Prises en charge exemplaires des personnes diabétiques dans le monde

Pour améliorer la prise en charge des personnes diabétiques, de nombreuses mesures sont mises en place à travers le monde, notamment autour du mode de rémunération, de la tarification, des modèles de soins, de l’accompagnement et des nouvelles solutions de suivi. Le point avec la Fédération des Diabétiques.





Les Pays-Bas ont mis en place un forfait diabète qui prend la forme d’un forfait annuel par patient diabétique. Il doit permettre d’adapter la tarification au parcours du patient chronique, empêcher la sectorisation des soins et faciliter la coopération des professionnels de santé.
 
Toujours aux Pays-Bas, une initiative de centres de soins spécialisés diabète a vu le jour. L’enjeu : permettre d’éviter les complications. Les centres sont dédiés aux enfants et jeunes adultes diabétiques de type 1, ils sont ouverts 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, les spécialistes peuvent être consultés à tout moment.
 
Plusieurs pays sont à l’origine de programmes incluant des patients experts. Au Canada, ce modèle inclut le patient dans son parcours et les décisions qui le concernent. Par ailleurs, le patient expert le conseille et l’oriente grâce aux expériences similaires qu’il a vécues, mais surtout le rassure et lui permet de projeter sa vie plus sereinement.
 
Cet exercice a également l’avantage de demander aux professionnels de santé de travailler de manière collaborative avec le patient, de partager davantage d’information et de la vulgariser.
 
Pour améliorer la prise en charge du diabète et l’accès aux soins, de nombreux pays ont mis en place des statuts d’infirmier en pratique avancée : l’Australie, le Canada, Chypre, les États-Unis, la Finlande, l’Irlande, la France et le Royaume-Uni.
 
Ils justifient généralement d’un diplôme supplémentaire et effectuent des tâches plus complexes ou plus spécialisées, souvent en remplacement du médecin, permettant une libération du temps médecin et un suivi plus soutenu.
 
La manière de travailler des infirmiers a été également repensée aux Pays-Bas, apportant des soins de meilleure qualité, plus adaptés et un meilleur dialogue entre professionnels de santé et patients. Le système mis en place par Buurtzorg et imaginé par des infirmiers néerlandais consiste à composer de petites équipes d’infirmiers autonomes qui gèrent leur planning en fonction des besoins des patients, la détection de nouveaux patients, les liens avec les prescripteurs et le financement de l’activité.
 
Au fil du temps, la prise en charge de la personne diabétique évolue grâce à l’introduction des nouvelles technologies. La télémédecine par exemple (grande tendance) s’implante peu à peu et notamment dans la prévention et la détection des complications, comme aux États-Unis où le programme des anciens combattants détecte la rétinopathie par le biais de la télémédecine. Le dépistage automatisé est en voie de développement et permettra d’anticiper et de simplifier encore davantage cette détection.
 
Enfin, il n’est pas possible d’évoquer la e-santé sans présenter le système estonien. L’Estonie a mis en place un dossier médical qui repose sur la technologie de la blockchain. Il est constitué d’une base de données traditionnelle, accessible aux professionnels de santé habilités ainsi qu’aux citoyens. Chaque mouvement est vérifié et répertorié. Ainsi les données de santé sont recensées, tracées et sécurisées pour assurer un suivi du patient et une meilleure coopération des professionnels de santé.
 
Ces expériences internationales prouvent qu’il existe de nombreuses solutions intéressantes et pertinentes pour améliorer la prévention et la prise en charge du diabète. De multiples leviers d’action sont révélés, tant sur le plan organisationnel que technique, réglementaire et financier. Ces expériences doivent contribuer à nourrir les réflexions autour de l’efficacité et la qualité de notre système de santé.

Article publié le 15/11/2018 à 01:00 | Lu 1485 fois