Un système immunitaire qui s’essouffle avec les années
Depuis plusieurs décennies, les épidémiologistes constatent que les campagnes de vaccination sont moins efficaces chez les seniors. « Ce n’est pas le vaccin qui est en cause, mais la manière dont l’organisme y répond », expliquent les chercheurs du Lancet Infectious Diseases dans une étude publiée en octobre 2025.
En clair, les doses administrées déclenchent bien une réponse immunitaire, mais celle-ci est plus lente, moins intense et moins durable qu’à 30 ans.
Cette perte d’efficacité est due à un phénomène connu sous le nom d’immunosénescence, littéralement le vieillissement du système immunitaire.
Avec l’âge, certains organes clés – comme le thymus, qui produit les cellules T – rétrécissent et fonctionnent moins bien. Résultat : le corps fabrique moins de nouvelles cellules capables de reconnaître et neutraliser les virus inconnus.
D’après une publication de l’université McGill (Vaccines, avril 2024), la diversité de nos anticorps chute de plus de 60 % après 70 ans, réduisant la capacité à réagir face à un agent infectieux nouveau ou muté.
En clair, les doses administrées déclenchent bien une réponse immunitaire, mais celle-ci est plus lente, moins intense et moins durable qu’à 30 ans.
Cette perte d’efficacité est due à un phénomène connu sous le nom d’immunosénescence, littéralement le vieillissement du système immunitaire.
Avec l’âge, certains organes clés – comme le thymus, qui produit les cellules T – rétrécissent et fonctionnent moins bien. Résultat : le corps fabrique moins de nouvelles cellules capables de reconnaître et neutraliser les virus inconnus.
D’après une publication de l’université McGill (Vaccines, avril 2024), la diversité de nos anticorps chute de plus de 60 % après 70 ans, réduisant la capacité à réagir face à un agent infectieux nouveau ou muté.
L’inflammation chronique, autre coupable silencieux
Mais la baisse de performance immunitaire ne s’explique pas seulement par cette « fatigue biologique ». Un second processus, baptisé inflammaging – ou inflammation de bas niveau chronique – joue un rôle central.
Au fil du temps, notre organisme accumule de petites inflammations invisibles liées à la pollution, au stress oxydatif, à certaines maladies chroniques ou à l’alimentation. Cette inflammation permanente maintient le système immunitaire dans un état d’alerte diffus.
Lorsqu’un vaccin est injecté, les cellules de défense réagissent donc de manière désordonnée : trop vite pour certaines, trop faiblement pour d’autres. « C’est comme si le corps avait perdu sa capacité à coordonner ses troupes », résume la chercheuse italienne Francesca Monti, coauteure d’une étude parue dans Frontiers in Immunology en juin 2024.
Au fil du temps, notre organisme accumule de petites inflammations invisibles liées à la pollution, au stress oxydatif, à certaines maladies chroniques ou à l’alimentation. Cette inflammation permanente maintient le système immunitaire dans un état d’alerte diffus.
Lorsqu’un vaccin est injecté, les cellules de défense réagissent donc de manière désordonnée : trop vite pour certaines, trop faiblement pour d’autres. « C’est comme si le corps avait perdu sa capacité à coordonner ses troupes », résume la chercheuse italienne Francesca Monti, coauteure d’une étude parue dans Frontiers in Immunology en juin 2024.
Adapter les vaccins aux seniors : un enjeu de santé publique
Les conséquences de ce double vieillissement immunitaire sont importantes. Selon l’OMS, les plus de 65 ans représentent 90 % des décès enregistrés avec les grippe saisonnières, malgré des taux de vaccination élevés. Même constat pour la Covid-19 : les rappels successifs restent indispensables pour maintenir une protection satisfaisante.
Pour répondre à ce défi, les laboratoires explorent de nouvelles pistes. Des vaccins dits renforcés, contenant des adjuvants plus puissants, sont déjà utilisés contre la grippe. D’autres essais testent des formules à dose plus élevée ou combinées, destinées spécifiquement aux seniors. « Nous devons concevoir des vaccins adaptés à un système immunitaire vieillissant, pas simplement réutiliser ceux des jeunes adultes », plaide le professeur Greg Jiang dans The Lancet Infectious Diseases.
Pour répondre à ce défi, les laboratoires explorent de nouvelles pistes. Des vaccins dits renforcés, contenant des adjuvants plus puissants, sont déjà utilisés contre la grippe. D’autres essais testent des formules à dose plus élevée ou combinées, destinées spécifiquement aux seniors. « Nous devons concevoir des vaccins adaptés à un système immunitaire vieillissant, pas simplement réutiliser ceux des jeunes adultes », plaide le professeur Greg Jiang dans The Lancet Infectious Diseases.
La prévention reste essentielle à tout âge
Ces découvertes ne remettent pas en cause l’intérêt de la vaccination chez les personnes âgées, bien au contraire. Même si la réponse est amoindrie, le vaccin réduit encore nettement le risque de formes graves et d’hospitalisation. L’enjeu, désormais, est d’en améliorer la durée et la robustesse.
Les médecins rappellent aussi que d’autres facteurs influencent la réponse immunitaire :
Les médecins rappellent aussi que d’autres facteurs influencent la réponse immunitaire :
- une alimentation équilibrée,
- une activité physique régulière,
- un bon sommeil
- et le contrôle des maladies chroniques renforcent la capacité du corps à réagir.
Vers une nouvelle génération de vaccins
Les chercheurs espèrent à terme pouvoir « reprogrammer » l’immunité vieillissante. Des traitements ciblant les cellules T ou limitant l’inflammation chronique sont déjà en développement. L’objectif : redonner au système immunitaire des seniors la vigueur d’un organisme plus jeune. Cette approche, encore expérimentale, pourrait transformer la médecine préventive des prochaines décennies.
Dans un monde où les plus de 60 ans représentent déjà un quart de la population européenne, comprendre pourquoi les vaccins fonctionnent moins bien avec l’âge n’est pas seulement une question scientifique : c’est un enjeu majeur de santé publique.
Dans un monde où les plus de 60 ans représentent déjà un quart de la population européenne, comprendre pourquoi les vaccins fonctionnent moins bien avec l’âge n’est pas seulement une question scientifique : c’est un enjeu majeur de santé publique.
Sources :
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The Lancet Infectious Diseases, « Optimising vaccine immunogenicity in ageing populations », 24 octobre 2025.






