Une majorité de baby-boomers font face à des pertes de mémoires à court terme…

Selon un récent sondage* sur les troubles de la mémoire liés à l’âge (TMLA) réalisé par l’institut Ipsos pour le compte de la Fondation d’Alzheimer pour les proches aidants au Canada, en moyenne l’an dernier, six baby-boomers canadiens sur dix ont été confrontés à des pertes de mémoire à court terme… Alors que 68% des personnes interrogées indiquent qu’elles sont assez ou très préoccupées par cette question, il convient de rappeler que –heureusement- « tous les troubles de mémoire ne correspondent pas à la maladie d'Alzheimer ! »


« Les troubles de la mémoire liés à l'âge, ou les TLMA, se produisent parce que, comme tout autre organe vieillissant, la performance du cerveau décline avec l'âge », déclare le Dr Serge Gauthier, neurologue au Centre d'études sur le vieillissement McGill à Montréal...

Tout en précisant qu’« il ne s'agit pas d'un trouble neurologique. Les TMLA sont plutôt le résultat de changements qui se produisent à mesure que nous vieillissons ; nombre d'entre nous vivons avec de légers problèmes de mémoire qui font partie du processus normal de vieillissement. Même si ces problèmes n'affectent que légèrement notre vie au quotidien, ils sont préoccupants pour ceux qui les éprouvent et affectent leur productivité et qualité de vie ».

Retenons bien que les TMLA sont des désagréments qui viennent avec l'âge alors que la maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative.

« Tous les problèmes de mémoire ne se traduisent pas par la maladie d'Alzheimer. Toutes sortes d'appellations ont été données à des problèmes communs de mémoire qui se produisent chez les personnes plus âgées et qui ne sont pas nécessairement causés par des troubles neurologiques sérieux tels que la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de démence », souligne Taras Rohatyn, président de la Fondation d'Alzheimer pour les proches aidants au Canada (FAPAC).

« Nous devons mieux comprendre ce que les Canadiens pensent et comment ils appréhendent la perte de mémoire/oubli afin que nous puissions mettre au point des initiatives qui viendront mettre en relief les signaux d'alerte liés aux troubles de la mémoire, l'importance d'une identification et d'une détection précoce de même que d'autres mesures à la disposition des gens pour bien vieillir. Il est essentiel d'être proactif », précise-t-il encore.

Parmi les répondants qui ont fait face à des pertes de mémoire au cours de l'année dernière, les exemples le plus souvent mentionnés portaient sur l'oubli de là où des items, comme les clés et les lunettes, étaient rangés (35%) et de noms des personnes (34%). .../...
Une majorité de baby-boomers font face à des pertes de mémoires à court terme…

Les autres constats à retenir :
- Plus des deux-tiers des interviewés (69%) ont indiqué qu'ils seraient intéressés à participer à une clinique d'évaluation de la mémoire avec une infirmière, un pharmacien ou un autre professionnel de la santé.
- Quatre répondants sur dix (42%) ont dit qu'ils auraient fort probablement recours à des moyens tels que l'exercice physique, un régime alimentaire, des produits naturels, des médicaments et d'autres mesures pour prévenir ou contrôler la perte de mémoire/oubli ;
- Seulement un répondant sur dix (9%) était fortement d'accord pour dire qu'il y a des traitements efficaces pour la perte de mémoire/oubli ;
- Les interviewés ont indiqué qu'ils consulteraient diverses sources de renseignement pour savoir quoi faire et obtenir des informations sur la perte de mémoire et comment la prévenir, incluant leur médecin (88%), l'Internet (62%) ou un pharmacien (21%) ;
- La plupart des répondants (85%) n'ont jamais entendu parler de l'expression « troubles de la mémoire lié à l'âge (TMLA) ».

« Même si les gens demandent plus de renseignements sur la perte de mémoire ou les oublis à leur professionnel de la santé, nous ne disposons pas d'un outil d'évaluation pour les TMLA », a ajouté le Dr Gauthier.

Les proches aidants d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer plus préoccupés
Les constats ont été différents chez les proches aidants après comparaison des résultats du sondage sur les TMLA obtenus auprès d'adultes âgées de 40 à 60 ans qui ne sont pas les proches aidants de la MA :
- Plus de proches aidants ont exprimé des préoccupations à propos de la perte de mémoire en raison du vieillissement que les adultes âgés de 40 à 60 ans (76% par rapport à 58%) ;
- Les proches aidants ont plus tendance à être préoccupés par la perte de mémoire/oubli (76%) que par les autres problèmes liés au vieillissement comme la baisse de la vue (66%), le gain de poids (65%) et les troubles du sommeil (58%) ;
- Plus de la moitié (55 %) des proches aidants disent qu'ils prendraient volontiers des mesures comme faire de l'exercice, suivre un régime alimentaire, utiliser des produits naturels et des médicaments pour prévenir et contrôler la perte de mémoire/oubli comparativement à 38% pour les autres adultes ;
- Plus du tiers (36%) des proches aidants se disent fortement d'accord avec le fait que la perte de la mémoire leur faisait peur comparativement à 19% chez les adultes âgés de 40 à 60 ans ;
- Plus du tiers (36%) des proches aidants indiquent qu'ils sont grandement préoccupés par la perte de mémoire à court terme par rapport à 27% pour les autres adultes âgés de 40 à 60 ans ;
- Plus du tiers (37 %) des proches aidants s’affirment très préoccupés de faire face à la perte de mémoire à long terme contre 21% chez les autres adultes âgés de 40 à 60 ans.

« Je m'attendais à ce que les proches aidants de la maladie d'Alzheimer aient un point de vue différent sur la perte de mémoire. Leurs inquiétudes et peurs sont façonnées par la réalité qu'ils ont à vivre quotidiennement en prenant soin de leurs proches », note M. Rohatyn. « Il est important qu'ils transforment ces préoccupations en prises de conscience qu'ils devraient prendre soin d'eux-mêmes ».

A propos des troubles de la mémoire liés à l'âge (TMLA)

Les TMLA semblent être grandement élevés chez divers groupes d'individus alors qu'une personne sur trois âgée de 60 à 78 ans est affectée par les TMLA. On les attribut aux changements biologiques normaux qui se produisent à mesure qu'une personne vieillit plutôt que sous forme d'un processus continu allant du vieillissement normal à un état pathologique tel que la maladie d'Alzheimer. Afin de mieux comprendre cette condition, les chercheurs étudient ces changements biologiques ainsi que les facteurs génétiques et environnementaux qui peuvent avoir un impact sur les symptômes des TMLA.

Les exercices d'entraînement qui pourraient permettre à un individu de demeurer alerte et de maintenir sa vivacité d'esprit comprennent :- Avoir une alimentation équilibrée
- Faire régulièrement de l'exercice physique
- Rester socialement actif
- Minimiser le stress
- Faire des mots croisés
- Jouer aux échecs ou
- Apprendre une nouvelle langue

*Ce sondage sur les TMLA a été réalisé en juin dernier par l’institut Ipsos pour le compte de la Fondation d’Alzheimer pour les proches aidants au Canada auprès de 1.390 adultes âgés de
40 à 60 ans et 349 proches aidants de patients atteints de la maladie d'Alzheimer.


En savoir plus sur le site Internet www.alzfdn.ca

Publié le 14/07/2008 à 21:20 | Lu 8060 fois