De l’intérêt de bien dormir... pour bien vieillir

Alors que le laboratoire Lundbeck vient de sortir un nouveau médicament, le Circadin, qui permet grâce à sa mélatonine de synthèse de réguler les nuits des seniors, revenons en détail sur le sommeil et son fonctionnement. Pour tout savoir –ou presque- sur les moyens de mieux dormir... Parce qu’une bonne nuit de sommeil, c'est commencer la journée reposé(e) et en pleine forme !





Nous passons un tiers de notre vie à dormir. Pourtant, les rythmes de vie soutenus imposés par la société nous amènent à considérer le fait de dormir comme un moment de bien-être pour certains, comme un luxe ou une perte de temps pour d’autres.

Actuellement, si environ 40% des personnes de plus de 75 ans estiment mal dormir, c'est en partie dû aux modifications physiologiques du sommeil avec l'âge. De fait, en vieillissant, le sommeil devient moins profond et la production de mélatonine dans le cerveau chute drastiquement.

Or cette hormone, sécrétée à la tombée du jour et durant toute la nuit, participe à la régulation de notre horloge interne. Plus concrètement, la mélatonine favorise l'endormissement et le maintien du sommeil.

Avec le lancement du Plan d'actions sur le sommeil en 2007, le gouvernement a voulu sensibiliser l'opinion publique comme les professionnels de santé à la priorité de santé publique que représente la lutte contre les troubles du sommeil.

Les données recueillies par l'INPES en décembre 2007 montrent que 62% des Français doivent faire face au moins une fois dans leur vie à un trouble du sommeil et 45% pensent ne pas dormir suffisamment. Sur la plus haute marche du podium de ces troubles nocturnes, l'insomnie touche 20% à 30% de la population. Et parmi ces personnes, 10% sont affectées de manière chronique.

Or, mal dormir nuit à la santé... Faut-il le rappeler ? Dormir est un besoin vital et la majorité d'entre nous associe le coucher à un moment de plaisir. En revanche, peu de gens sont conscients des lourdes conséquences sur la santé que peut engendrer une mauvaise qualité de sommeil.

Bien au-delà de l'irritabilité de celui qui se lève du pied gauche, les troubles du sommeil sont des facteurs aggravants de la dépression, de maladies cardiovasculaires, de l'obésité et même, selon une étude récemment publiée, de cancer du sein !

Alors qu'en premier lieu, une meilleure hygiène du sommeil permettrait de réduire de manière significative une partie des épisodes d'insomnies, la réponse la plus fréquente apportée par le corps médical reste la prescription de psychotropes, en particulier les benzodiazépines. Ces médicaments sont d’ailleurs les plus prescrits en France.

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), 15 à 20 % des Français en prennent de manière ponctuelle, 10% au moins une fois par an et 5% de manière régulière. Avec près de 70 millions de boîtes consommées chaque année, la France reste de loin le champion européen du recours aux somnifères.

Pourtant, comme la HAS le déclarait en 2007 : « de nombreux travaux soulignent qu’actuellement, en France, il n’est pas fait bon usage des psychotropes tant en ce qui concerne la prescription que la consommation ». Et cette situation est particulièrement persistante chez les seniors. Dans l’Hexagone, un quart des personnes entre 65 et 74 ans et un tiers au-delà, prennent des médicaments pour dormir.

Or, la surconsommation de ces médicaments entraîne d'une part un phénomène d'accoutumance et d'autre part des effets délétères qui peuvent être graves (chutes, perte de mémoire…), alors même que des études scientifiques ont montré qu'ils n'avaient que peu d'effet sur l'amélioration de la qualité du sommeil. La situation est telle que le ministère de la Santé a mis en place en 2007 un programme visant à améliorer la prescription des psychotropes chez les personnes âgées.
De l’intérêt de bien dormir... pour bien vieillir

Le sommeil, comment ça marche ?

De l’intérêt de bien dormir... pour bien vieillir
Au cours de la nuit, le sommeil se divise en 4 à 6 cycles d’une durée d’environ 90 minutes.

Chaque cycle se compose d'une phase de sommeil lent suivie d'une phase de sommeil paradoxal.
Le sommeil lent vient immédiatement après l'endormissement. La respiration devient ample et régulière, la température du corps diminue, tout comme l'activité cérébrale.

