Personnes âgées : 40% ne portent pas de lunettes adaptées à leur vue !

Des chercheurs* ont publié une étude qui montre, dans une population de personnes âgées, que près de 40% d’entre eux ont un trouble visuel (tel que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme) mal corrigé et pourraient donc avoir une vue améliorée par le port de lunettes mieux adaptées.





Les troubles visuels sont fréquents dans la population âgée et associés à des conséquences délétères sur la santé, notamment sur la qualité de vie et la dépendance dans les activités de la vie quotidienne. La myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme représentent encore des causes importantes de troubles visuels alors qu’ils sont corrigeables par le port de lunettes bien adaptées à la vue.
 
A partir des données de la cohorte Alienor ayant évalué plus de 700 personnes âgées de 78 ans et plus, ces chercheurs se sont intéressés aux troubles visuels liés aux erreurs de réfractions (telles que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme) mal ou non corrigés par des lunettes ou des lentilles de vue adaptées.
 
« Les raisons sont multiples explique Catherine Helmer, chercheuse Inserm en charge de l’étude, elles peuvent être liées à un fatalisme laissant penser qu’il est normal que la vue décline avec l’âge ou encore à des raisons financières persistantes malgré les aides existantes. »
 
De plus, le port de lunettes non adaptées est estimé à près de 50% chez les personnes examinées dans leur lieu de vie (parce qu’elles n’ont pas souhaité ou pas pu se déplacer au centre hospitalier) et elle est de 35% chez les personnes avec des pathologies oculaires liées à l’âge (dégénérescence maculaire liée à l’âge, glaucome…).
 
 « Au-delà du nombre important de troubles visuels mal corrigés dans l’ensemble de la population étudiée, la part encore plus élevée de mauvaise correction chez les personnes examinées dans leur lieu de vie devrait inciter à la mise en place d’actions de prévention les ciblant spécifiquement. De plus, le fait de retrouver un nombre important de troubles visuels mal corrigés également chez des personnes présentant des pathologies oculaires – et qui sont le plus souvent suivies pour ces pathologies souligne la nécessité d’être attentif à ces corrections inadaptées » conclut Catherine Helmer.
 
Ces résultats sont publiés dans la revue JAMA Ophthalmology.
 
*de l’Inserm, de l’Université de Bordeaux et de Sorbonne Université
 
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Article publié le 12/11/2018 à 01:00 | Lu 1466 fois