ORL, audioprothésistes et orthophonistes : qui voir quand on entend mal

ORL, audioprothésistes et orthophonistes sont trois métiers différents mais qui oeuvrent dans les mêmes sphères, avec toutefois des différences notables qu’il convient de connaitre lorsqu’on est confronté à un problème de santé et notamment d’audition. Détails.





L’ORL
Tout d’abord, précisons que l’ORL est un médecin contrairement aux deux autres professions relèvent du domaine médical sans être médecins à proprement parlé. L’ORL, comme son acronyme l’indique, travaille dans l’oto-rhino-laryngologie, à savoir, toutes les pathologies de la tête et du cou : oto pour les oreilles, rhino pour le nez et laryngo pour la gorge.
 
En ce qui concerne les oreilles, l’ORL traite autant l’oreille externe, que moyenne et interne. Généralement, on se rend chez ce spécialiste lorsqu’on rencontre des problèmes d’audition… des douleurs à une ou aux deux oreilles, des acouphènes ou une baisse de l’audition, comme la presbyacousie qui touche quasiment tous les seniors, passé un certain âge. Ce spécialiste peut aussi utiliser la microchirurgie pour améliorer notre audition.
 
L’orthophoniste
Il faut savoir que cet autre professionnel de la santé ne peut être consulté que sur prescription médicale. D’une manière générale, il est spécialisé dans la correction des troubles de la parole et du langage, notamment chez les enfants.
 
Mais il peut également venir en aide aux seniors et notamment aux personnes âgées car il peut rééduquer les ainés confrontés à des troubles neurologiques, ces ceux qui sont atteints d’une maladie neurodégénérative comme Alzheimer ou les individus qui ont eu un AVC ou encore, ceux qui qui ont subi une intervention chirurgicale.
 
Il est également là pour dépister et effectuer des bilans « santé » pour ses patients.
 
L’audioprothésiste
L’audioprothésiste est quant à lui, un technicien professionnel de santé. C’est lui qui va concevoir, réaliser et adapter vos prothèses auditives. On le consulte également sur prescription médicale, en l’occurrence, celle de l’ORL. Près des trois-quarts de ses clients ont plus de 70 ans.
 
La première consultation démarre toujours avec une série de tests d’audition qui visent à évaluer la perte auditive du patient et la nature des sons à restituer. En fonction des résultats obtenus, mais également en du mode de vie du patient (s’il est sportif par exemple) et de son assise financière, il va opter pour la prothèse qui sera la plus adaptée.
 
Dans la pratique, il prend l’empreinte de l’oreille de son patient (elles sont toutes différentes) et réalise des embouts à partir du moulage du conduit auditif. Il monte, règle et, s’il le faut, répare la prothèse car c’est lui qui assure le « service après-vente ». C’est aussi lui qui va expliquer à son client, le fonctionnement de son appareillage, de même que son entretien.
 
Tous ces spécialistes de l’oreille peuvent être pris en charge par les mutuelles, comme la mutuelle santé proposée par Groupama, mais toutes ne remboursent pas forcément la même chose. Il convient donc de vérifier votre contrat avant d’engager certains frais, notamment en matière de prothèses auditives, qui peuvent être assez chères.
 
Selon l’OMS, de nos jours, 360 millions de personnes dans le monde souffriraient de déficience auditive incapacitante. En France, on estime que ce sont près de dix millions qui sont concernés, soit 16% ! De fait, les problèmes d’audition sont devenus le handicap le plus répandu dans l’Hexagone !
 
La surdité est aujourd’hui, une véritable préoccupation de santé publique. En effet, l’évolution démographique, comprendre le vieillissement des populations, prévoit une explosion des besoins auditifs dans les prochaines années...
 
Rappelons également que la perte de l’audition est souvent synonyme de retrait de la vie sociale. On fait répéter un fois, une deuxième fois, éventuellement une troisième… puis on finit par ne plus insister ! On « lâche » l’affaire.
 
Il faut savoir que les cellules sensorielles de l’oreille, celles qui servent à transmettre les informations sonores au cerveau, s’usent naturellement avec l’avancée en âge (le bruit peut également les détruire). Or, ces cellules ne se régénèrent pas. Une fois perdues, elles le sont à jamais.
 
Ce phénomène est bien connu (on en parle de plus en plus) : il s’agit de la presbyacousie. L’équivalent de la presbytie, mais en matière de vision. A la différence près que lorsqu’on est atteint de presbytie, on porte des lunettes de manière tout à fait naturelle ; mais lorsqu’on développe une presbyacousie, la plupart des personnes concernées ne portent pas d’aides auditives !
 
Si les besoins sont élevés en matière d’aides auditives (les troubles apparaissent « naturellement » à partir de 60 ans), le taux d’équipement des malentendants en France reste en revanche l’un des plus bas d’Europe (17%). On estime que seul un million de personnes est appareillée ! De plus, l’appareillage est en moyenne effectué sept ans après les premiers signes constatés...
 
On ne resterait pas sept ans sans voir, mais sans entendre, apparemment, si ! Les freins qui justifient ce délai sont nombreux : barrière psychologique, coût financier des aides auditives, mais aussi accès difficile à ces services pour les personnes âgées à mobilité réduite.
 
Pourtant, de nos jours on le sait, ces aides favorisent le bien-vieillir en ce sens qu’elles réduisent les risques de dépression, le déclin cognitif et même les risques de chute. A bon entendeur.

Article publié le 24/07/2020 à 01:00 | Lu 7182 fois