Emploi

Salariés seniors : le Leem s'engage avec la signature d'un accord de branche


L’allongement des carrières, conséquence directe de la dernière réforme des retraites, a reposé les questions de l’insertion et du maintien en emploi des salariés dits « seniors ». Pour l’occasion, le Leem s’est penché sur cette nouvelle équation et a souhaité s’inscrire dans la continuité de l’initiative nationale lancée en faveur des salariés seniors fin 2024, en signant le premier accord de branche relatif à l’emploi des salariés seniors.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 09/09/2025

La Dares (ministère du Travail) a publié le 23 juillet 2025 une note confirmant que 60,4 % des Français âgés de 55 à 64 ans étaient en emploi en 2024, contre 58,4 % en 2023. Une progression constante depuis 2000 qui place ce taux à son niveau le plus élevé jamais observé depuis le début des séries en 1975.
 
Malgré cet essor, la France demeure en deçà de la moyenne de l’Union européenne, fixée à 65,2 % pour la tranche 55‑64 ans, ce qui la place seulement au 17ᵉ rang sur 27 pays.
 
La progression est plus marquée pour les 55‑59 ans (77,8 % d’emploi) que pour les 60‑64 ans (42,4 %), ce qui creuse l’écart face aux partenaires européens, où les taux des plus âgés sont bien plus élevés.
 
L’accord signé le 8 juillet dernier doit permettre d’initier, au sein du secteur de l’industrie pharmaceutique, une réelle dynamique pour accompagner l’emploi des salariés seniors.
 
Dans ce contexte, les entreprises de cette industrie disposeront de toute la prévisibilité nécessaire à la gestion des fins de carrière, permettant une transmission des compétences et des savoirs garant de l’efficacité opérationnelle.
 
De leur côté, les salariés pourront bénéficier de mesures permettant de mieux envisager leurs parcours professionnels, et d’anticiper et alléger la fin de leur carrière.
 
Aux termes de cet accord, les partenaires sociaux de la branche se sont notamment accordés sur :
 
  1. La mise en œuvre de mesures internes permettant d’anticiper au mieux l’évolution de la carrière des salariés, afin de répondre aux problématiques liées au vieillissement avec un point d’attention pour les salariés les plus exposés aux risques professionnels. Ceux-ci, passés une certaine ancienneté ou un certain âge, feront l’objet d’un suivi spécifique : les entreprises devront ainsi répertorier les populations concernées, et entamer une démarche proactive afin de faire connaître les mesures d’aménagement de poste et de réaffectation dont ils pourraient bénéficier.
  2. Des mesures permettant le recrutement des salariés seniors éloignés du marché de l’emploi, en s’inscrivant dans la lignée de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) sur l’emploi des salariés expérimentés et en portant l’âge de recours au contrat de valorisation de l’expérience à 57 ans.
  3. Un dispositif ouvrant au salarié la possibilité d’utiliser son indemnité conventionnelle de départ en retraite pour financer une diminution totale ou partielle de son activité à l’approche de la retraite, pouvant ouvrir droit à un abondement de la part de l’entreprise. 

Cette nouvelle possibilité offerte aux salariés de l’industrie pharmaceutique leur permettra ainsi d’envisager une diminution de leur activité à l’approche de la retraite, voire un départ anticipé, sans avoir à en subir la diminution de pouvoir d’achat conséquente, permettant une transition fluide vers la retraite.

Comme le souligne Vincent Guiraud-Chaumeil, président de la Commission emploi, compétences et empreinte territoriale du Leem, cet accord novateur « amorcera un changement de paradigme sur la gestion RH des populations séniors au sein du secteur, en valorisant les atouts indéniables qu’ils apportent en entreprise et en replaçant l’anticipation des fins de carrière au centre des enjeux stratégiques de l’entreprise ».



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