie de nos conversations quotidiennes. Traiter ça au cinéma, sur le ton de la comédie, pour dédramatiser le sujet, je trouve ça intéressant.
 

Ce n’est pas un rôle évident à jouer. Beaucoup d’actrices hésitent à endosser ce genre de rôle…

Je pense que quand on assume son âge, et quand on est plutôt bien dans son corps et dans sa tête, passé la cinquantaine, on n’a pas peur d’aborder des sujets comme ça parce que de toute façon c’est la réalité.
 
L’aborder de la façon la plus positive et se souvenir que c’est un privilège de vieillir, c’est la meilleure façon de s’y confronter.
 

C’est aussi le sujet du film : les personnages essayent d’être bien dans leur peau en vieillissant.

À chaque décennie, on a une obligation : celle de se réinventer, pour pouvoir bien passer chacun de ces caps.

Chaque âge a sa source de problèmes et chaque âge est une nouvelle découverte. Surtout dans un monde qui évolue encore plus vite. L’exercice le plus difficile se trouve là.
 
C’est pour cette raison que c’est bien d’aborder ces sujets qui étaient « tabous » il y a encore pas très longtemps et de libérer la parole pour qu’on puisse échanger et en parler avec le sourire.
 

Le film montre bien que le meilleur reste à venir après 50 ans.

C’est un âge où on prend soit le rivage, soit le ravin. Ce qui fait la différence, c’est l’état d’esprit qu’on peut avoir sur la vie : est-ce qu’on prend soin de soi ? Est-ce qu’on travaille sur soi-même ? Est-ce qu’on accepte que la jeunesse fasse partie du passé ?
 
Quand on fait ce travail-là, on se libère d’un tas de choses qui nous étriquaient et on vit des moments d’une liberté comme jamais auparavant. C’est ce que ressentent beaucoup de femmes de mon âge. C’est un âge où on se libère de beaucoup de choses.
 

C’est ce qui arrive à votre personnage.

Au début, c’est un peu une vieille fille. Elle est au bout de sa vie. Elle se laisse aller. Elle se laisse porter par une mère un peu trop présente.
 
Au fur et à mesure, elle prend sa décision de faire un enfant toute seule, puis elle rencontre l’amour et tout vole en éclats. C’est ce qui permet à ce personnage de se libérer et d’être ce qu’elle n’a jamais pu être pendant toute sa vie.
 

Toujours possible est aussi une comédie romantique. On voit notamment une scène d’amour entre deux personnages d’âge mûr. Ce qui est finalement assez rare…

Tout est dans l’art et la manière de montrer la chose. Je trouve que c’est bien d’oser parler de ça parce que c’est une réalité ! La sexualité chez les quinquas, les sexas…
 
J’entends des histoires jusqu’à je ne sais pas quel âge ! Good for them ! Le vrai deuil, c’est quand le désir n’est plus. Tant qu’il y en a, il faut le pratiquer.
 

Vous avez peu tourné de comédies romantiques et pourtant on vous sent très à l’aise dans ce registre.

De par mon physique ou ma personnalité, je ne devais certainement pas inspirer ce genre de sujet. C’est dommage d’ailleurs parce que dans la vie j’aime bien pousser les curseurs, m’amuser. Je travaille sur d’autres projets qui vont me permettre de remédier à ça.