Une génération « en tension » face à un passé plus favorable
Nombreux sont les trentenaires à avoir le sentiment que leurs aînés — ceux qui sont désormais retraités — ont bénéficié d’un contexte nettement plus favorable : croissance économique soutenue, emploi stable, accès au logement facilité, niveau de vie en hausse. En comparaison, la situation des actifs de 30-40 ans aujourd’hui apparaît plus difficile.
Par exemple, un article de Helloworkplace souligne que les jeunes générations sont plus diplômées que jamais, mais qu’elles peinent à transformer ce capital en stabilisation professionnelle.
De même, selon une étude du Haut‑commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) : « si le déclassement des jeunes actifs est indéniable sur plusieurs plans, il coexiste avec des progrès sociaux, éducatifs et culturels considérables ».
Cette perception se trouve renforcée par l’article publié sur RTL : *« Ils n’admettent pas la chance qu’ils ont eue » : le malaise de certains trentenaires face aux retraités » . Le ressentiment tient aussi à la sensation que les conditions de vie parmi les retraités — logement, patrimoine, revenu — sont aujourd’hui jugées plus favorables qu’à leur génération.
Par exemple, un article de Helloworkplace souligne que les jeunes générations sont plus diplômées que jamais, mais qu’elles peinent à transformer ce capital en stabilisation professionnelle.
De même, selon une étude du Haut‑commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) : « si le déclassement des jeunes actifs est indéniable sur plusieurs plans, il coexiste avec des progrès sociaux, éducatifs et culturels considérables ».
Cette perception se trouve renforcée par l’article publié sur RTL : *« Ils n’admettent pas la chance qu’ils ont eue » : le malaise de certains trentenaires face aux retraités » . Le ressentiment tient aussi à la sensation que les conditions de vie parmi les retraités — logement, patrimoine, revenu — sont aujourd’hui jugées plus favorables qu’à leur génération.
Données clés : emploi, logement, sentiment de déclassement
Pour objectiver ce malaise, plusieurs chiffres viennent alimenter l’analyse.
En 2024, 15 % des jeunes (15-34 ans) en emploi estiment que leurs compétences sont supérieures à ce qui est demandé dans leur poste ; ce sentiment de déclassement subjectif monte à 23 % pour ceux en CDD/intérim, contre 14 % pour les jeunes en CDI ou fonction publique.
Le niveau d’études s’est fortement élevé : plus de 50 % des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme supérieur, contre environ 20 % il y a 50 ans. Mais pour autant, les emplois stables se font plus rares : en 1982, 75 % des jeunes de 15-24 ans occupaient un emploi stable, contre seulement 43 % en 2023.
Sur le logement, un article du Le Monde du 9 septembre 2025 souligne : « À mon âge, mes parents étaient déjà propriétaires ; moi j’arrive tout juste à épargner » – un témoignage de trentenaire confronté à un accès plus difficile à la propriété. Ces données confirment que, même si les indicateurs éducatifs sont meilleurs, les indicateurs de stabilité professionnelle, de patrimoine ou de revenus relatifs semblent s’être détériorés pour cette génération.
En 2024, 15 % des jeunes (15-34 ans) en emploi estiment que leurs compétences sont supérieures à ce qui est demandé dans leur poste ; ce sentiment de déclassement subjectif monte à 23 % pour ceux en CDD/intérim, contre 14 % pour les jeunes en CDI ou fonction publique.
Le niveau d’études s’est fortement élevé : plus de 50 % des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme supérieur, contre environ 20 % il y a 50 ans. Mais pour autant, les emplois stables se font plus rares : en 1982, 75 % des jeunes de 15-24 ans occupaient un emploi stable, contre seulement 43 % en 2023.
