Mars bleu : pour en savoir plus sur le cancer colorectal (partie 2)

Le 29 mars est LA Journée nationale de lutte contre le cancer colorectal. A cette occasion, la fondation A.R.CA.D (Aide et Recherche en CAncérologie Digestive) va organiser jusqu’à la fin du mois de mai dans onze grandes villes, des rencontres et des échanges entre patients, accompagnants et soignants dans le cadre de ses 4e Forums-Patients. Partie 2 : principaux facteurs de risque et dépistage.


Les principaux facteurs de risque

Le cancer colorectal touche en majorité des personnes de 70 ans environ, mais son incidence augmente rapidement à partir de 55 ans, notamment chez l’homme.

Certains facteurs de risque peuvent toutefois exposer certaines personnes à cette forme de cancer plus tôt dans leur vie
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La présence de polypes adénomateux ou adénomes. Le risque de cancérisation de ces derniers est proportionnel à leur taille : faible en dessous d’un centimètre, de l’ordre de 30% au-delà de deux centimètres. Toutefois, le délai moyen de cancérisation varie de 5 à 10 ans. Le fait d’enlever le polype (exérèse) permet donc, à l’inverse, de réduire le risque de survenue de cancer. Lorsqu’ils ne sont pas trop gros, l’ablation des polypes est réalisable dans la majorité des cas lors d’une coloscopie.

La présence de maladies inflammatoires du tube digestif, comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, augmente le risque de transformation cancéreuse des cellules de l’intestin. Ce risque est d’autant plus élevé que ces maladies sont anciennement diagnostiquées chez l’individu.

Il existe également des facteurs héréditaires. Il a été démontré que le risque de cancer colorectal était accru chez une personne dont un parent est atteint de ce cancer. Et il est encore plus important lorsque deux parents du premier degré sont atteints (parents, frères ou sœurs), surtout lorsque le cancer est survenu avant l’âge de 50 ans. Le cancer colorectal peut être associé à des syndromes héréditaires prédisposant son occurrence: la polypose adénomateuse et le syndrome de Lynch.

Des facteurs nutritionnels peuvent augmenter les risques de cancer colorectal. Les régimes riches en protéines (viandes rouges) ou en graisses (surtout si elles sont d’origine animale) sont plus particulièrement mis en cause. À l’inverse, d’autres facteurs nutritionnels sont reconnus comme protecteurs, notamment les fibres alimentaires contenues dans les légumes verts et les vitamines (en particulier A, C, D et E).

Comme pour beaucoup de cancers, le tabac et l’alcool sont également des facteurs de risques clairement identifiés. Enfin, il semble de plus en plus que la sédentarité (absence d’exercice physique) et le surpoids (facteur qui multiplie par deux le risque relatif de cancer colorectal) soient des facteurs de risques essentiels, sur lesquels il est également possible d’agir.

Mars bleu : pour en savoir plus sur le cancer colorectal (partie 2)
Dépistage

Dans 1 cas sur 10, le cancer colorectal n’est révélé que tard par la découverte de métastases à distance (dissémination des cellules cancéreuses dans d’autres organes), notamment au niveau du foie.

Si le cancer colorectal est l’un des cancers les plus fréquents, responsable d’une mortalité élevée, il est aussi paradoxalement un des cancers pour lesquels il est possible d’agir facilement. Il peut être guéri dans neuf cas sur dix lorsqu’il est dépisté suffisamment tôt ! C’est dire l’importance du dépistage.

Pour diminuer le risque de cancer colorectal, il est nécessaire de détruire les polypes. Ils sont donc recherchés systématiquement par coloscopie chez les sujets à risque (présentant des facteurs héréditaires).

Pour les personnes ne présentant pas de risque particulier, après 50 ans, un dépistage doit être pratiqué tous les deux ans, par recherche de sang dans les selles par test Hémoccult. Il est positif chez 2 à 3% des personnes âgées de 50 à 75 ans qui doivent alors être explorées par coloscopie.

Symptômes révélateurs de la maladie

Différents symptômes, associés ou non, peuvent révéler la présence d’un cancer colorectal. Les plus fréquents sont des troubles du transit. Très banals, ces symptômes restent peu spécifiques. Il faut donc être particulièrement attentif à tout changement du transit, tout particulièrement après 50 ans. Passé cet âge, diarrhée, constipation, ballonnements inhabituels doivent amener à consulter.

Les saignements digestifs constituent un autre signe révélateur de cancer colorectal. Souvent, ils sont mêlés aux selles. Le sang est rouge lorsque le saignement est abondant ou lorsqu’il survient dans la partie basse de l’intestin. Il est noir (en partie digéré) lorsqu’il provient d’une partie plus haute de l’intestin. Lorsque le saignement est chronique et non visible, il peut aller jusqu’à entraîner une baisse des globules rouges, appelée anémie.

Les douleurs abdominales constituent un autre signe. Parfois violentes, elles peuvent s’accompagner de ballonnements, de production de gaz ou de gargouillements. Là aussi, dans tous les cas, elles doivent amener à consulter. Une envie permanente d’aller à la selle est un autre signe révélateur de la pathologie.

Certaines localisations tumorales, notamment lorsqu’elles se situent au niveau du côlon droit ou du cæcum, peuvent rester longtemps sans aucun signe apparent. Dans ce cas, la pathologie peut être révélée par la présence d’une grosseur au niveau de la partie droite de l’abdomen, l’apparition d’une anémie, de douleurs ou encore de fièvres, le tout pouvant faire penser à une appendicite.

Dans d’autres cas, c’est une complication qui va révéler le cancer : une occlusion intestinale, c’est-à-dire un arrêt des matières et des gaz accompagnés de douleurs violentes, de ballonnements très importants et de vomissements. Ou encore une perforation intestinale qui, en plus des symptômes d’occlusion, se manifeste par un ventre très dur et l’apparition rapide de fièvre.

Publié le 20/03/2012 à 10:03 | Lu 1990 fois