Plus de la moitié des salariés de 50+ ans estime qu'elle devra continuer à travailler une fois à la retraite

Comment les salariés Français décident-ils de leur date de départ en retraite ? Est-ce pour eux un choix évident, arrêté de longue date ou encore, un sujet d’hésitation voire de dilemme ? Quelle proportion de salariés seniors a hâte de s’arrêter ou souhaite au contraire continuer à travailler ? Autant de points sur lesquels une récente étude Indeed réalisée avec OpinionWay apporte un éclairage. En voici les grandes lignes.


Selon cette nouvelle étude, le choix de la date de son départ en retraite dépend d’une multitude de facteurs (santé, argent, personnel, psychologique, etc.) et qu’aucune grande tendance ne se détache parmi les salariés seniors français qui ont des envies (ou des possibilités) très différentes à ce sujet.
 
De fait, si la réforme des retraites de 2023 et la forte protestation qu’elle a engendrée pendant plusieurs mois laisse imaginer que nos compatriotes sont « arc-boutés » sur leurs positions, peu enclins à dialoguer en ce qui concerne leur retraite, dans les faits, un petit tiers (29%) des salariés seniors interrogé n’a pas encore décidé à quel moment il aimerait partir en retraite…
 
De fait, près du tiers (31%) ressentirait même l’envie de continuer à travailler après leur départ à la retraite et un petit quart (24%) craint de s’ennuyer une fois en retraite. Autre point : 20% redoutent même de tomber en dépression à la suite de ce changement de vie important (véritable rupture de vie).
 
En un mot comme en cent, tous les salariés de plus de 50 ans n’ont pas hâte d’être à la retraite. Ce qui n’est d’ailleurs pas un scoop puisque de nombreuses études abondent en ce sens depuis quelques années déjà.
 
Il faut savoir que de nombreux salariés n’auront pas atteint leur « taux plein » à la date où ils pourraient demander à partir en retraite. Ainsi, ils seront obligés d’opter entre partir avec une pension minorée ou rester plus longtemps pour atteindre ou s’approcher de leur pension de retraite à taux plein.
 
Pour certains, l’envie ou le besoin de s’arrêter l’emportent cependant sur toute autre considération : à ce titre, ils sont 17% à penser partir en retraite avant d’avoir atteint un niveau de pension à taux plein, sacrifiant donc une partie de la pension à laquelle ils auraient pu aspirer.
 
Un petit quart (23%) des répondants à cette nouvelle étude, affirme par ailleurs qu’il partira en retraite dès le jour où ils y auront droit ! Et 16% des salariés seniors, en revanche, pensent partir en retraite plus d’un an après la date à laquelle ils y auraient droit (par envie ou par nécessité, selon les cas).
 
Chiffre assez alarmant et qui traduit bien l’incertitude financière (voire la précarité) dans laquelle se retrouvent de nombreux retraités :
 
  • Plus de la moitié (51%) des salariés de plus de 50 ans estime qu’elle devra continuer à travailler même en étant à la retraite car leur seule pension ne leur permettra pas de subvenir à leurs besoins essentiels.
  • Cela est d’autant plus vrai chez les femmes, qui sont 54% à le penser (et 19% à en être persuadées, soit 13 points de plus que les hommes persuadés qu’ils devront travailler une fois en retraite).
  • Les Franciliens sont aussi sur-représentés dans cette situation (58%), ce qui semble logique pour une région où le coût de la vie est en moyenne plus élevé qu’en province.
 

Ces résultats montrent bien à quel point la frontière entre l’emploi et la retraite peut être perméable selon les situations. Pour certaines personnes, le passage en retraite n’est pas synonyme d’une fin d’activité professionnelle. Les responsables d’équipe interrogés dans le cadre de cette étude le confirment d’ailleurs :
 
  • Près des deux-tiers (65%) d’entre eux estiment que leurs collaborateurs seniors souhaitent continuer à travailler pour leur entreprise après leur départ en retraite.
  • De leur côté, plus de la moitié (54%) des salariés seniors estiment qu’ils pourraient accepter de continuer à travailler pour leur entreprise ponctuellement (en tant que consultant / freelance) une fois en retraite si celle-ci le leur demandait.
 

Même parmi les salariés qui ne travailleront plus du tout une fois en retraite, la rupture de contact avec leur dernier employeur est rarement nette et soudaine.
  • Près des deux-tiers (63%) des salariés seniors déclarent qu’ils accepteraient de continuer à répondre, une fois en retraite aux questions de leur ancien manager ou anciens collègues s’ils en avaient (et 21% même plus d’un an après avoir quitté l’entreprise).
 

Pour les entreprises, il n’est pas si simple non plus de “couper le cordon” avec leurs anciens salariés :
 
  • 29% des responsables d’équipe ont déjà continué à contacter leur ex-collaborateur retraité pour lui poser des questions ou obtenir des informations qu’ils ne trouvaient pas seuls.
  • 30% seulement excluent de le faire, ou de demander à un retraité de reprendre des missions ponctuelles pour eux.
  • Plus des deux-tiers (68%) d’entre eux ont par ailleurs déjà essayé de convaincre un collaborateur de retarder son départ en retraite, ou envisagent de le faire.
 

*L’étude a été menée par OpinionWay pour Indeed en juillet et août 2023 auprès de :
• 529 salariés en poste âgés de 50 ans ou plus. Cet échantillon est représentatif de la population des salariés (des secteurs privé et public) d’entreprises de 20 salariés et plus, âgés de 50 ans et plus ;
• et 500 salariés-encadrants ayant des départs à la retraite dans leur équipe (passés ou à venir à court/moyen terme), issus d’un échantillon représentatif de la population des salariés (des secteurs privé et public) d’entreprises de 20 salariés et plus, âgés de 18 ans et plus.
Les deux échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de secteur d’activité, de taille d’entreprise.

Publié le 11/12/2023 à 01:00 | Lu 2944 fois