Des choses sérieuses de Gregory Norminton : le potache se refroidit

Bruno et Anthony ont maintenant la trentaine. Ce sont deux anciens amis de collège. Ils se retrouvent par hasard lors d’une soirée. Ils reprennent alors contact.





Anthony a plutôt réussi dans la vie. Bruno lui, est mal dans sa peau d’obèse. « Je ne suis pas boulimique » écrit-il. « Je garde dans l’estomac ce dont je me gave. »

Ce qu’il garde davantage, c’est un secret qu’il partage avec Anthony depuis l’adolescence. Anthony s’en est affranchi depuis longtemps. Bruno est hanté par cela.

Sa rencontre avec son condisciple est prétexte à « remonter jusqu’à l’endroit où la pourriture s’était installée ».

Gregory Norminton en fait un récit qui marque par sa force. Il nous fait partager la torture morale du jeune homme dans l’univers, « so british », d’un pensionnat de garçons, feutré et violent où le conservatisme se mêle à l’interdit.

Cette ambiance est le terreau pour que se développent le sentiment de culpabilité, le remords, l’interrogation du mal.

C’est en plongeant le lecteur dans la complexité humaine que l’auteur semble s’interroger sur l’usage que chacun fait de sa mémoire. Dans la bibliothèque, ce livre pourra trouver sa place parmi les grands « classiques ».

Des choses sérieuses
Gregory Norminton
(traduit de l’anglais par Marie-France Girod)
Editions Grasset
411 pages
20 euros
Des choses sérieuses, DR

Article publié le 05/10/2009 à 09:40 | Lu 2136 fois