Une inflation faible comme moteur principal
L’augmentation des pensions Agirc-Arrco reposera, comme chaque année, sur un mécanisme défini par l’accord national interprofessionnel signé fin 2023 : l’inflation hors tabac estimée par l’Insee pour l’année en cours, diminuée de 0,4 point. Pour 2025, les prévisions tablent sur une inflation hors tabac d’environ 0,9 %. Après soustraction du point de réduction, cela donne un taux de base de ≈ 0,5 %.
Une marge de manœuvre encadrée, peu d’espoir de “coup de pouce”
Au-delà du taux de base, le Conseil d’administration de l’Agirc-Arrco dispose d’une marge de ± 0,4 point pour ajuster la hausse à la hausse ou la baisse, selon les résultats économiques, l’état des réserves et la pression politique. Si cette marge est pleinement exploitée, le taux pourrait monter jusqu’à 0,9 %. Mais plusieurs indicateurs laissent penser que l’ajustement maximal ne sera pas retenu, du fait de la faiblesse des marges financières, du recul de l’inflation, et de la volonté de préserver l’équilibre du régime
Comparaison avec l’année précédente et divergence avec les retraites de base
En novembre 2024, la revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco avait été de +1,6 %, taux au-dessus du minimum attendu par la formule (inflation moins 0,4 point) grâce à un “coup de pouce” du Conseil. Cette fois, la hausse prévue est bien plus modeste, ce qui pourrait provoquer un ressenti de perte de pouvoir d’achat, surtout si l’on la compare avec les +2,2 % appliqués aux pensions de base depuis le 1er janvier 2025 .
Enjeux pour les retraités : modeste, mais pas négligeable
Pour un retraité dont la retraite Agirc-Arrco s’élève à 1 000 € brut mensuels, une hausse de 0,5 % représente +5 € par mois, tandis qu’une revalorisation de 0,9 % apporterait +9 € . Ces sommes ne suffisent pas à compenser pleinement la hausse des dépenses (énergie, logement, transport), mais elles ont un effet psychologique fort : elles montrent que le régime continue de reconnaître les efforts des cotisants anciens, même quand les marges sont serrées.
Pourquoi ratrapper son retard est difficile
Maintenir une hausse élevée impose des coûts importants au régime, dont les réserves, bien qu’existantes, subissent la pression des emprunts, des prestations et d’un contexte économique incertain. Le calcul de l’Agirc-Arrco doit concilier solidité financière et solidarité entre générations. Accepter des taux trop élevés risquerait d’alimenter des déficits ou de creuser les écarts entre les anciens et les nouveaux retraités.
La revalorisation prévue en novembre 2025 pour les pensions Agirc-Arrco sera donc bien réelle, mais très modeste. Ce choix traduit l’équilibre délicat entre protéger le pouvoir d’achat des retraités et assurer la pérennité financière du régime. Si l’année prochaine l’inflation venait à repartir, les marges de manœuvre pourraient se rouvrir. En attendant, beaucoup verront dans cette hausse une maigre consolation, plutôt qu’un soulagement véritable.
Ce que change la revalorisation Agirc-Arrco en novembre 2025
Pour illustrer concrètement l’impact de la hausse annoncée, voici quelques exemples selon le montant de pension complémentaire perçue :
- Pour une retraite complémentaire de 800 € brut par mois :
- +0,5 % = +4 € par mois (48 € par an)
- +0,9 % = +7,20 € par mois (86,40 € par an)
- Pour une retraite complémentaire de 1 200 € brut par mois :
- +0,5 % = +6 € par mois (72 € par an)
- +0,9 % = +10,80 € par mois (129,60 € par an)
- Pour une retraite complémentaire de 2 000 € brut par mois :
- +0,5 % = +10 € par mois (120 € par an)
- +0,9 % = +18 € par mois (216 € par an)






