Vitagora : quand une région s’intéresse à la nutrition des seniors…

A l’occasion du 4ème Congrès international Vitagora goût-nutrition-santé 2009 qui se tiendra du 18 au 20 mars prochains à Dijon (Côte d’Or) et qui aura pour thème « de la naissance à la sénescence », de nombreuses conférences s’intéresseront aux diverses problématiques de la nutrition senior. Un véritable problème de santé publique quand on sait qu’une personne âgée sur deux en institution est dénutrie…

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Vendredi 6 Février 2009

Une région au service de la nutrition
De nombreuses études montrent que les personnes âgées présentent de forts risques de malnutrition, voire de dénutrition, et ce pour différentes raisons : budgets trop serrés, solitude, problèmes bucco-dentaire, etc. La liste est longue et les conséquences souvent fâcheuses.

Bien conscient du vieillissement de la population et du rôle majeur de l‘alimentation dans le « bien vieillir », le pôle de compétitivité Vitagora situé à Dijon, en plein cœur de la Bourgogne, a décidé de se pencher sur ce sujet et de travailler sur les aliments de demain. Ceux qui pourraient permettre aux seniors de manger sainement et équilibré de manière à favoriser le « bon » vieillissement.

Dans cet esprit, au cours de la 4ème édition de Vitagora, qui aura lieu au Palais des congrès de Dijon du 18 au 20 mars prochains, de nombreuses conférences scientifiques aborderont les diverses problématiques de la nutrition des personnes âgées : lipides, vieillissement de la rétine et maculothérapie liée à l’âge ; micro-nutrition, nutrigémonique et prise en charge des seniors ; alimentation des seniors ; vieillissement et antioxydant ; prescription nutritionnelle chez la personne âgée ; etc. Tous les spécialistes internationaux se retrouveront pendant trois jours pour présenter, échanger, discuter autour de ces nombreuses thématiques. Une journée, le 20 mars, sera par ailleurs réservée au grand public.

Si toute une région (industriels, exploitants agricoles, centres de recherche, universités, acteurs publics, etc.) s’intéresse à cette problématique « nutrition », c’est qu’elle a bien compris que la société de demain -et celle d’après demain encore plus- sera constituée de nombreuses personnes âgées, voire très âgées, et qu’il faut dès aujourd’hui travailler sur les aliments du futur. Par exemple, une équipe de chercheurs réunis au sein du Pôle de Compétitivité Vitagora travaille actuellement sur un nouveau type de farine (le projet Farine+) qui devrait permettre, à terme, de développer un pain senior plus riche en protéines.

La dénutrition : un problème majeur de santé publique
Comme le soulignait cette semaine lors d’une conférence de presse le docteur Claude Plassard, gériatre au centre hospitalier de Châtillon et membre du gérontopôle Bourgogne France-comté, « la dénutrition est un problème majeur de santé publique dans le domaine de la gériatrie. Elle concerne 10% des personnes âgées à domicile et 50% des résidents en institution ! Or, des personnes âgées qui ne mangent pas suffisamment ou mal risquent d’entrer dans la fameuse spirale de la dénutrition qui entraine : un amaigrissement, de la sarcopénie, des chutes, l’institutionnalisation, une baisse de l’immunité, une morbidité infectieuse multipliée par quatre, des escarres, un état grabataire, et une mortalité très augmentée ».

Et le médecin de préciser qu’il faut « arrêter net toutes les idées reçues au sujet des besoins alimentaires des aînés : il n’est pas normal de manger moins en vieillissant. On a besoin de viande, de poisson, d’œufs, de légumes, de fruits, de féculents, de produits laitiers, etc. dans les mêmes quantités que les adultes, voire même dans des quantités supérieurs dans toutes les pathologies inflammatoires (infection, cancer, maladies inflammatoires, etc.). Il faut savoir qu’un sujet âgé dénutri va puiser ses ressources, non pas dans ses graisses comme le font les adultes, mais dans ses muscles. D’où une perte irrécupérable de masse musculaire… Avec toutes les conséquences qui s’ensuivent : risque de chute multiplié, perte de l’autonomie, etc. »

Toutefois, de nos jours, les soignants en gériatrie ont bien compris le rôle majeur de la nutrition dans le « bien vieillir ». Depuis une vingtaine d’années, on a véritablement pris conscience de l’interaction entre le vieillissement et la nutrition. On sait désormais que la nutrition améliore favorablement le vieillissement ; on sait qu’en prenant de l’âge les risques nutritionnels ne sont pas liés à la pléthore, mais au contraire à la carence ; on sait que l’alimentation doit garder son caractère social et psychologique de par le plaisir et la convivialité qu’elle procure ; on sait que la nutrition est un soin ». On sait tout ça. Encore faut-il le répéter régulièrement.
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