Cohabitation : quand les seniors s’installent chez leurs enfants ou petits-enfants

On connaissait la cohabitation intergénérationnelle (un étudiant chez un senior), la cohabitation intragénérationnelle (un senior chez d’autres seniors) ; désormais aux Etats-Unis, les spécialistes constatent une hausse de la cohabitation en famille, avec de plus en plus de seniors qui s’installent chez leurs enfants, voire chez leurs petits-enfants…


Il y a dix ans, Etienne Chatilliez présentait son film Tanguy, un long métrage qui mettait en scène une situation de plus en plus courante à l’époque : à savoir, un jeune qui reste des années, jusqu’à un âge avancé, choyé au sein du foyer familial par papa et maman.

Signe des temps, de l’ambiance morose qui règne dans le monde et de l’évolution démographique de notre planète, un récent article américain publié dans le journal US news & World Report indique que de plus en plus de personnes âgées partent désormais s’installer chez leurs enfants ou chez leurs petits-enfants pour y vivre définitivement. Soit pour réduire les coûts pour toute la famille ; soit parce qu’elles ne peuvent plus vivre seules ; soit, pour les deux raisons réunies…

Dans un monde de plus en plus difficile à vivre au quotidien (coût de la vie, chômage, divorces, etc.), on constate que certains jeunes qui avaient quitté le foyer familial pour prendre leur envol dans la « vraie vie » sont aujourd'hui contraints de retourner chez leurs parents par manque de moyens… C’est ce que l’on appelle « l’effet boomerang ».

Mais désormais, compte-tenu de la paupérisation d’une partie de la population senior et de l’incapacité de certains aînés à rester vivre seuls à domicile, les sociologues et les démographes américains remarquent que certains quinquas et plus s’installent chez leurs enfants, voire chez leurs petits-enfants (ce que les spécialistes appellent l’effet « baby-boomerang »).

« Cela signifie le retour à des liens intergénérationnels plus forts qu’ils ne l’ont jamais été tout au long du 20ème siècle » remarque dans cet article Stéphanie Coontz, professeur d’histoire et des Etudes familiales à l’Evergreen State College et auteur d’un ouvrage sur le sujet. Ainsi, de nos jours aux Etats-Unis, selon ce papier très bien documenté, on assiste au regroupement de certaines familles où trois générations (parents, enfants et grands-parents) vivent toutes ensembles sous un même toit.

Dans ce contexte, les loyers sont réduits, les achats de nourritures sont groupés, les grands-parents s’occupent des petits-enfants et les enfants s’occupent de leurs parents âgés… Bref, le noyau familial est reconstitué. Comme auparavant… Certes, au quotidien, la vie n’est pas toujours simple, il faut donc, soulignent les spécialistes, imposer dès le départ des règles de vie en communauté claires et précises, bien identifier qui fait quoi (courses, repas, ménage, etc.), respecter la vie privée des autres, ne pas aborder frontalement les sujets tabous, etc.

Comme le conseille Stéphanie Coontz, « chaque génération doit avoir son propre espace et doit respecter les décisions des autres ». Sûrement plus facile à dire qu’à faire, mais si la crise permet de renouer avec les relations familiales –plutôt délitées dans notre monde moderne-, eh bien pourquoi pas…

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Publié le 12/01/2009 à 14:00 | Lu 8220 fois





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