Sur le logement, un article du Le Monde du 9 septembre 2025 souligne : « À mon âge, mes parents étaient déjà propriétaires ; moi j’arrive tout juste à épargner » – un témoignage de trentenaire confronté à un accès plus difficile à la propriété. Ces données confirment que, même si les indicateurs éducatifs sont meilleurs, les indicateurs de stabilité professionnelle, de patrimoine ou de revenus relatifs semblent s’être détériorés pour cette génération.
Pourquoi ce fossé avec les retraités suscite-t-il tant d’émotion ?
Trois grands facteurs expliquent l’émotion et la perception de « chance » des aînés :
- Le contexte économique et démographique. Les retraités actuels ont souvent bénéficié d’une période de croissance forte, de taux d’emploi élevé et d’un coût du logement relativement plus faible. Une enquête de INSEE signale que le niveau de vie des retraités, incluant l’immobilier, peut être supérieur à celui des actifs.
- L’évolution du marché du travail. Les trentenaires entrent sur un marché du travail marqué par la précarité, l’alternance, les CDD et une moindre valorisation du diplôme. Le décalage entre attentes et réalité alimente une frustration.
- Le sentiment d’équité générationnelle remis en cause. Quand certains actifs estiment financer (par les cotisations) ou soutenir (par la fiscalité) un système dont les retraités actuels bénéficient, le sentiment d’un partage juste se fragilise.
Les enjeux pour la solidarité intergénérationnelle
Le malaise de certains trentenaires face aux retraités n’est pas uniquement psychologique : il peut fragiliser la cohésion sociale et la confiance dans nos mécanismes de solidarité.
- Si les jeunes perçoivent que leurs perspectives sont moins bonnes que celles de leurs aînés, le sentiment de pacte social peut s’éroder.
- Le système de retraite par répartition repose sur la confiance que les actifs d’aujourd’hui financeront les pensions de demain. Si cette confiance s’altère, le modèle peut se trouver fragilisé. L’article du Monde note qu’« une génération de retraités aux ressources convoitées » pose un défi politique.
- Les politiques publiques doivent tenir compte de cette fracture : l’équité entre générations devient un enjeu autant que l’équité entre individus.
Ce que peuvent faire les décideurs — et chacun à son niveau
Pour répondre à ce malaise croissant, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Améliorer la transparence du système de retraites et expliciter comment fonctionnent les liaisons entre cotisations, pensions, démographie.
- Renforcer l’insertion professionnelle des trentenaires : stabilisation des parcours, reconnaissance du diplôme, accès au logement.
- Favoriser un dialogue intergénérationnel, valorisant les contributions de chaque génération, afin de restaurer le sentiment de justice collective.
- Adapter les politiques fiscales et patrimoniales pour limiter le sentiment d’« injustice générationnelle » lorsque des inégalités importantes persistent entre générations.
Le malaise exprimé par certains trentenaires face aux retraités traduit un phénomène complexe : un appareil scolaire amélioré, mais un marché du travail plus dur ; un patrimoine plus difficile à conquérir ; et une perception que leurs aînés ont bénéficié d’un environnement plus favorable. Ce décrochage générationnel n’est pas uniquement ressentiment : il questionne la solidarité entre les âges et la pérennité du pacte social. Comprendre et agir sur ces dynamiques constitue un défi autant social que politique — notamment pour préserver la cohésion entre générations.
Sources :
- Lucie Chevron, « Jeunes générations : le grand écart entre niveau d’études et emploi », Helloworkplace, 27 oct. 2025.
- INSEE, Focus n° 361 « En 2024, 15 % des jeunes en emploi s’estiment déclassés », 23 sept. 2025. Insee
- Virginie Fauvel, « Jeunesse : “C’était mieux avant” ? Entre progrès réels et déclassement, répond le HCSP », Localtis, 22 oct. 2025. Banque des Territoires
- « Ils n’admettent pas la chance qu’ils ont eue » : le malaise de certains trentenaires face aux retraités RTL, 20/10/2025.
- « Les baby-boomeurs, une génération de seniors aux ressources convoitées pour boucler le budget français », Le Monde, 11 juil. 2025.






