Levure de riz rouge : la mise en garde de l’Anses pour les seniors de plus de 70 ans confirmée

(Article intialement publié le 1 Avril 2014 - mise à jour du 13 Aout 2025)

La levure de riz rouge est un complément alimentaire utilisé par certaines personnes afin de « maintenir une cholestérolémie à un niveau normal ». Dans une alerte datant de 2024, l’Anses mettait en garde les individus sensibles, notamment les seniors de plus de 70 ans qui ne devraient pas consommer ce type de produit. En 2025, de nouvelles données européennes et un avis récent de l’EFSA renforcent cet appel à la prudence pour les plus de 70 ans.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Mercredi 13 Août 2025

Contexte initial : les mises en garde de l’Anses en 2014

Les compléments alimentaires sont entrés dans notre vie quotidienne. On les consomme en s’imaginant qu’ils ne peuvent faire que du bien mais jamais de mal… La plupart de ces « alicaments » contiennent des principes actifs ; sinon, ils ne serviraient à rien !
 
Dans ce contexte, l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail) mettait en garde les consommateurs qui utilisent la levure de riz rouge  dès avril 2014, en les alertant sur les risques liés à la consommation de compléments à base de levure de riz rouge—sources de monacolines, proches des statines.

Parmi les effets indésirables recensés figuraient des atteintes musculaires et hépatiques. L’agence déconseillait leur usage chez notamment les seniors de plus de 70 ans, les femmes enceintes, les enfants, ainsi que certaines personnes atteintes de pathologies sensibles, et insistait sur la nécessité d’un suivi médical préalable (bilan hépatique et surveillance musculaire).
 
Rappelons que cette levure est une moisissure de couleur rouge cultivée sur du riz. Elle est ensuite incorporée  dans de nombreux compléments alimentaires afin de maintenir « une cholestérolémie à un niveau normal ».

Dès 2014, l’agence avait reçu vingt-cinq signalements d'effets indésirables. Principalement des atteintes musculaires et hépatiques qui seraient « susceptibles d'être liés à la consommation » de ce produit. Une situation qui avait conduit l'Anses à  mettre en garde les utilisateurs de ces compléments alimentaires contenant des monacolines qui peuvent exposer les consommateurs, notamment les seniors âgés de 70 ans et plus et ceux particulièrement sensibles du fait de pathologies ou de traitements en cours, etc., à des risques pour la santé.

L'ANSES avait également précisé que ces alicaments ne doivent pas être utilisés par les patients traités avec des médicaments à base de statinesni ceux ayant dû interrompre ces traitements suite à l'apparition d'effets indésirables (patients dits « intolérants aux statines »).
 
In fine, l'Anses rappellait que l'hypercholestérolémie n'est pas une maladie mais un facteur augmentant le risque de survenue de maladie cardio-vasculaire dont la prévention passe avant tout par une hygiène de vie intégrant une alimentation diversifiée, la limitation de la sédentarité et la pratique d'une activité physique régulière.

Évolutions réglementaires et mise à jour européenne

En juin 2022, un règlement européen (UE 2022/860) a limité la teneur en monacolines à moins de 3 mg par portion quotidienne dans les compléments alimentaires, avec obligation d’étiquetage incluant des avertissements (“ne doit pas être consommé par les personnes de plus de 70 ans…”)  ; une mesure prise pour renforcer la protection des populations vulnérables, seniors compris.

Avis récents de l’EFSA (février 2025)

Le 28 février 2025, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un nouvel avis scientifique concernant les monacolines de la levure de riz rouge :
 

  • À moins de 3 mg/jour, la sécurité n’est toujours pas clairement établie pour la population générale, et toujours incertaine pour les groupes sensibles, y compris les seniors.

  • Ce point renforce l’idée qu’il n’existe pas de dose "sûre" mieux tolérée pour les plus de 70 ans.


Points de vigilance supplémentaires

  • Variabilité des produits : Les teneurs en monacolines sont très variables, rendant la posologie peu fiable sans encadrement médical.

  • Cas récents au Japon : En 2024, plusieurs cas d’insuffisances rénales aiguës (néphropathies tubulo-interstitielles) ont été attribués à une contamination dans un laboratoire au Japon, soulignant un risque supplémentaire


Recommandations pratiques pour 2025

  • Consultation médicale indispensable : Avant toute prise, un bilan hépatique et musculaire ainsi qu’une analyse du rapport bénéfices/risques personnalisée sont fortement recommandés.

  • Lire attentivement les étiquettes : Vérifier la teneur en monacolines, respecter la dose journalière maximale, et vérifier la présence des mentions légales d’interdiction.

  • Privilégier les alternatives naturelles : Une alimentation équilibrée, l’activité physique régulière et des compléments sûrs ayant un effet scientifiquement démontré (ex. certains extraits végétaux contrôlés) sont à encourager.









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