Si le grand public est maintenant assez familiarisé avec les vitamines A, B, C, D et E, il n'en va pas de même pour la vitamine K, dont on a jusqu'ici… peu entendu parler. Découverte à la fin des années vingt à la suite de recherches sur les hémorragies, la vitamine K s'est avérée essentielle à la coagulation du sang.
Puis, on s'est aperçu qu'elle jouait un rôle dans la structure osseuse et, plus récemment encore, qu'elle participait à l'échange d'informations entre les neurones.
Guylaine Ferland, professeur au Département de nutrition de l'Université de Montréal, est parmi les pionniers qui étudient l'action de la vitamine K dans les habiletés cognitives. « Cette vitamine participe à la synthèse des sphingolipides, des lipides présents dans les membranes cellulaires et dans la myéline, où ils sont actifs dans la communication entre les cellules », explique-t-elle. « La protéine Gas6, qui règle la croissance et la mort cellulaires, est aussi dépendante de la vitamine K. Cette vitamine est donc associée à des molécules très importantes pour le fonctionnement neuronal ».
Les travaux de l'équipe de Guylaine Ferland, réalisés au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal et au Centre de recherche de l'Hôpital du Sacré-Cœur, ont montré que la vitamine K semble jouer un rôle majeur dans le maintien de fonctions cognitives à un âge avancé.
Une expérience menée avec des rats a montré qu'à l'âge de 20 mois –ce qui équivaut à environ 80 ans chez l'humain– ceux qui avaient été soumis à une diète faible en vitamine K éprouvaient plus de difficulté dans des tâches d'apprentissage et de mémorisation comme celle consistant à se souvenir de l'emplacement d'une plateforme immergée dans un bassin d'eau opaque.
« Chez les individus âgés de 6 et 12 mois, la diète appauvrie n'avait pas d'effet sur cette tâche, ce qui nous fait croire que la vitamine K a un rôle plus important dans le maintien d'habiletés cognitives à un âge avancé », précise la chercheuse.
Dans une autre expérience, le taux de vitamine K a été abaissé par voie pharmacologique à l'aide de la warfarine, un anticoagulant oral plus connu sous le nom commercial de Coumadin. «Administrée à des doses massives, la warfarine a permis de bloquer le recyclage de la vitamine K et de réduire son taux à 30 % dans le cerveau. Même en bas âge, les rats soumis à ce traitement ont éprouvé les mêmes difficultés d'apprentissage que les rats âgés qui avaient toujours suivi une diète pauvre en vitamine K ».
À la lumière de ces expériences, Guylaine Ferland a voulu savoir ce qu'il en était du rôle de la vitamine K chez les personnes âgées. « Nous avons observé que les patients qui sont au premier stade de la maladie d'Alzheimer ont des apports de vitamine K deux fois plus faibles que les gens du même âge en santé », mentionne encore la scientifique. Même si les connaissances actuelles ne permettent pas de dire si c'est la maladie qui entraine une réduction des apports de vitamine K ou si de faibles apports de cette vitamine constituent un facteur de risque, les données montrent que le groupe de patients consommait significativement moins de légumes verts riches en vitamine K que le groupe témoin.
Dans une autre étude effectuée dans le cadre du vaste projet NuAge par Nancy Presse, étudiante au doctorat au Département de nutrition, un groupe de personnes âgées sélectionnées pour leurs très bonnes performances cognitives se sont appliquées à mémoriser des listes de mots qu'elles devaient par la suite répéter à haute voix à trois reprises à l'intérieur d'une période de 20 minutes. « Au premier rappel, tous les sujets réalisaient des performances comparables. Mais aux deuxième et troisième rappels, les participants qui présentaient un taux plus faible de vitamine K avaient de moins bonnes performances mnésiques», affirme Mme Ferland.
Il s'agit de la première étude portant sur les liens entre les performances cognitives et la vitamine K à avoir été faite auprès de personnes en santé. Cependant, la chercheuse ne croit pas que des surdoses de vitamine K pourraient avoir un effet préventif contre les problèmes neuronaux. « Un trop faible taux a un effet délétère, mais de fortes doses ne seraient pas nécessairement bénéfiques, dit-elle. Il faut consommer la quantité de vitamines dont on a besoin et les traitements par surdoses de vitamines ont rarement rempli leurs promesses ».
L'organisme a besoin de très peu de vitamine K, soit 120 microgrammes par jour pour un homme et 90 pour une femme. Cette faible quantité, comparativement aux autres vitamines dont les besoins se calculent en milligrammes, s'explique par le fait qu'environ 70% de la vitamine K est recyclée par l'organisme.
On trouve principalement cette vitamine dans les légumes verts (plus ils sont foncés, plus ils en contiennent), les huiles de canola, de soja et d'olive, certaines noix (pistaches) et certaines légumineuses (lentilles, haricots mungo). Puisqu'elle est facile à trouver et qu'un faible apport suffit, le fait que certaines personnes souffrent d'une carence est le signe d'une consommation insuffisante de légumes, estime Guylaine Ferland.
