Mars bleu : pour en savoir plus sur le cancer colorectal (partie 1)

Le 29 mars est LA Journée nationale de lutte contre le cancer colorectal. A cette occasion, la fondation A.R.CA.D (Aide et Recherche en CAncérologie Digestive) va organiser jusqu’à la fin du mois de mai dans onze grandes villes, des rencontres et des échanges entre patients, accompagnants et soignants dans le cadre de ses 4e Forums-Patients. Partie 1 : état des lieux en France.





La Fondation A.R.CA.D - Aide et Recherche en CAncérologie Digestive


Une fondation exclusivement dédiée à la lutte contre les cancers digestifs

Les cancers digestifs représentent 25% des cancers dans le monde. Plus de 70.000 hommes et femmes sont touchés par un cancer digestif (côlon, rectum, estomac, pancréas, foie et voies biliaires) et environ 40.000 personnes en meurent chaque année.

Aujourd’hui en France, quatre hommes sur cent et trois femmes sur cent risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 74 ans. Le cancer du côlon-rectum est encore responsable de 17.400 décès chaque année.

Fin 2006, le Professeur Aimery de Gramont, le GERCOR (Groupe Coopérateur Multidisciplinaire en Oncologie) et la FFCD (Fédération Francophone de Cancérologie Digestive) ont créé la fondation reconnue d’utilité publique A.R.CA.D -Aide et Recherche en CAncérologie Digestive-, seule fondation reconnue d’utilité publique en France exclusivement dédiée à la lutte contre les pathologies digestives.

Cette fondation constitue un véritable espoir pour les patients concernés et une réelle valorisation sur le long terme des travaux des médecins qui ont choisi d’axer leurs recherches sur ces pathologies digestives. Depuis sa création, la fondation a mis le patient au cœur de son action pour améliorer leur prise en charge et leur accompagnement en les informant et en les conseillant, au moment du diagnostic comme pendant la période de traitement.

Les avancées thérapeutiques dans le domaine du cancer colorectal ont été significatives ces dernières années, tendant progressivement à amener ce type de cancer au rang de maladie chronique, tant au niveau de la prise en charge qu’à travers l’amélioration de la qualité de vie.

Mais les études montrent une méconnaissance très nette de ce type de cancer de la part du grand public. Cette méconnaissance induit un comportement particulier auprès de la population : les patients semblent résignés et se montrent très souvent fatalistes vis-à-vis de ce cancer et de sa prise en charge.

Enfin, la parole autour du cancer colorectal est souvent ressentie comme taboue du fait de la localisation intime de celui-ci (côlon et rectum), ne facilitant pas le dialogue avec les patients. Aussi, les professionnels de santé reconnaissent qu’il est essentiel d’accompagner les patients qui se battent au quotidien afin de dédramatiser la situation et d’optimiser leur prise en charge. Cet accompagnement passe par une information des patients sur leur pathologie, un recueil de leurs expériences, une écoute attentive de leurs attentes et de leurs besoins.

Le cancer colorectal en France

Quelques chiffres (La situation du Cancer en 2011 – données INCa 2011)

Avec environ 40.500 nouveaux cas estimés en France en 2011, le cancer du côlon-rectum se situe, tous sexes confondus, au troisième rang des cancers les plus fréquents après les cancers de la prostate (71.000 nouveaux cas) et du sein (53.000).

Près de quatre hommes sur cent et 2,5 femmes sur cent risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 75 ans. Chez l’homme, le cancer du côlon-rectum se situe au troisième rang des décès par cancer derrière le cancer du poumon (29.100 décès) et devant le cancer du sein (11.500 décès) et représente 12% de l’ensemble des décès par cancer, avec environ 17.500 décès estimés en 2011.

Toutefois, depuis les années 80, les progrès tant en matière de traitements que de diagnostic dans les phases précoces de la maladie ont permis de faire diminuer sa mortalité. Aujourd’hui, la survie à cinq ans est de 56% tous stades confondus et atteint 94% lorsque le cancer colorectal est dépisté au stade I de la maladie.

