Retraite à l'étranger : de plus en plus de Français préfèrent partir... Les choses à savoir


Cela dure depuis quelques temps déjà… Chaque année, bon nombre de Français décident de prendre leur retraite à l’étranger et 1,3 millions d’actifs (c’est beaucoup)* se déclarent tentés. Dans ce contexte, comment bien préparer ce projet de vie, choisir sa destination et sécuriser son niveau de vie ? Le point avec Hervé Heyraud, fondateur de lepetitjournal.com et Alexis de Saint-Albin, directeur du Développement International de Malakoff Humanis.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 07/07/2025

Plus de soleil, moins d’impôts, une meilleure qualité de vie (moins chère et souvent plus de sécurité)… les Français se montrent de plus en plus séduits par l’idée de prendre leur retraite à l’étranger. Parfois en Europe, parfois en Afrique du nord et parfois même beaucoup plus loin !
 
Plus d’un million de retraités installés à l’étranger perçoivent ainsi une pension française**, et ce nombre devrait progresser de près de 20% d’ici 2030***.
 
Dans ce contexte, comment organiser cette étape importante de vie pour s’assurer une retraite sereine au bout du monde ? Avant tout, il faut prendre son temps.
 
Comme le souligne Hervé Heyraud, « nous recommandons de prévoir un délai d’au moins 18 mois. Cela permet de prendre en compte toutes les implications juridiques, fiscales et médicales d’une prise de retraite à l’étranger et de réaliser les démarches nécessaires ». 
 
En effet, il faut savoir qu’en matière de revenu et de fiscalité, les pays font régulièrement évoluer leurs réglementations, en fonction de leurs priorités : ainsi, le Portugal, qui a longtemps attiré les retraités français grâce à une fiscalité très favorable, a aujourd’hui décidé de supprimer cet avantage. De l’importance de s’informer !
 
La Grèce, en revanche, propose toujours un taux d’imposition particulièrement attractif (7%) aux retraités étrangers, à condition qu’ils résident sur place au moins 183 jours par an (la moitié de l’année).

Le Maroc (autre grande destination des retraités français), de son côté, offre 80% d’abattement d’impôt aux retraités qui rapatrient intégralement leur pension.
 
La Thaïlande quant à elle, a récemment durci les conditions d’accueil des retraités : ils doivent désormais justifier d’une pension minimale, effectuer un dépôt minimum sur un compte bancaire et disposer d’une couverture médicale !
 
« Ces éléments doivent être analysés pour bien choisir son lieu de retraite et l’organisation de sa vie future » poursuit Hervé Heyraud. Autre point central et fondamental d’une expatriation réussie pour un retraité ? Bien évidemment, la couverture santé dont il pourra bénéficier à l’étranger.
 
« De nombreux retraités croient, à tort, que leur protection française continuera à s’appliquer ailleurs, ou choisissent de ne pas déclarer leur départ à la Sécurité Sociale » observe pour sa part Alexis de Saint-Albin, directeur du Développement International de Malakoff Humanis.
 
Et d’ajouter : « d’autres estiment qu’ils pourront toujours revenir se faire soigner en France au besoin. Dans tous les cas, il s’agit d’un mauvais calcul : la Sécurité Sociale ne couvre pas les Français dont le domicile principal se trouve à l’étranger et les problèmes de santé peuvent surgir quand on ne les attend pas ! ».
 
Pour une couverture maladie sécurisée, il peut être indispensable de s’affilier à la CFE (Caisse des Français de l’Etranger) et éventuellement souscrire une garantie complémentaire. Là encore, tout dépend du pays et des droits qu’il accorde aux étrangers. Le détail des régimes de chaque pays est proposé sur le site du CLEISS.
 
Bien préparer sa retraite à l’étranger implique aussi de se poser certaines questions, en fonction de ses aspirations : par exemple, quelles possibilités de bénévolat ou d’université ouverte aux seniors ?

Quelle qualité des infrastructures numériques, essentielles pour garder le contact avec la France ? Peut-on vivre loin de sa famille ? Qui de la langue parlée localement ? Quid du climat ? 
 
Enfin, même si la majorité des retraités Français pensent partir « pour toujours », les observations de terrain de plusieurs courtiers internationaux parlent plutôt d’une durée d’expatriation de 5 à 10 ans. Après ce délai, la majorité des retraités décident de regagner la France, pour des raisons de santé ou pour se rapprocher de leur famille. 
 
« Dans ce cas, ces retraités vont continuer à percevoir leur pension de retraite, prévient Hervé Heyraud. En revanche, les aides complémentaires — ASPA, APL, ASI, APA, aides au maintien à domicile… — sont réservées aux personnes résidant régulièrement en France.  Après un retour de l’étranger, il faut compter deux à trois mois d’instruction de dossier pour percevoir ces aides ». 
 
* IFOP - Notre Temps novembre 2023
** CNAV 2023
*** Projection d’après les données CNAV 2023








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