Le déjeuner du 15 août : quatre mamies à l’affiche dans une comédie italienne (film)

Alors que Le déjeuner du 15 août, premier film de Gianni Di Gregorio sort en salles ce 11 mars 2009, revenons sur cette comédie qui fleure bon le cinéma italien des années 60/70, et qui surtout, met en scène quatre adorables mamies…


L’histoire : Gianni, 50 ans et des poussières, vit avec sa maman âgée dans un grand appartement au coeur de Rome, où il s'occupe de tout : cuisine, ménage et courses. Acculés par les dettes, l'ensemble de la copropriété menace de les expulser car ils n'ont pas payé leurs charges depuis plusieurs années.

Le syndic d'immeuble, Alfonso, propose alors à Gianni un marché insolite : garder sa mère pendant le week-end du 15 août, contre l'effacement de cette dette. Le jour dit, Gianni voit arriver non seulement la mère d'Alfonso, mais aussi sa tante... Victime d'un malaise, Gianni appelle son ami médecin, qui lui demande à son tour un service...

Ce premier film du scénariste de Gommora, Gianni Di Gregorio, est largement autobiographique. « Fils unique, souligne-t-il, j’ai été contraint pendant de longues années à me mesurer seul (ma femme et mes filles s’étant volatilisées par instinct de survie) à ma mère, veuve, un personnage à la forte personnalité dans son monde.

Bien qu’ébranlé par cette expérience, j’ai connu et aimé la richesse, la vitalité et la puissance de l’univers des « vieux ». Mais j’ai aussi vu leur solitude et leur vulnérabilité dans un monde qui avance trop vite sans savoir où il va et qui oublie son histoire, perdant le sens de continuité du temps, qui craint la vieillesse et la mort sans comprendre que la valeur des choses ne tient qu’à la qualité des sentiments.

Durant l’été 2000, le syndic de mon immeuble, qui savait que j’étais endetté, me proposa réellement de garder sa mère pendant les vacances d’été. Dans un sursaut de dignité, je refusai, mais depuis lors, je me suis souvent demandé ce qu’il serait arrivé si j’avais accepté. Voici donc le fruit de ces réflexions.

Pour les comédiennes, après avoir rencontré des actrices professionnelles, j’ai choisi des dames qui n’avaient jamais joué de leur vie, dénuées de tout tic formel, sur la seule base de la force de leur personnalité. Au cours du tournage, elles m’ont littéralement anéanti, l’histoire changeant en fonction de leur humeur. Mais leur apport, en termes de spontanéité et de vérité, a été déterminant. Certaines scènes ont même été tournées à leur insu.

L’acteur qui joue le rôle du syndic, Alfonso Santagata, est un grand comédien de théâtre. Les autres, le médecin et l’ami de Trastevere sont vraiment des amis d’enfance. Quant à moi, j’ai joué le rôle principal parce que durant la préparation du film, alors que j’expliquais à l’équipe qu’il fallait trouver un homme d’âge mûr, plus ou moins alcoolique, ayant vécu des années durant avec sa mère, tous les visages se sont tournés vers moi
».

Et d’ajouter dans Le Figaro « Avec l'allongement de la vie, l'emprise maternelle s'exerce sur des enfants qui peuvent avoir 50, 60 ans, et restent des adolescents ! Une sorte de complexe de Peter Pan général. On voit des sexagénaires qui s'achètent des motos pour sortir se balader la nuit. J'en ferai peut-être le sujet de mon prochain film ».

Ce long-métrage, qui remporte un énorme succès de l’autre côté des Alpes, a reçu le Prix du Meilleur Premier Film à la dernière Mostra de Venise.

Le Déjeuner du 15 août de Gianni Di Gregorio
Sortie en salle : 11 Mars 2009
Durée : 1 h 16
Le déjeuner du 15 août Copyright Le Pacte

Publié le 11/03/2009 à 16:45 | Lu 5501 fois