Savoir décrypter les publicités financières

Les publicités financières, concernant des produits d’épargne ou de crédit, fleurissent à toutes les périodes de l’année, tant dans les journaux que sur Internet. Cette prolifération, ainsi que la facilité de souscription ou de pré-souscription sur Internet notamment, peuvent inciter à la dépense et à la précipitation. Il faut donc conserver un regard critique et prendre le temps de décrypter le contenu de ces offres.





Attention aux « taux d’appel »
Dans la plupart des publicités figure un « taux d’appel », c’est-à-dire un taux attractif. Mais attention, il est accordé sous certaines conditions. Il faut donc savoir lire entre les lignes. Bien souvent, pour les produits d’épargne, comme les livrets bancaires, ce taux avantageux n’est accordé qu’aux nouveaux clients. Si vous avez déjà un compte dans l’établissement, vous vous contenterez du « taux de base ». Et le taux bonifié dure seulement quelques mois.

Pour les contrats d’assurance vie, le taux bonifié, qui s’applique sur le fonds en euros du contrat (fonds à taux garanti sans risque de perte en capital) est lui aussi souvent accordé seulement pour les nouveaux versements et sous condition, parfois, de diversifier son épargne vers des supports présentant un risque.

Pour les crédits à la consommation, le taux bonifié n’est accordé que pour les prêts d’un certain montant et sur une durée assez courte (en général sur 12 mois de remboursement). Ce qui fait que très peu de personnes, en réalité, ont accès à ce taux très alléchant, puisque les mensualités à rembourser sont bien souvent trop élevées. Dès que la durée du prêt est allongée, le taux grimpe et le coût du crédit aussi.

Savoir décrypter les publicités financières
Trois exemples pour bien comprendre
- Prenons le cas d’une publicité pour un « super livret » qui offre un taux de rendement de 5 % sur trois mois, l’épargne étant ensuite rémunérée au taux de 2%. Dans ce cas concret, il ressort que le taux d’intérêt brut annuel moyen s’élève à 2,77%. Une personne qui aurait versé 10 000 euros percevrait au terme de 12 mois 276,88 euros d’intérêts… Desquels il convient ensuite de déduire les prélèvements sociaux, ainsi que l’impôt sur les gains si le contribuable est imposable. Selon les situations, le taux net est alors inférieur à celui du Livret A…

- Une compagnie d’assurance vous garantit un taux de rendement de 3,70% sur le fonds en euros du contrat si vous faites un versement en 2012… Mais sur les capitaux versés, vous devez investir 30% sur des « unités de compte », c’est-à-dire des fonds à capital non garanti… De fait, votre taux de rendement garanti, sur les sommes placées n’est que de 2,59% (70% de 3,70%). En outre, sur les 30% investis sur les unités de compte, vous risquez une perte en capital si les marchés financiers sont mal orientés.

- Un établissement financier propose un crédit à la consommation à un taux de 2,9%. Mais pour en bénéficier, il faut emprunter 5 000 euros sur 12 mois, soit une mensualité de 423 euros. Le coût de ce crédit est alors de seulement 77,8 euros. Ce coût est faible, mais qui peut rembourser une telle mensualité ? Attention ! Au-delà de 12 mois, le taux est multiplié par deux ou plus, ce qui a un impact sur le coût total du crédit. Il grimpe ainsi à 380 euros si le crédit dure 30 mois (taux d’intérêt de 5,90% et mensualité de 180 euros)… et à 928 euros si le crédit dure 54 mois (taux d’intérêt de 7,67% et mensualité de 110 euros)

Article publié en partenariat avec La Finance pour Tous

Article publié le 05/04/2012 à 18:09 | Lu 2012 fois


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