USA : du cannabis thérapeutique en maison de retraite

Dans un récent -et passionnant- article publié par le journal helvétique Le Temps, on apprend qu’une maison de retraite de New-York, installée dans le Bronx, a recourt au cannabis pour soulager certains maux de ses résidents âgés. Explications.





L'utilisation du cannabis à des fins médicales est à l'origine de débats enflammés depuis des années entre les cliniciens, les chercheurs, les législateurs et le grand public. Cette drogue se présente pourtant aujourd’hui comme une alternative aux traitements pharmaceutiques standards contre la douleur qui ne sont pas toujours efficaces et peuvent engendrer des effets secondaires indésirables.
 
De fait, de plus en plus d’expérimentations ont désormais lieu dans le monde. Avec certains pays un peu plus en avance que d’autres sur ce sujet toujours très sensible. Ainsi, une maison de retraite du Bronx (Hebrew Home) propose à ses personnes âgées, d’avoir accès au cannabis pour soulager certaines douleurs.
 
Il s’agit d’un projet pilote, la pratique n’est donc pas élargie à l’ensemble du pays et même dans l’établissement, seuls quelques résidents (même pas une dizaine sur 850 pour le moment) participent à ce programme dirigé par le docteur Zachary Palace.
 
A l’heure actuelle, 29 états américains (dont New York) autorisent le cannabis à usage strictement médical, mais ce n’est pas le personnel qui le fournit ou l’administre aux patients pour des raisons légales.      
 
Globalement, le professeur Palace semble très satisfait des premiers résultats : d’un côté le cannabis stimule l’appétit (effet bien connu des « fumeurs »), de l’autre, il lutte contre l’insomnie et enfin, il réduit les inflammations et permet parfois de renoncer à la morphine (qui est une drogue elle-aussi, rappelons-le). Pour le moment, aucun problème majeur n’a été constaté. Seuls quelques ajustements de doses ont été nécessaires et on évite d’en administrer aux ainés qui ont déjà tendance à tomber.
 
Dans cette maison de retraite newyorkaises, le cannabis est pris sous forme de gélules ou de gouttes à mettre sous la langue (il est administré par vaporisation dans d’autres endroits). Naturellement, il n’est pas pris en charge et son utilisation coute dans les 200 euros par mois aux familles.
 
Rappelons que cette drogue est particulièrement (re)connue pour ses propriétés anti-douleur ou comme stimulateur d'appétit et anti-nauséeux chez des personnes sous chimiothérapie. Toutefois elle serait aussi efficace dans le cas de traitement de certaines maladies comme la sclérose en plaque, le glaucome, l’arthrite, les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer…
 
Toutefois, que le choses soient claires, il ne s’agit en aucun cas d’inciter à fumer du cannabis. L’action du THC ne fonctionne qu’à un dosage faible très précis, bien moins élevé que celui d’un joint, qui de plus, contient de par sa fumée, de nombreux produits toxiques…

Article publié le 15/03/2017 à 01:22 | Lu 3102 fois