La cybersécurité devrait être un droit fondamental dans un monde numérique

Dans un monde entièrement numérisé, la cybersécurité s’impose comme un droit aussi fondamental que la liberté ou la santé. Notre quotidien repose intégralement sur des services numériques. Acheter, se soigner, travailler, voyager, déclarer ses impôts : tout passe par des systèmes connectés. Or, ces systèmes sont exposés, en permanence, à des menaces invisibles. Pourtant, l’accès à la protection contre ces menaces demeure profondément inégal. Le point avec Olivier Arous, PDG d’Ogo Security.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 30/06/2025

Dans cette nouvelle ère, où la donnée est aussi vitale que l’eau ou l’électricité, une question se pose avec de plus en plus d’insistance : la cybersécurité ne devrait-elle pas être considérée comme un droit fondamental, au même titre que l’accès à la santé, à la sûreté ou à l’éducation ?

 
Une menace diffuse, mais universelle

Il fut un temps où l’on croyait les cyberattaques réservées aux grandes entreprises ou aux institutions d’État. Ce temps est révolu.
 
Les cybercriminels ne font pas de distinctions. Les motivations sont variées : argent, idéologie, sabotage mais les conséquences sont toujours les mêmes : perte de données, atteinte à la confiance, etc.
 
Et pourtant, toutes les entités n’ont pas les mêmes moyens de défense. Les grandes organisations disposent de directions informatiques, de systèmes de détection sophistiqués, d’experts en sécurité. Les autres… se débrouillent. Trop souvent seuls, sans outils adaptés, avec des solutions pensées pour des structures qui ne leur ressemblent pas.
 

La fracture numérique de la cybersécurité

 Cette situation crée une forme de fracture numérique invisible. Les citoyens et les entreprises ne sont pas égaux face aux risques informatiques. Comme dans tout domaine vital, ceux qui ont les moyens sont mieux protégés. Les autres exposent leurs données.
 
Faut-il accepter cette fatalité ? Non. Parce que la cybersécurité ne peut pas être un privilège. Elle doit devenir un droit universel. Dans une société numérique, garantir un accès égal à la protection, c’est garantir l’égalité des chances, la sécurité économique, la souveraineté technologique.
 

Protéger sans complexifier

Cette vision implique de revoir profondément notre conception de la cybersécurité. Trop souvent, les solutions sont techniques, complexes, pensées pour des experts. Elles supposent des installations lourdes, une surveillance constante, des ressources humaines formées.
 
Or c’est précisément ce que n’ont pas les plus petites structures et encore moins les individus. Il faut donc inverser la logique : ce n’est pas aux utilisateurs de s’adapter à la cybersécurité, c’est à la cybersécurité de s’adapter à eux.
 
Cela signifie des solutions automatiques, autonomes, capables de détecter les comportements suspects sans perturber les usages légitimes. Des systèmes intelligents, qui apprennent, s’ajustent, protègent sans bloquer.
 

Vers une cybersécurité intégrée, discrète et équitable

Ce modèle existe déjà. Grâce aux avancées de l’intelligence artificielle et à l’analyse comportementale, il est désormais possible de créer des dispositifs de protection qui ne nécessitent ni installation ni surveillance humaine.
 
Ils se greffent directement sur les usages, analysent les flux, détectent les écarts. Ces technologies permettent de garantir une sécurité de haut niveau, même aux structures qui n’ont ni service informatique ni budget dédié.
 
C’est cette approche simple, invisible, efficace qui peut faire entrer la cybersécurité dans le champ des droits fondamentaux. Car un droit n’a de valeur que s’il peut être exercé facilement. *
 
Rendre la protection numérique accessible, sans coût caché, sans compétence requise, c’est permettre à chaque citoyen, chaque entreprise, chaque collectivité, de se défendre.
 

Un devoir collectif, une urgence démocratique

Penser la cybersécurité comme un droit, c’est aussi reconnaître qu’elle est une condition de la démocratie. Enfin, protéger le tissu numérique, ce n’est pas seulement une question de technologie. C’est une question de justice sociale, de solidarité économique, d’éthique publique.
 
Il est temps d’admettre que la cybersécurité n’est pas un service premium, mais une infrastructure essentielle.








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