Les mystères de sainte Freya de Armel Job : la sainte en poule


Armel Job met en pièces une des œuvres les plus prolifiques du pontificat de Jean-Paul II : la béatification accélérée (en vue de la sienne ?). Mais à tant faire sonner le canon on s’expose au pétard mouillé. Comme sainte Freya, qu’invente l’auteur dans un roman policier émoustillant. Voici l’histoire…

Une religieuse, dévouée aux plus blessés de la vie, attentive aux femmes violées, aux prostituées, à celles qui souffrent d’avoir avorté, cette femme là meurt, assassinée dans son couvent. Vingt neuf ans plus tard, elle est canonisée.

Mais voilà, « Freya était une salope ». C’est ce qu’affirme l’e-mail anonyme adressé à Monseigneur Van Camp. A l’appui de ses dires, le corbeau envoie une photo de la sainte entièrement nue. Stupéfaction dans le diocèse.
Les mystères de sainte Freya

L’abbé Turquin qui s’était occupé d’instruire le procès en béatification rouvre l’enquête. Qu’elle n’est pas sa surprise quand il découvre que le jour de son assassinat la religieuse portait sur elle de la lingerie affriolante.

Que veut le maître chanteur ? (l’auteur fait remarquer qu’il n’y a pas de « maîtresse chanteuse »). Les prélats l’identifieront-ils ? Là est la trame policière.

L’autre intérêt est d’introduire le lecteur dans l’ambiance feutrée et hypocrite du monde religieux quand il s’agit de s’occuper de tout autre chose que de religion dans sa dimension spirituelle. Ainsi, est pointée l’obsession de la chose sexuelle qui n’est pas l’apanage de la seule religion catholique ; « à croire que le Christ était sexologue » s’exaspère un des protagonistes.

Contempteur de la folie religieuse, Armel Job a écrit son texte avec un petit sourire voltairien.

Les mystères de sainte Freya
Armel Job
Robert Laffont
282 pages
19 euros

Publié le 07/01/2008 à 10:34 | Lu 5809 fois