Contexte : comprendre la nécrose et son rôle dans le vieillissement
La nécrose est une mort cellulaire accidentelle provoquant la libération du contenu cellulaire et stimulant une inflammation chronique. Contrairement à l’apoptose, régulée et bénéfique, la nécrose contribue à des pathologies liées à l’âge telles que l’Alzheimer, Parkinson, certains cancers ou encore l’insuffisance rénale chronique.
Des chercheurs suggèrent qu’il existe aussi une forme régulée de nécrose, la nécroptose, impliquant des protéines spécifiques (RIPK1/3, MLKL), pouvant aggraver l’inflammaging (inflammation liée à l’âge). Bloquer cette forme de mort cellulaire pourrait donc ralentir certaines pathologies chroniques chez les personnes âgées.
Des chercheurs suggèrent qu’il existe aussi une forme régulée de nécrose, la nécroptose, impliquant des protéines spécifiques (RIPK1/3, MLKL), pouvant aggraver l’inflammaging (inflammation liée à l’âge). Bloquer cette forme de mort cellulaire pourrait donc ralentir certaines pathologies chroniques chez les personnes âgées.
Les anti‑nécrotiques : une innovation thérapeutique en germe
Un article de Popular Mechanics rapporte que les premiers médicaments dits anti‑nécrotiques, conçus pour inhiber la mort cellulaire non régulée, sont sur le point d’entrer en essai clinique dès 2025, avec un intérêt particulier pour les atteintes rénales chez les personnes âgées.
Le professeur Carina Kern, ancienne généticienne à l’UCL et aujourd’hui dirigeante de la biotech LinkGevity, et une équipe d’experts en néphrologie ont publié en mai 2025 un article dans Oncogene, montrant qu’un cocktail ciblant plusieurs molécules clés peut supprimer jusqu’à 90 % de la nécrose in vitro. Cela pourrait déboucher sur le premier médicament à viser le vieillissement lui-même, au-delà de ses manifestations.
Le professeur Carina Kern, ancienne généticienne à l’UCL et aujourd’hui dirigeante de la biotech LinkGevity, et une équipe d’experts en néphrologie ont publié en mai 2025 un article dans Oncogene, montrant qu’un cocktail ciblant plusieurs molécules clés peut supprimer jusqu’à 90 % de la nécrose in vitro. Cela pourrait déboucher sur le premier médicament à viser le vieillissement lui-même, au-delà de ses manifestations.
Pourquoi viser les reins : enjeux et rapidité de test
L’insuffisance rénale touche près de la moitié des personnes de plus de 75 ans, avec une forme accélérée appelée nécrose tubulaire aiguë. Elle constitue un modèle idéal pour tester les anti‑nécrotiques rapidement sans devoir suivre des patients des décennies durant. La nature bien connue de l’organe et son importance vitale (dialyse, greffes) en font un terrain d’essai stratégique.
Consensus scientifique et prudence méthodologique
L’évidence scientifique accumulée (dans la revue Frontiers in Cell Death, notamment) confirme que la nécroptose et les formes régulées de mort cellulaire jouent un rôle central dans la dégénérescence liée à l’âge et les maladies neuro-inflammatoires. Toutefois, aucun traitement pharmacologique efficace n’a encore reçu d’autorisation, les précédents tentatives ayant échoué à bloquer la nécrose de manière efficace et spécifique.
Kern et Siew, les auteurs de l’article Oncogene, insistent également sur leur position de “sceptiques professionnels” : les claims extraordinaires demandent des données solides. Il faudra observer les résultats des essais cliniques avec rigueur avant toute approbation.
Ce que cette avancée promet concrètement :
Kern et Siew, les auteurs de l’article Oncogene, insistent également sur leur position de “sceptiques professionnels” : les claims extraordinaires demandent des données solides. Il faudra observer les résultats des essais cliniques avec rigueur avant toute approbation.
Ce que cette avancée promet concrètement :
- Une maîtrise potentielle de maladies liées à l’âge — insuffisance rénale, neurodégénérescence, inflammation chronique
- Moins de dépendance à la dialyse, ou un ralentissement du besoin de greffe rénale
- À terme, une médecine proactive, adressant directement les causes profondes du vieillissement biologique
Un tournant possible vers la “médecine du vieillissement”
Les anti‑nécrotiques représentent une piste audacieuse et prometteuse pour s’attaquer à la racine de certaines maladies du vieillissement, plutôt qu’à leurs symptômes. Si les essais cliniques se révèlent concluants, ces médicaments pourraient marquer un tournant historique dans les soins aux seniors. Pour l’heure, la prudence reste de mise, dans l’attente de données solides et validées.