Perte d'autonomie : les Français restent attachés au principe de solidarité

Selon le récent sondage réalisé par Odoxa pour le Cercle Vulnérabilités et Société, portant sur le financement de la perte d’autonomie liée au grand âge, les Français restent attachés au principe de solidarité. Détails.





Pierre angulaire des politiques sociales et de santé, c’est aussi sur ce principe que nos concitoyens souhaitent appuyer le financement de la dépendance. Ainsi, pratiquement la moitié (46%) des Français optent ainsi pour la solidarité et plus particulièrement les plus modestes d’entre eux (51%). Selon eux, les plus riches doivent cotiser davantage en conservant des droits identiques pour tous.
 
Mais la tradition française vacille face à d’autres principes. De fait, un gros tiers (36%) préfèrerait que l’on finance la perte d’autonomie sur un principe d’égalité, c’est-à-dire une cotisation et des droits identiques pour tous.
 
Le principe de proportionnalité séduit en revanche moins : seuls 17% des sondés souhaiteraient ainsi financer la dépendance en adaptant les droits en fonction du niveau de cotisation.
 
Interrogés sur les grandes orientations de politiques publiques visant à financer la dépendance, les Français misent en priorité sur l’investissement dans le progrès scientifique et l’invention de nouvelles solutions techniques ou sociales. C’est la meilleure solution pour 43% d’entre eux.
 
Deuxième solution privilégiée : la réorientation d’autres dépenses publiques vers la perte d’autonomie est choisie par 28% des Français. D’autres (pratiquement un quart avec 22%) envisagent de diminuer les coûts en réduisant les prestations.
 
Toujours selon cette enquête, une chose est sûre : les Français rejettent l’idée d’une augmentation des impôts et des taxes qui permettrait d’apporter des budgets plus importants à la perte d’autonomie. Seuls 6% d’entre eux estiment que c’est la voix vers laquelle il faut se tourner.
 
Au-delà des grandes orientations, les Français ont été invités à se prononcer sur différentes solutions plus concrètes visant à financer l’augmentation des dépenses liées à la perte d’autonomie… Là encore, les sondés rejettent l’idée d’une augmentation des taxes comme la TVA ou la CSG ; une large majorité (83%) d’entre eux désapprouvent cette idée.
 
De même, les deux tiers de nos concitoyens se disent opposés à l’augmentation des impôts progressifs (IRPP, impôts locaux…). En réalité, les Français ne souhaitent pas que les efforts viennent des particuliers. Ils refusent ainsi de retenir une petite part sur chaque dépense de santé remboursée (58%), comme la création d’une 2ème journée de solidarité (63%), le recul de l’âge de départ à la retraite (70%).
 
Ils approuvent en revanche les augmentations de prélèvements pour les entreprises ou pour des catégories auxquelles ils n’ont pas le sentiment d’appartenir. Une majorité (59%) se dit favorable à la création d’une taxe longévité sur le chiffre d’affaire des entreprises et 57% approuveraient les prélèvements sur certaines catégories comme les plus aisés, les actifs, les retraités, ou encore les entreprises polluantes ou les fumeurs.

Article publié le 18/09/2020 à 01:00 | Lu 1563 fois