Suzuki Vitara : l'être et le paraître...

Apparu en 1988, le Suzuki Vitara est immédiatement considéré comme une réponse efficace aux 4x4 classiques, plus gros de Toyota, Mitsubishi et Nissan. Une époque, où l’on demandait à un 4x4 de réelles capacités en tout-terrain, ce que le Vitara réalisait en étant plus petit que ses concurrents. Depuis cette époque, le vocabulaire a changé. Les 4x4 sont devenus la cible des bobos bien-pensants en dépit du goût des acheteurs pour ce type de véhicule.


Le politiquement correct a donc généré une nouvelle appellation moins radicale. Les SUV sont nés, un anglicisme qui est devenu en élément de langage fourre-tout. Il faut se souvenir que le Vitara reprenant les bases du Jimny et du SamouraÏ offrait les atouts d’un grand : transmission avant /arrière, blocage de différentiel, rapports courts et longs. Un modèle qui avait tout des grands pour déjà un prix attractif.
 
Inutile de dire que les constructeurs français n’avaient rien dans leurs catalogues. Immédiatement, le Vitara remporte un véritable succès qu’il s’agisse du modèle japonais ou de son alias espagnol le Santana. Face à cet engouement, Toyota lance en 1994 le RAV4. Bien sûr, le modèle est plus sophistiqué et surtout, il abandonne le châssis au profit d’une structure monocoque associé à une transmission intégrale permanente au prétexte que les utilisateurs n’ont pas de réels besoins en tout terrain et préfèrent le confort. 

Il faut néanmoins savoir que les Suisses, qui ont besoin de réelles capacités de franchissements, possèdent de nombreux Suzuki tout simplement parce qu’ils passent sur les sentiers étroits qui mènent aux alpages. Des chemins muletiers jusqu’au bitume parisien, il n’y a qu’un pas que les marketeurs ont vite franchi en proposant des 4x4 « Canada Dry ». L’allure d’un tout terrain sans les capacités, la transmission intégrale ne devenant qu’optionnelle. Des SUV de salon comme on en trouve dans les gammes Nissan, Renault, Fiat ou Peugeot. Les uns offrent un design agressif au goût pas toujours sûr tandis que les autres offrent une dose de cortisone à de petites citadines pour leur donner une allure de SUV.
 
Entre les deux, Suzuki maintient son cap et modernise son Vitara sans lui faire perdre son âme. Voilà pourquoi les ingénieurs ont conservé en priorité la transmission intégrale permanente pour ce modèle iconique de la marque. Baptisée AllGrip, cette transmission est associée à un blocage de différentiel qui garantit de pouvoir passer sans problème dans des chemins sablonneux ou très boueux. On apprécie également la position sport qui apporte un comportement routier particulièrement agréable et sain.
 
La direction est précise et d’un guidage parfait lors de trajet en route sinueuse tandis que sur une autoroute balayée par de fortes rafales de vent, le Suzuki Vitara garde un cap parfait et rectiligne. Le comportement dynamique du Vitara est une réussite. En revanche, la version 4x2 n’offre pas la même assurance dans les enchaînements rapides. Proposé au choix avec un moteur Diesel ou essence, une boîte de vitesses automatique ou manuelle et une transmission intégrale ou 4x2, le Vitara s’avère le plus équilibré dans une version Diesel à boîte automatique et transmission intégrale. 

C’est dans cette configuration que ce Suzuki est le plus séduisant. Mené bon train sur un trajet sinueux, la consommation réelle mesurée de 7,6 litres est tout à fait honorable. De plus, la vie à bord est particulièrement agréable grâce notamment à une bonne insonorisation. Les bruits aérodynamiques sont parfaitement maîtrisés et les bruits de roulements inexistants. Les sièges avant, bien dessinés, offrent un maintien latéral idéal ainsi qu’une longueur d’assise sous la cuisse qui évite toute fatigue. La planche de bord est claire et lisible avec une ergonomie correcte. Bien sûr, le choix des matériaux peut sembler simpliste mais il faut garder à l’esprit que le Vitara est disponible dès 17.500 euros.
 
Difficile de demander la qualité Audi pour ce prix d’attaque. L’espace disponible aux places arrière est généreux et le volume du coffre permet de ne pas avoir à se limiter dans ses bagages. On apprécie que les stylistes de Suzuki n’aient pas cédé à la mode de toits fuyants vers l’arrière qui limitent le volume de chargement en hauteur. On apprécie également l’esprit sur-mesure proposé par Suzuki. Le client pourra ainsi composer à sa guise une personnalisation de son Vitara. Notamment avec des choix de coloris bi-tons particulièrement flatteurs et élégants qui mettent en valeur une carrosserie qui a su ne pas s’envoler dans des délires de designer. Précisons que le choix du coloris extérieur peut se retrouver en rappel sur certains éléments de la planche de bord. Il fallait ces éléments de style pour affronter une concurrence importante dans cette catégorie.
 
Pour ce modèle, notre choix se portera pour un Vitara Diesel à transmission intégrale et boîte de vitesses automatique dont le rapport prix/performance est remarquable. 

Joël Chassaing-Cuvillier

Le Suzuki Vitara 1.6L DDiS 4WD en chiffres

Moteur essence 4 cylindres en ligne – 1598 cm3 (79,5 x 80,5 mm) – 120 ch à 3 750  tr/min – 320  Nm à 1750 tr/min – Boîte manuelle à 6 rapports
Dimensions : 417,5 x 177,5 x 161 cm, empattement 250 cm
Poids : 1295 kg
Pneumatiques 215/55 R17
Vitesse 180 km/h – Accélération de 0 à 100 km/h : 12,4 s
Émissions de CO2 : 111 gr/km

Prix : 25.300 euros


Publié le 23/03/2015 à 01:00 | Lu 2297 fois





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