Notes du metteur en scène Daniel Benoin
Lorsque j’ai vu pour la première fois Whatever Works de Woody Allen, j’ai été frappé par l’aspect fortement théâtral de cette comédie qui marquait le retour du réalisateur à New York après trois ans de voyages et de réalisations en Europe.
Ce film raconte la magnifique histoire d’un grand misanthrope, Boris, qui a tout loupé dans sa vie : le prix Nobel de physique, son mariage, son suicide. Il vit seul, boit un coup de temps en temps avec quelques rares copains, donne des cours d’échecs à des mômes qu’il juge débiles et compte bien finir ainsi ses jours en maugréant sur la bêtise du monde.
Jusqu’au jour où arrive une jeune fille fugueuse qui a quitté sa province lointaine, endormie et réactionnaire, pour vivre autre chose et autrement. Elle a quarante ans de moins que lui... À partir de cet instant tout va basculer, non seulement le petit monde de Boris mais aussi toutes les règles de la bienséance, de la morale et plus généralement de la vie sociale elle-même.
Tout va exploser et l’impossible devenir possible... C’est la magie de Woody Allen et c’est aussi son talent : savoir faire des comédies à partir des pensées les plus pessimistes, des attitudes les plus négatives, des paroles les plus blessantes. Mais aussi porter un regard particulièrement aigu sur les moeurs et les bouleversements actuels.
C’est bien sûr l’ensemble de ces aspects qui m’a fait choisir d’adapter le film au théâtre et de le montrer comme un tableau incroyablement pertinent de notre époque.
Ce film raconte la magnifique histoire d’un grand misanthrope, Boris, qui a tout loupé dans sa vie : le prix Nobel de physique, son mariage, son suicide. Il vit seul, boit un coup de temps en temps avec quelques rares copains, donne des cours d’échecs à des mômes qu’il juge débiles et compte bien finir ainsi ses jours en maugréant sur la bêtise du monde.
Jusqu’au jour où arrive une jeune fille fugueuse qui a quitté sa province lointaine, endormie et réactionnaire, pour vivre autre chose et autrement. Elle a quarante ans de moins que lui... À partir de cet instant tout va basculer, non seulement le petit monde de Boris mais aussi toutes les règles de la bienséance, de la morale et plus généralement de la vie sociale elle-même.
Tout va exploser et l’impossible devenir possible... C’est la magie de Woody Allen et c’est aussi son talent : savoir faire des comédies à partir des pensées les plus pessimistes, des attitudes les plus négatives, des paroles les plus blessantes. Mais aussi porter un regard particulièrement aigu sur les moeurs et les bouleversements actuels.
C’est bien sûr l’ensemble de ces aspects qui m’a fait choisir d’adapter le film au théâtre et de le montrer comme un tableau incroyablement pertinent de notre époque.
L’individu contemporain et ses contradictions par Roland Quilliot, Extrait de Philosophie de Woody Allen, Éditions Ellipses
Si Woody Allen est devenu une des figures majeures de la culture de notre temps, et déjà presque un mythe, c’est à deux titres assez différents.
Il est d’abord bien sûr un comique, célèbre à la fois par ses traits d’humour du type : « la réponse est oui, mais rappelez-moi quelle était la question », et par le personnage qu’il a incarné : celui d’un petit homme falot à l’expression bredouillante, gaffeur, maladroit, inadapté, empêtré dans ses désirs, ses manies et ses angoisses - l’équivalent pour la seconde moitié du XXe siècle, en plus intellectuel, de ce qu’a été Charlot pour la première.
En même temps Allen est aussi à notre époque l’un des représentants les plus exemplaires du cinéma d’auteur : le successeur pendant les années 80 des Buñuel, Fellini ou Bergman, le défenseur d’une conception du cinéma qui se refuse à réduire celui-ci à un divertissement spectaculaire, et qui le rapproche au contraire de l’art et de la littérature, en en faisant le mode d’expression d’un regard personnel sur le monde, et presque un moyen de réflexion.
Pour autant, il s’agit bien pour lui d’atteindre un assez large public, non de réaliser des oeuvres expérimentales pour une infime élite d’esthètes. Le succès international qu’ont rencontré ses films montre qu’effectivement une partie de nos contemporains ont retrouvé en eux certains de leurs problèmes et de leurs obsessions, qu’ils ont senti dans leur ton quelque chose qui était en phase avec leur propre sensibilité.
À la limite, on peut presque dire qu’ils se sont découverts parfois eux-mêmes à travers eux, qu’ils ont appris à se percevoir en termes alleniens.
Il est d’abord bien sûr un comique, célèbre à la fois par ses traits d’humour du type : « la réponse est oui, mais rappelez-moi quelle était la question », et par le personnage qu’il a incarné : celui d’un petit homme falot à l’expression bredouillante, gaffeur, maladroit, inadapté, empêtré dans ses désirs, ses manies et ses angoisses - l’équivalent pour la seconde moitié du XXe siècle, en plus intellectuel, de ce qu’a été Charlot pour la première.
En même temps Allen est aussi à notre époque l’un des représentants les plus exemplaires du cinéma d’auteur : le successeur pendant les années 80 des Buñuel, Fellini ou Bergman, le défenseur d’une conception du cinéma qui se refuse à réduire celui-ci à un divertissement spectaculaire, et qui le rapproche au contraire de l’art et de la littérature, en en faisant le mode d’expression d’un regard personnel sur le monde, et presque un moyen de réflexion.
Pour autant, il s’agit bien pour lui d’atteindre un assez large public, non de réaliser des oeuvres expérimentales pour une infime élite d’esthètes. Le succès international qu’ont rencontré ses films montre qu’effectivement une partie de nos contemporains ont retrouvé en eux certains de leurs problèmes et de leurs obsessions, qu’ils ont senti dans leur ton quelque chose qui était en phase avec leur propre sensibilité.
À la limite, on peut presque dire qu’ils se sont découverts parfois eux-mêmes à travers eux, qu’ils ont appris à se percevoir en termes alleniens.
Infos pratiques
Après tout si ça marche...
Au Théâtre Marigny, du 17 avril au 23 juin Carré Marigny – Paris 8e
Du mardi au vendredi à 21h le samedi à 16h30 et 21h
Réservations : www.theatremarigny.fr – 0892 222 333
Tarifs : 53 euros / 43 euros / 23 euros
Avec : Clément Althaus, Nora Arnezeder, Bruno Andrieux, Matthieu Boujenah, Michel Boujenah, Paul Chariéras, Jonathan Gensburger, Charlotte Kady, Éric Prat et Cristiana Reali
Au Théâtre Marigny, du 17 avril au 23 juin Carré Marigny – Paris 8e
Du mardi au vendredi à 21h le samedi à 16h30 et 21h
Réservations : www.theatremarigny.fr – 0892 222 333
Tarifs : 53 euros / 43 euros / 23 euros
Avec : Clément Althaus, Nora Arnezeder, Bruno Andrieux, Matthieu Boujenah, Michel Boujenah, Paul Chariéras, Jonathan Gensburger, Charlotte Kady, Éric Prat et Cristiana Reali