Puis, on s'est aperçu qu'elle jouait un rôle dans la structure osseuse et, plus récemment encore, qu'elle participait à l'échange d'informations entre les neurones.
Guylaine Ferland, professeur au Département de nutrition de l'Université de Montréal, est parmi les pionniers qui étudient l'action de la vitamine K dans les habiletés cognitives. « Cette vitamine participe à la synthèse des sphingolipides, des lipides présents dans les membranes cellulaires et dans la myéline, où ils sont actifs dans la communication entre les cellules », explique-t-elle. « La protéine Gas6, qui règle la croissance et la mort cellulaires, est aussi dépendante de la vitamine K. Cette vitamine est donc associée à des molécules très importantes pour le fonctionnement neuronal ».
Les travaux de l'équipe de Guylaine Ferland, réalisés au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal et au Centre de recherche de l'Hôpital du Sacré-Cœur, ont montré que la vitamine K semble jouer un rôle majeur dans le maintien de fonctions cognitives à un âge avancé.
Une expérience menée avec des rats a montré qu'à l'âge de 20 mois –ce qui équivaut à environ 80 ans chez l'humain– ceux qui avaient été soumis à une diète faible en vitamine K éprouvaient plus de difficulté dans des tâches d'apprentissage et de mémorisation comme celle consistant à se souvenir de l'emplacement d'une plateforme immergée dans un bassin d'eau opaque.
« Chez les individus âgés de 6 et 12 mois, la diète appauvrie n'avait pas d'effet sur cette tâche, ce qui nous fait croire que la vitamine K a un rôle plus important dans le maintien d'habiletés cognitives à un âge avancé », précise la chercheuse.
Dans une autre expérience, le taux de vitamine K a été abaissé par voie pharmacologique à l'aide de la warfarine, un anticoagulant oral plus connu sous le nom commercial de Coumadin. «Administrée à des doses massives, la warfarine a permis de bloquer le recyclage de la vitamine K et de réduire son taux à 30 % dans le cerveau. Même en bas âge, les rats soumis à ce traitement ont éprouvé les mêmes difficultés d'apprentissage que les rats âgés qui avaient toujours suivi une diète pauvre en vitamine K ».
À la lumière de ces expériences, Guylaine Ferland a voulu savoir ce qu'il en était du rôle de la vitamine K chez les personnes âgées. « Nous avons observé que les patients qui sont au premier stade de la maladie d'Alzheimer ont des apports de vitamine K deux fois plus faibles que les gens du même âge en santé », mentionne encore la scientifique. Même si les connaissances actuelles ne permettent pas de dire si c'est la maladie qui entraine une réduction des apports de vitamine K ou si de faibles apports de cette vitamine constituent un facteur de risque, les données montrent que le groupe de patients consommait significativement moins de légumes verts riches en vitamine K que le groupe témoin.
Dans une autre étude effectuée dans le cadre du vaste projet NuAge par Nancy Presse, étudiante au doctorat au Département de nutrition, un groupe de personnes âgées sélectionnées pour leurs très bonnes performances cognitives se sont appliquées à mémoriser des listes de mots qu'elles devaient par la suite répéter à haute voix à trois reprises à l'intérieur d'une période de 20 minutes. « Au premier rappel, tous les sujets réalisaient des performances comparables. Mais aux deuxième et troisième rappels, les participants qui présentaient un taux plus faible de vitamine K avaient de moins bonnes performances mnésiques», affirme Mme Ferland.
Il s'agit de la première étude portant sur les liens entre les performances cognitives et la vitamine K à avoir été faite auprès de personnes en santé. Cependant, la chercheuse ne croit pas que des surdoses de vitamine K pourraient avoir un effet préventif contre les problèmes neuronaux. « Un trop faible taux a un effet délétère, mais de fortes doses ne seraient pas nécessairement bénéfiques, dit-elle. Il faut consommer la quantité de vitamines dont on a besoin et les traitements par surdoses de vitamines ont rarement rempli leurs promesses ».
L'organisme a besoin de très peu de vitamine K, soit 120 microgrammes par jour pour un homme et 90 pour une femme. Cette faible quantité, comparativement aux autres vitamines dont les besoins se calculent en milligrammes, s'explique par le fait qu'environ 70% de la vitamine K est recyclée par l'organisme.
On trouve principalement cette vitamine dans les légumes verts (plus ils sont foncés, plus ils en contiennent), les huiles de canola, de soja et d'olive, certaines noix (pistaches) et certaines légumineuses (lentilles, haricots mungo). Puisqu'elle est facile à trouver et qu'un faible apport suffit, le fait que certaines personnes souffrent d'une carence est le signe d'une consommation insuffisante de légumes, estime Guylaine Ferland.