Contexte initial : les mises en garde de l’Anses en 2014
Dans ce contexte, l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail) mettait en garde les consommateurs qui utilisent la levure de riz rouge dès avril 2014, en les alertant sur les risques liés à la consommation de compléments à base de levure de riz rouge—sources de monacolines, proches des statines.
Parmi les effets indésirables recensés figuraient des atteintes musculaires et hépatiques. L’agence déconseillait leur usage chez notamment les seniors de plus de 70 ans, les femmes enceintes, les enfants, ainsi que certaines personnes atteintes de pathologies sensibles, et insistait sur la nécessité d’un suivi médical préalable (bilan hépatique et surveillance musculaire).
Rappelons que cette levure est une moisissure de couleur rouge cultivée sur du riz. Elle est ensuite incorporée dans de nombreux compléments alimentaires afin de maintenir « une cholestérolémie à un niveau normal ».
Dès 2014, l’agence avait reçu vingt-cinq signalements d'effets indésirables. Principalement des atteintes musculaires et hépatiques qui seraient « susceptibles d'être liés à la consommation » de ce produit. Une situation qui avait conduit l'Anses à mettre en garde les utilisateurs de ces compléments alimentaires contenant des monacolines qui peuvent exposer les consommateurs, notamment les seniors âgés de 70 ans et plus et ceux particulièrement sensibles du fait de pathologies ou de traitements en cours, etc., à des risques pour la santé.
L'ANSES avait également précisé que ces alicaments ne doivent pas être utilisés par les patients traités avec des médicaments à base de statines, ni ceux ayant dû interrompre ces traitements suite à l'apparition d'effets indésirables (patients dits « intolérants aux statines »).
In fine, l'Anses rappellait que l'hypercholestérolémie n'est pas une maladie mais un facteur augmentant le risque de survenue de maladie cardio-vasculaire dont la prévention passe avant tout par une hygiène de vie intégrant une alimentation diversifiée, la limitation de la sédentarité et la pratique d'une activité physique régulière.
Évolutions réglementaires et mise à jour européenne
Avis récents de l’EFSA (février 2025)
Le 28 février 2025, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un nouvel avis scientifique concernant les monacolines de la levure de riz rouge :
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À moins de 3 mg/jour, la sécurité n’est toujours pas clairement établie pour la population générale, et toujours incertaine pour les groupes sensibles, y compris les seniors.
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Ce point renforce l’idée qu’il n’existe pas de dose "sûre" mieux tolérée pour les plus de 70 ans.
Points de vigilance supplémentaires
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Variabilité des produits : Les teneurs en monacolines sont très variables, rendant la posologie peu fiable sans encadrement médical.
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Cas récents au Japon : En 2024, plusieurs cas d’insuffisances rénales aiguës (néphropathies tubulo-interstitielles) ont été attribués à une contamination dans un laboratoire au Japon, soulignant un risque supplémentaire
Recommandations pratiques pour 2025
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Consultation médicale indispensable : Avant toute prise, un bilan hépatique et musculaire ainsi qu’une analyse du rapport bénéfices/risques personnalisée sont fortement recommandés.
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Lire attentivement les étiquettes : Vérifier la teneur en monacolines, respecter la dose journalière maximale, et vérifier la présence des mentions légales d’interdiction.
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Privilégier les alternatives naturelles : Une alimentation équilibrée, l’activité physique régulière et des compléments sûrs ayant un effet scientifiquement démontré (ex. certains extraits végétaux contrôlés) sont à encourager.