Cette première phase dure environ 80 minutes et aboutit au sommeil profond (phase 4). Au cours d’un cycle de sommeil, le réveil est d’autant plus difficile que le sommeil est profond.

Succédant au sommeil lent profond, le sommeil paradoxal est un état très particulier qui occupe 20 à 25% de la période totale du sommeil. Il est appelé ainsi car, à l'inverse du sommeil lent, l'activité cérébrale y est intense et quasi identique à celle qu'on peut enregistrer lors de l'éveil.

C'est la phase durant laquelle l’individu rêve. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le corps est immobile, complètement au repos. Lors du sommeil paradoxal, tous les muscles sont relâchés, seuls les yeux ont des mouvements de va-et-vient rapides. Pour les hommes, le pénis est en érection. Les phases de sommeil paradoxal sont généralement plus longues en fin de nuit. Elles se terminent par une phase d'éveil brève où le sujet est capable de décrire très précisément le rêve qu'il était en train de faire.

Souvent, ce micro-réveil est inconscient chez le sujet jeune, mais perçu par le sujet âgé. Avec l'âge, le sommeil a tendance à être plus léger, les phases de sommeil profond diminuent ou même disparaissent.

Conseils pour une bonne hygiène du sommeil

• Limiter la consommation de boissons excitantes comme le café, thé ou le coca-cola
• Eviter de trop manger et de boire de l'alcool le soir
• Ne pas regarder la télévision, travailler ou manger au lit. La chambre doit être réservée au sommeil et à l'activité sexuelle
• Le sport a un effet excitant qui nuit au sommeil. Éviter autant que possible d'en faire après 20 heures
• Réserver une demi-heure avant le coucher à des activités de détente, telles que la lecture ou la musique
• La chambre doit être aérée, silencieuse et obscure. La température doit y être comprise entre 18 et 20 degrés
• Maintenir (autant que faire se peut) des horaires de coucher et de lever réguliers
• Avoir une bonne literie

De l’intérêt de bien dormir... pour bien vieillir
Le Circadin est un médicament commercialisé par le laboratoire Lundbeck pour lutter contre l'insomnie primaire chez les personnes de plus de 55 ans.

Il s’annonce comme « le premier médicament contenant une mélatonine de synthèse à recevoir une AMM dans l'Union Européenne ».

Sa formulation galénique originale, à libération prolongée, « lui permet de libérer la mélatonine progressivement et tout au long de la nuit, reproduisant le cycle de la mélatonine endogène chez l'homme » précise le laboratoire dans son communiqué, respectant ainsi « l'architecture naturelle du sommeil et n'en perturbe pas les différentes phases ».

Les études cliniques menées sur plus de 500 patients souffrant d'insomnie primaire ont montré que ce médicament permet de réduire de près de 24 minutes le délai d'endormissement par rapport à l’état initial, améliore la qualité du sommeil (diminution du nombre de réveils et de l’agitation nocturnes) et la vigilance diurne (diminution de la fatigue au réveil et amélioration des capacités d’équilibre et de coordination). Toujours selon le communiqué, le Circadin n’engendre pas de dépendance et n’entraîne pas d’effet rebond à l’arrêt du traitement. Son efficacité perdure au moins 2 semaines après l'arrêt du traitement.

« A ce jour on traite l’insomnie primaire en France avec un choix de plusieurs hypnotiques qui ont un mode d’action assez proche. La mise à disposition de la mélatonine à libération prolongée (Circadin), approuvée par l’agence européenne du médicament en juin 2007, pour traiter l’insomnie primaire des plus de 55 ans va permettre une avancée majeure. En effet, ce produit va permettre, via une action originale, de réguler le sommeil en resynchronisant les rythmes biologiques. Ce traitement, bien adapté au sujet âgé qui a moins de mélatonine endogène, va diminuer les éveils nocturnes et améliorer la vigilance diurne sans générer d’effet rebond à l’arrêt » affirmait récemment lors d’une conférence de presse le professeur Yves Dauvilliers

Article publié le 18/12/2008 à 16:54 | Lu 15429 fois