Cécile Rol-Tanguy est morte à 101 ans, l'une des dernières Résistantes vient de disparaitre

C’est avec émotion que l’on appris le 8 mai dernier, la disparition de la Résistante Cécile Rol-Tanguy à l’âge de 101 ans. Une femme qui aura activement participé à la Résistance et à la Libération de Paris avec son mari, le colonel Rol-Tanguy. Un « morceau » de notre histoire et une grande figure de la Résistance qui disparait.


C’est une figure de la Résistance et un modèle pour toutes les femmes qui disparait avec Cécile Rol-Tanguy qui est décédée le 8 mai dernier à l’âge de 101 ans à Monteaux dans le Loir-et-Cher.

Hasard de la vie ou coïncidence significative ? Cette grande combattante est morte le jour commémorant la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe…
 
Cécile Rol-Tanguy est née le 10 avril 1919 à Royan (Charente-Maritime) puis elle a grandi au Vésinet en région parisienne, puis ensuite, à Paris dans le 19e arrondissement au sein d’une famille d’ouvriers communistes.
 
Son engagement politique commence dès 1936 au Front Populaire (elle sera sténodactylo à la CGT) et aux côtés des républicains espagnols. C’est à cette époque qu’elle rencontre celui qui deviendra plus tard le colonel de la Libération de Paris, Henri Rol-Tanguy ; ils se marieront en 1939 et auront trois enfants.
 
Elle s’engagera véritablement dans la Résistance en 1940 suite à la déportation et la mort de son père François Le Bihan (également Résistant), celle de sa fille âgée de 7 mois et à la disparition de son mari dont elle était sans nouvelle depuis sa mobilisation peu de temps après leur mariage.
 
Son rôle au sein de la Résistance consistera à dactylographier des tracts et des articles pour des journaux de la Résistance, mais pas seulement ! Au retour de son mari à Paris, elle deviendra son agent de liaison, transportera des documents secrets dans une poussette ou des armes cachées dans un panier à provision.
 
Dans la nuit du 18 au 19 aout 44, c’est elle qui tapera le texte appelant les Parisiens à s’insurger ! Elle participera ensuite activement à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944 ; mais son rôle ne sera véritablement connu du grand public qu’après le décès de son mari en 2002.
 
Pour l’anecdote, elle était la seule femme présente quand le Général De Gaulle reçut l’Etat-Major des FFI d’Ile-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville.
 
C’est une figure de la Résistance et de la Libération de Paris qui disparait en ce 8 mai 2020, qui célèbre les 75 ans de la victoire des alliés sur l’Allemagne Nazie. Pour aider à garder la mémoire de cette période de l’histoire, elle s’est lancée dans le projet de la création du musée de la Libération de Paris, place Denfert Rochereau. 

Ce dernier, ouvert l'année dernière à Paris, se trouve en fait, juste au-dessus du poste de commandement du Colonel Rol-Tanguy qui était installé dans les catacombes à 26 mètres sous terre.
 
Jusqu’à sa mort, le 8 mai à l’âge de 101 ans, elle défendit le souvenir de l’insurrection parisienne à laquelle elle prit part en tant qu’agente de liaison.
 
A relire pour l’occasion, Paris brûle-t-il de Lapierre et Collins qui évoque la Libération de Paris dans le détail et avec brio. 

Publié le 12/05/2020 à 05:20 | Lu 1608 fois