Résidences services seniors : une marché en pleine reconfiguration

C’est dans un contexte en mouvance que Les Echos rééditent sont étude sur le marché des résidences services seniors (RSS). En voici les grandes lignes qui permettent de mieux comprendre ce marché relativement jeune et en pleine reconfiguration.





Le marché français des RSS est en pleine croissance et son dynamisme n’est pas près de s’arrêter tant les besoins augmentent et tant la distorsion offre-demande est grande. En effet, l’offre actuelle couvre moins de 2% des besoins des seniors autonomes de plus de 75 ans.
 
Solution d’hébergement alternatif à l’EHPAD, à la résidence autonomie et au domicile, les RSS ont désormais toute leur place au sein du parcours de vie des personnes âgées car elles répondent à leurs besoins, que ce soit en termes d’adaptation des logements, de lien social ou de sécurité…
 
Toutefois, les opérateurs vont devoir relever quatre défis majeurs dans les années à venir :
1. Répondre dès aujourd’hui aux futurs besoins de la population accueillie.
Les structures ont en effet vocation à accueillir, dans les années à venir, des seniors de plus en plus connectés. Les besoins et attentes vont donc profondément évoluer et les établissements doivent l’anticiper, que ce soit en termes de connectivité, d’accès aux géronto-technologies et aux équipements domotiques.
 
Mais les besoins vont également évoluer avec l’avancée en âge des résidents actuels, certains présenteront des signes de fragilité qu’il faudra accompagner au mieux. Une offre complète de services d’aide et d’accompagnement à domicile, en propre ou via des partenaires, sera un des facteurs clés de succès de demain.
 
2. Affiner et diversifier les concepts et les implantations pour élargir la cible.
L’offre doit poursuivre sa spécialisation, que ce soit en termes de digitalisation (Domitys), de prestations de services pour répondre aux différents niveaux de ressources des seniors (Montana et Emerys avec une offre très haut de gamme, Sairenor et Hameaux de Campagne avec des concepts en milieu rural…) et de développement de nouvelles offres (hébergement temporaire, SAAD…).
 
3. Elargir l’offre de services mutualisables.
Si la loi ASV a permis une reconnaissance législative des RSS et une distinction des concepts de 1ère et 2ème génération, cette différence a été gommée par deux décrets de fin 2016 proposant une liste limitée de services mutualisés identique pour les deux types de résidences. L’élargissement de cette liste constitue aujourd’hui un défi important pour les RSS de 2ème génération, l’efficience de leur modèle économique reposant sur la mutualisation.
 
4. Faire connaître l’offre.
Si des actions de communication sont nécessaires auprès des pouvoirs publics, des financeurs et des partenaires, elles doivent en premier lieu se tourner vers le grand public pour qui la méconnaissance du concept, de l’offre et de ses atouts est aujourd’hui criante. Bref, il faut que ces enseignes communiquent plus et fassent de la pub !
 
Ce secteur, historiquement aux mains du secteur immobilier, attise les convoitises groupes d’EHPAD et de résidences autonomies qui cherchent à pénétrer le marché ou renforcer leur position (Emera, DomusVi, Arpavie…) afin de sortir des appels à projets bridant aujourd’hui leur développement sur leur cœur de métier.
 
Dans un secteur en mutation, aux besoins de cash élevés, ces groupes, avec l’appui de leurs actionnaires, vont participer à la consolidation du secteur. Les leaders historiques (Domitys, Les Senioriales, Les Hespérides, Les Villages d’Or, Les Jardins d’Arcadie, La Girandière…) ne seront pas en reste et devraient élargir leur réseau aussi bien par croissance interne que via des acquisitions.

Article publié le 14/03/2018 à 02:14 | Lu 6009 fois