Les retraités français sont dans la rue

La colère gronde chez les retraités français qui se sont mobilisés jeudi dernier, avec les professionnels de l’aide aux personnes âgées et ceux des maisons de retraite lors d’une grande manifestation contre la hausse de la CSG, la baisse du pouvoir d’achat et plus généralement les manques de moyens dans le secteur du « care ».





Emmanuel Macron semble être parvenu à se mettre les seniors à dos. Des seniors qui votent largement (le vote gris prend de plus en plus d’importance chaque année) et qui l’ont en grande partie mis au pouvoir. Pour autant, certains doivent commencer à le regretter…
 
Ainsi, des milliers de retraités ont défilé hier à Paris et dans toute la France, afin d’exprimer leur mécontentement sur la hausse de la CSG qui vient réduire le montant de leur retraite. « Non à la baisse des pensions » et « ni privilégiés ni assistés » : derrière ces deux mots d'ordre, neuf syndicats (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA).
 
Il faut rappeler que les retraités ont de quoi être mécontents… Des pensions gelées, suppressions de la demi-part des veuves et depuis cette année, hausse de 1.7% de la CSG. Rappelons que la CSG est passée pour les retraités de 6,6% en 2017 à 8,3% en 2018. Toutefois, vous êtes exonérés si votre revenu ne dépasse pas 11.018 euros par an pour une personne seule (1 part) et 16.902 euros par an pour un couple soumis à imposition commune (2 parts).
 
« Quand on explique que tous les retraités vont payer la CSG, on ment aux Français parce que 40% d'entre eux en sont parfaitement exonérées » a indiqué Benjamin Griveaux lors de son compte rendu du Conseil des ministres. L'effort demandé aux retraités, « de quelques dizaines voire de quelques centaines d'euros pour les plus fortunés par an, permet à leur génération de tendre la main à la génération plus jeune. C'est aussi ça la solidarité entre générations » a-t-il ajouté.
 
Comme le souligne une manifestante de Poissy dans le journal de 20h sur France 2 : « c’est extrêmement désagréable à vivre pour des seniors, car cela ne s’applique qu’à eux. Donc c’est une ségrégation anti-vieux pour moi ». Et un autre d’ajouter : « j’ai eu une bonne situation et on me pompe, on me pompe,… Donnes tes ronds pépère (…). Si j’ai les moyens, mais on m’en prend de plus en plus. Et pour donner à qui ? ».
 
Une autre encore, toujours dans le même reportage estime que le président de la République va perdre le vote des retraités… Quant à Macron, il a répété qu’il « assumait » ses réformes et a demandé « un effort pour aider les jeunes actifs ».
 
En février dernier, Jean, un retraité de Gravelines (Nord) a saisi la cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) considérant que cette hausse de la CSG était discriminatoire.

Article publié le 16/03/2018 à 11:34 | Lu 1354 fois