Massif de l’Estérel : profitez des week-ends de mai pour découvrir cette magnifique réserve biologique

Alors que les beaux jours reviennent, et avec eux des températures nettement plus clémentes, c’est la période idéale pour (re)découvrir le Massif de l’Estérel… Une merveille de la nature, un espace sauvage de 6.000 ha située sur la Côte d’Azur, dans le Var, à une petite heure de Cannes, qui abrite une réserve biologique de toute beauté accessible pour de splendides balades à pieds.


Le massif de l’Esterel, un bijou de la nature

Situé dans le département du Var, entre Toulon et Nice, le massif de l'Esterel est un îlot de nature à proximité immédiate des villes de Saint-Raphaël, Fréjus et Cannes.

Surplombant la mer méditerranée de ses reliefs vigoureux (plus de 600 m), le massif et la forêt domaniale de l'Esterel sont un site classé.
Massif de l'Estérel

Haut-lieu de la Côte d'Azur, le massif de l'Estérel est abondamment fréquenté, par les touristes comme par les populations urbaines et périurbaines des environs en attente de paysages majestueux, qui trouvent ici un site propice à l'évasion et aux randonnées (pédestre, cycliste et équestre).

Ce massif volcanique, né il y a 250 millions d’années, présente un intérêt paysager exceptionnel par son étendue, ses sommets dentelés, le contraste des couleurs et des formes. Mer, falaises, gorges, sommets, tout contribue à donner à ce massif une impression d’immensité et d’isolement.

Le paysage, essentiellement constitué de maquis plus ou moins forestier (chêne liège) d’où émergent des rochers aux surprenantes couleurs rouge et orangées, due à la rhyolithe amarante, une roche volcanique typique de l’Esterel, est agrémenté d'une flore méditerranéenne extraordinaire par sa diversité, ses couleurs et ses senteurs. Cet ensemble coloré au printemps fait de l’Esterel un lieu très fréquenté par les botanistes, amateurs ou passionnés, comme les orchidophiles.

Une flore méditerranéenne exceptionnelle

Massif de l’Estérel : profitez des week-ends de mai pour découvrir cette magnifique réserve biologique
L’Esterel est la seule localité française connue où prospère l’ail de Sicile (Nectaroscordum siculum), une belle liliacée à grande hampe florale, protégée au niveau national.

Il regroupe aussi les plus belles stations de lauriers roses sauvages de France. Parmi les espèces rares, citons :
L’euphorbe arborescente (Euphorbia dendroides), espèce spécifique à la Provence mais en régression. Elle forme des buissons pouvant atteindre 2,30 mètres de hauteur et rappelle certaines espèces d’euphorbes exotiques.

La barbe de Jupiter (Anthillis barba-jovis), une plante buissonnante de la famille des trèfles. Elle doit son nom à ses jeunes rameaux blancs et soyeux. On la trouve en bord de mer, juste au dessus de la zone rocheuse exposés aux embruns. En régression constante à la suite d’aménagement du littoral, cette espèce est protégée en France.

L’Esterel abrite également une remarquable collection d’orchidées sauvages (au moins douze variétés différentes) dans les pelouses des vallons ou dispersées dans le maquis. Trois d’entre-elles sont protégées au niveau national (Serapias parviflora, Neglecta et Cordigera (en forme de coeur).

Un sentier botanique des senteurs accessible à tous les publics

Massif de l’Estérel : profitez des week-ends de mai pour découvrir cette magnifique réserve biologique
Afin de faire connaître toute la richesse floristique du massif de l’Esterel au public et de le sensibiliser à la nécessité de le protéger, un parcours pédestre avec des équipements temporaires et mobiles par souci de préservation des paysages, sera aménagé sur le Balcon du Cap Roux, entre le plateau d’Anthéor et le Rocher de Saint Barthélémy (sud du massif), du 3 avril au 30 juin 2008.

Ce sentier, accessible aux personnes à mobilité réduite, s’étendra sur 2600 mètres Aller et Retour et présentera sur 7 stations, réparties le long de la promenade, une sélection d’essences caractéristiques de l’Esterel et reconnaissables notamment par le toucher et l’odorat : Myrte à l’odeur puissante et aromatique ; romarin au parfum camphré ; ciste de Montpellier aux feuilles collantes et aux petites fleurs délicates blanches, parfois teintées de jaune ; lavande stoechas, à l’odeur camphrée ; immortelle d’Italie au parfum de miel, de tabac et de foin ; pistacher lentisques à l’odeur verte et boisée, rappelant celle de la salade fraichement cueillie…

Chaque essence fera l’objet d’une borne informative. A la fin du parcours, un panneau d’information rassemblera les plantes fragiles, protégées et inaccessibles du massif, car situées dans des zones protégées : osmonde royale, isoète voilée, barbe de Jupiter, spiranthe d’été, sérapias en coeur, sérapias neglecta. Cette animation sera renouvelée chaque année, en période de floraison.

