Pharmaciens et pharmacies : une population qui vieillit et des officines qui disparaissent

A l’instar des médecins généralistes, des ophtalmos, des dentistes, etc., le métier de pharmacien est confronté au vieillissement de sa population : l’âge moyen de ces professionnels est ainsi passé de 41 ans et 8 mois en 1994 à 45 ans et 7 mois actuellement, ce qui risque à terme d’entrainer une pénurie de personnels (nombreux départs en retraite en perspective) et en parallèle, une raréfaction des officines sur le territoire…





Pour la première fois depuis une trentaine d’années, l’évolution du nombre de pharmaciens en exercice a atteint un palier. C’est ce que montre le panorama 2008 de la démographie pharmaceutique, présenté cette semaine par l’Ordre national des pharmaciens.

Alors qu’il n’avait cessé de progresser de 1980 à 2007, avec un ralentissement ces dix dernières années, le nombre d’inscriptions au Tableau de l’Ordre a quasiment cessé d’augmenter en 2007 (+ 0,14 %), laissant craindre une diminution ces prochaines années. Le nombre total de pharmaciens en exercice au 1er janvier 2008 se stabilisait ainsi à 72.509.

Phénomène nouveau : cette stagnation, qui avait atteint les pharmaciens biologistes dès 2001, concerne désormais les pharmaciens d’officine (titulaires et adjoints). « Tout le réseau des pharmaciens en contact direct avec les patients est donc à présent touché » souligne le communiqué de l’Ordre national des pharmarciens. D’autant plus qu’on constate en parallèle une diminution du nombre des officines : elles étaient 22.514 au 1er janvier 2008, soit une disparition de 57 en un an, pour une population française en augmentation. .../...

L’Ordre tient par ailleurs à rappeler que la répartition de ces professionnels de santé sur le territoire est un élément clé pour garantir l'égalité d'accès aux soins et pour assurer la qualité et la sécurité de la chaine pharmaceutique française. Pour mémoire, en métropole, il y a en moyenne 37 pharmacies et 46,1 pharmaciens pour 100 000 habitants. On compte actuellement une officine pour 2.717 habitants (contre une pour 2.969 habitants en 2006), un pharmacien titulaire pour 2.172 habitants et un pharmacien d’officine (titulaire ou adjoint) pour 1.144 habitants.

L’âge moyen des pharmaciens est désormais de 45 ans et 7 mois, contre 41 ans et 8 mois au 1er janvier 1994. Ce vieillissement est particulièrement significatif chez les pharmaciens titulaires d’officine et chez les biologistes. Les pharmaciens de 32 à 41 ans, qui étaient les plus nombreux en 1993, ont désormais entre 47 et 56 ans.

Cette génération vieillissante est désormais la mieux représentée, annonçant des départs en retraite massifs au cours des prochaines années. Des départs qui seront difficilement compensés par l’arrivée de nouveaux pharmaciens. En effet, même si l’Etude prospective publiée par l’Ordre des Pharmaciens en 2002 a eu un impact positif sur l’évolution à la hausse du numerus clausus, le nombre des premières inscriptions a tendance à baisser.

Remarquons enfin que sur l’ensemble de la profession, la proportion de femmes s’élève désormais à 65,64 % contre 34,36 % d’hommes. Chez les titulaires d’officines, la répartition est de 54 % de femmes pour 46 % d’hommes. Il n’y a plus que chez les pharmaciens de la distribution que le pourcentage d’hommes reste légèrement supérieur (53 %).

Article publié le 25/06/2008 à 11:01 | Lu 7269 fois