La mélatonine : si l’hormone du sommeil était une fontaine de jouvence ?

Une équipe du CNRS de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) a constaté qu'un traitement à base de mélatonine sur un petit mammifère, la musaraigne musette, retardait l'apparition des premiers signes de vieillissement. Explications.


Plus connue sous l'appellation d’« hormone du sommeil », la mélatonine est naturellement sécrétée par le corps la nuit. Sorte de signal biologique de la tombée de la nuit, elle permet à l'organisme de se synchroniser avec le rythme journalier.

Au sein du laboratoire Arago (CNRS), Elodie Magnanou et ses collaborateurs ont étudié sur le long terme les effets de la mélatonine sur la musaraigne musette, petit insectivore nocturne.

En temps normal, l'animal présente les premiers signes de vieillissement dès l'âge de douze mois, principalement en perdant le rythme de ses activités journalières. En administrant de la mélatonine en continu un peu avant douze mois, l'apparition de ces premiers signes est retardée d'au moins trois mois, un délai considérable par rapport à la durée de vie de la musaraigne*.

Plusieurs bienfaits de la mélatonine sont connus à ce jour, comme ses propriétés en tant qu'antioxydant, antidépresseur ou bien contre les troubles du sommeil. La prochaine étape, souligne le communiqué du CNRS, est maintenant de comprendre les modes opératoires de l'hormone sur le vieillissement pour envisager, peut-être, une application chez l'homme.

Affaire à suivre…

Ces résultats paraissent dans la revue PLoS ONE du 15 juin 2009.

*La musaraigne musette a une durée de vie de 12 à 18 mois à l'état sauvage et jusqu'à 30 mois en captivité. La captivité ne change pas les moments où apparaissent les signes de vieillissement, elle ne fait que rallonger la durée de vie.

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Publié le 15/06/2009 à 07:29 | Lu 5648 fois