Mars bleu : pour en savoir plus sur le cancer colorectal (partie 1)
Les organes concernés

Comme son nom l’indique, le cancer colorectal touche le côlon ou le rectum, deux organes situés entre l’intestin grêle et l’anus.
Le côlon, aussi appelé gros intestin, est la partie terminale du tube digestif située dans le prolongement de l’intestin grêle (ou petit intestin). Il est composé de trois parties :

- Le côlon droit, qui comprend le cæcum auquel est accolé l’appendice, puis le côlon ascendant qui se termine à l’angle droit, sous le foie.

- Le côlon transverse qui s’étend de l’angle droit à l’angle gauche, sous l’estomac.

- Le côlon gauche, qui commence à l’angle gauche, continue par le côlon descendant et se termine par le côlon sigmoïde situé autour et en arrière de la vessie.

Pour sa part, le rectum est la partie située dans le prolongement du côlon sigmoïde (charnière recto-sigmoïdienne) qui se termine par le canal anal. Il se divise en haut, moyen et bas rectum.

La fonction du gros intestin est essentiellement de réabsorber le maximum de liquide provenant du bol alimentaire (masse alimentaire mastiquée, imprégnée de salive qui est déglutie) pour concentrer, former et stocker les matières fécales, résidus de la digestion des aliments. La fonction principale du rectum est celle d’un réservoir qui permet de « stocker » les selles entre chaque défécation.

L’origine du cancer colorectal

Il est aujourd’hui démontré que le cancer colorectal est la conséquence de mutations (modifications) successives de gènes ayant pour conséquence de transformer progressivement la cellule muqueuse intestinale normale en cellule cancéreuse ; on parle alors de transformation maligne. Chez certaines personnes ayant hérité d’un gène anormal ou ayant acquis une mutation, la survenue de cancer colorectal est facilitée : chez ces individus, moins d’étapes sont nécessaires pour aboutir à la transformation maligne.

Le développement du cancer colorectal

L’intérieur du rectum et du côlon est constitué d’une même muqueuse formée de villosités (excroissances filiformes qui tapissent la surface des intestins) recouvertes de cellules superficielles appelées cellules épithéliales. C’est au niveau de cette muqueuse que des mutations peuvent se produire, la transformant progressivement en tissu cancéreux.

La progression vers le cancer se fait par étape :

- Dans un premier temps, des polypes dits adénomateux (ou adénomes) apparaissent. Il s’agit de tumeurs bénignes (lésions pré-cancéreuses) résultant de la prolifération de cellules de la muqueuse. Ils sont parfois arrondis, réguliers et en relief dans le côlon (polypes pédiculés), ou de forme plane, simples élévations non-ulcérées (polypes sessiles). Les adénomes sont fréquents puisqu’ils concernent un tiers des sujets de plus de 65 ans. Toutefois, le délai moyen de cancérisation varie entre 5 à 10 ans.

- Dans un second temps, ces adénomes peuvent dégénérer en tumeur maligne du fait de l’accumulation d’anomalies génétiques. Il s’agit de cancers dits « adénocarcinomes lieberkühnien », le terme carcinome désignant un cancer se développant aux dépens de l’épithélium.

La prolifération des cellules cancéreuses échappe à tout contrôle de l’organisme. La tumeur se développe d’abord dans la paroi de l’intestin puis les cellules cancéreuses migrent dans les ganglions lymphatiques (disposés le long d’un vaisseau lymphatique), et, plus tard, dans l’ensemble de l’organisme pour constituer les métastases (dissémination des cellules cancéreuses dans les organes). Environ 40% des cancers colorectaux touchent le rectum et 60% le côlon, avec comme localisation principale le côlon sigmoïde. La majorité de ces cancers touche donc la dernière partie du côlon.

Article publié le 19/03/2012 à 09:20 | Lu 6813 fois