La vie rêvée d'Helen Cox au Théâtre de La Bruyère : entre rêve, imaginaire, fantastique et... réalité

Helen rencontre Paul lors d’un vernissage dans la galerie d’une amie. Nous sommes en Amérique, de nos jours et tous deux sont divorcés. Helen est dans la confection féminine, Paul est dentiste. Elle adore les voyages, lui le jardinage, rime qui pourtant ne semble pas être de bon présage. A voir au Théâtre La Bruyère à Paris.





Les voilà qui entament un bout de vie ensemble, apparemment sans nuage, mais dès la scène suivante la même Helen converse avec un autre homme, joué par le même acteur que Paul, et qui est en fait une vedette de cinéma bien connue. Et qui lui, entre autres, aime les voyages…
 
On comprend alors, aidés par le titre de la pièce, que notre Helen s’invente une vie de rêve, lui permettant de satisfaire à toutes ses envies. Puis le temps passe et la vie avec Paul devient ennuyeuse au point que nos deux protagonistes se séparent. Trop simple ? Non, car nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
 
Le texte d’Antoine Rault oscille entre un réel, que nous connaissons bien, et l’imaginaire, parfois même le fantastique où les morts conversent avec les vivants. C’est souvent drôle, parfois touchant, toujours très fin.
 
Christophe Lidon, qui assure la mise en scène, n’est plus à présenter puisque son travail est maintenant connu et reconnu par de nombreuses scènes de l’Hexagone. Il nous livre ici une lecture claire et aérée de l’œuvre, n’éludant pas le tragique de la situation lorsqu’elle le devient mais évitant trop de noirceur.
 
Un décor simplifié, avec en particulier un lit à géométrie variable et un fauteuil Chippendale suffit à nous faire rentrer dans l’action sans se sentir jamais spectateur.
 
Les deux acteurs, en permanence sur scène l’un comme l’autre, tiennent leurs rôles de belle façon.
Christelle Reboul, vue récemment à Paris dans un Feydeau mis en scène par le même Christophe Lidon, se donne à fond dans ce rôle de femme un peu superficielle, en tout cas au début, et qui peu à peu prend une épaisseur qui lui convient.
 
Jean-Pierre Michaël -imberbe et cela lui va bien- est aussi convaincant dans le rôle du dentiste altruiste et pantouflard que de la vedette hollywoodienne égoïste et survoltée, preuve si besoin était que nous tenons là un grand acteur qui va faire du chemin.
 
La pièce, qui commence à 19h, se termine vers 20h30, heure idéale pour aller grignoter un morceau dans une des nombreuses brasseries du quartier Saint-Georges.
 
Alex Kiev

La Vie Rêvée d’Helen Cox
Théâtre La Bruyère
5, rue La Bruyère 75009 Paris
du mardi au samedi à 19h

Article publié le 12/10/2018 à 05:08 | Lu 2524 fois