Seniors sur les routes : les maires demandent un effort budgétaire

Suite à l’étude* intitulée « Les maires, les équipements de la route et la sécurité routière », réalisée par PollingVox pour le compte du Syndicat des Equipements de la Route, les deux-tiers des édiles demandent un effort budgétaire pour que les routes soient mieux adaptées à la conduite des seniors. Une évolution indispensable pour l’avenir de la sécurité routière.





En 2030, la France comptera vingt millions de personnes de plus de 60 ans. Aujourd’hui, les seniors représentent déjà un quart de la population française, et ce pourcentage va encore augmenter dans les années à venir du fait du vieillissement de la population.
 
Face à cette évolution démographique sans précédent, il convient d’éviter les risques d’isolement des personnes âgées et de préserver leur autonomie le plus longtemps possible. Dans cet esprit, la voiture joue un rôle important et reste le mode de déplacement privilégié des seniors. Elle leur permet en effet, surtout dans les campagnes, de maintenir un lien et une vie sociale et d'améliorer leur qualité de vie au quotidien : accès aux services publics et aux commerces, loisirs, soins médicaux, visites à la famille etc.
 
Pour autant, les infrastructures routières sont encore peu adaptées aux conducteurs âgés. Sur la route et en ville, la baisse de l'acuité visuelle et la diminution des réflexes liés à l'âge fragilisent cette génération de conducteurs qui de plus, veut conserver leurs voitures le plus longtemps possible. D’ailleurs, selon l’étude, les deux-tiers des maires demandent des efforts budgétaires pour que les routes soient mieux adaptées à la conduite des personnes âgées. Reste à savoir de quelle manière…
 
Parmi les autres enseignements de l'étude, une très large majorité (96%) des maires estime que la sécurité routière est un sujet important pour leurs administrés et 94% pensent que les équipements de la route jouent un rôle important dans la sécurité routière. D'ailleurs 93% d'entre eux reçoivent des demandes de leurs administrés spécifiquement sur les équipements de la route et des rues, la moitié déclarant même que ces sollicitations sont fréquentes.
 
Par ailleurs plus du tiers (35%) des maires considère que leur commune n'a pas un niveau satisfaisant en matière d'équipements routiers. Il s'agit là d'une proportion élevée, indiquant une certaine inquiétude des édiles. C'est sans doute pourquoi plus des trois-quarts (78%) demandent à ce que l'état des routes soit de nouveau pris en compte dans les rapports d'accidentologie, d'où ils avaient disparu.
 
A cette préoccupation majeure relative à la sécurité routière s'ajoute le sentiment, pour 57% d'entre eux, de ne pas être suffisamment informés en matière d'équipements de la route et des rues concernant ce sujet. Dans ce contexte, et toujours selon cette récente étude, les maires sont assez partagés sur l'action des Conseils départementaux. De fait, 39% trouvent que l'effort de leur Conseil départemental pour la maintenance est insuffisant.
 
Enfin, la route intelligente (qui permettra à tous et notamment aux seniors de conduire avec une sécurité accrue pour eux-mêmes et les autres automobilistes) bénéficie d'une certaine notoriété (63%) mais n'est connue en détail que par 39% des maires. Il y a donc un véritable travail pédagogique à faire sur ce sujet auprès des élus. La plupart de ceux qui ont connaissance de ce concept considèrent que les équipements de la route et des rues seront un facteur important, voire décisif, de la mise en œuvre de la route intelligente.
 
*251 maires ont été interrogés en face à face au Congrès des Maires les 31 mai, 1er et 2 juin 2016.

Article publié le 09/06/2016 à 13:25 | Lu 1469 fois