Une nouvelle réserve biologique

Gérée par l’Office national des forêts, qui assure la protection du milieu et sa valorisation, notamment auprès d'un public nombreux, la forêt domaniale de l'Esterel a permis de conserver un espace naturel de plus de 6.000 ha dans une région fortement urbanisée. Elle n’en demeure pas moins menacée : incendies, plantes invasives qui évincent peu à peu les essences naturelles, conséquences du réchauffement climatique encore mal connues, forte fréquentation d'un public pas toujours respectueux ou trop peu conscient de la fragilité du site.

Face à ces enjeux, l’Office national des forêts et ses ministères de tutelle ont créé dès 1982 trois Réserves biologiques qui ont apporté un supplément de protection à des secteurs particulièrement remarquables du massif.

Aujourd'hui, avec le soutien d’Ushuaïa (du groupe L’Oréal), une grande Réserve biologique a été créée, qui réunit les trois réserves existantes et les complète par 800 ha de nouveaux espaces remarquables, permettant à la réserve de s'étendre jusqu'aux rivages de la Méditerranée au sein de laquelle vont pouvoir être développées plusieurs actions :
scientifiques : mettre en place un programme d’études naturalistes pour inventorier et cartographier les milieux naturels remarquables et les espèces végétales rares et en caractériser les évolutions en fonction de divers facteurs : climat, développement d’espèces invasives comme le mimosa (dont le dynamisme met en péril l’équilibre fragile du milieu et peut conduire à la disparition d’espèces autochtones, mais aussi favoriser des phénomènes catastrophiques comme les incendies). Les études et expérimentations qui seront menées dans la Réserve biologique de l'Esterel auront pour objectif une meilleure connaissance et donc une meilleure gestion des milieux naturels.
pédagogiques : informer et sensibiliser le public par l’aménagement d’un sentier de découverte des plantes typiques du milieu méditerranéen. Ce sentier sera accessible aux personnes à mobilité réduite ou mal voyantes grâce, notamment, à la découverte des plantes de l’Esterel par le toucher et l’odorat. La création d’une grande Réserve biologique sur l’Esterel va permettre une protection renforcée du patrimoine naturel remarquable du massif, de mieux connaître et maîtriser les risques encourus par les milieux naturels, la flore et la faune. La réserve permettra au plus large public de profiter du site dans les meilleures conditions de préservation du patrimoine naturel et contribuera à garantir aux générations futures un environnement de qualité, à la diversité biologique préservée.

*Les Réserves biologiques sont des espaces naturels à protection renforcée créés au sein des forêts publiques que gère l'Office national des forêts. Sauf exceptions liées à des milieux ou espèces particulièrement vulnérables, ces réserves sont ouvertes au public. Leur gestion consiste donc à allier protection, actions spécifiques de gestion conservatoire (voire de restauration) du patrimoine naturel, et accueil du public

USHUAIA et l’ONF, un engagement durable qui a permis la restauration de 4 arboretums remarquables : La Jonchère en 2000/2001 (Haute-Vienne), Ripaille (Haute-Savoie) en 2002/2003, Pézanin (Saône-et-Loire) en 2004/2005 et Le Cranou (Finistère) en 2006/2007. Ainsi que la reconstitution de véritables collections botaniques à ciel ouvert, du plus haut intérêt écologique et scientifique (sauvegarde des essences, et l’aménagement des sites à des fins pédagogiques pour le public).

L'ONF en quelques chiffres

• plus de 10,5 millions d’hectares de forêts, dont 4,6 millions en France métropolitaine et 6 millions dans les départements d’Outre-Mer (essentiellement en Guyane), ce qui représente le tiers des forêts françaises,
• 534 000 Ha d’habitats naturels associés à la forêt (tourbières, pelouses alpines, dunes) gérés,
• 200 millions de visiteurs accueillis dans les forêts chaque année,
• 11 000 km de sentiers de randonnées créés,
• 700 aires d’accueil du public.

L’ONF emploie plus de 10 500 professionnels répartis sur l’ensemble du territoire, à l’écoute des attentes économiques, environnementales et sociales, du public et de ses partenaires avec lesquels il s’associe pour mener à bien la gestion durable des espaces naturels (Communes Forestières, Conservatoire du Littoral, Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, Muséum d’Histoire Naturelle, France Nature Environnement, Office National de la chasse et de la faune sauvage, Réserves Naturelles de France, Ligue pour la Protection des Oiseaux…).

Publié le 28/04/2008 à 22:31 | Lu 13442 fois