Les fibres amyloïdes et notre peau

Les fibres amyloïdes se suivent, mais leurs conséquences ne se ressemblent pas. Dans le cerveau, elles sont pathologiques, on les retrouve chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Dans notre peau, en revanche, elles sont physiologiques et remplissent une fonction précieuse. En effet, elles « séquestrent » des éléments toxiques qui, sinon, se répandraient dans les cellules.



C'est le cas de certains composés intermédiaires dans la formation de la mélanine, le pigment qui donne à notre peau sa couleur et lui permet de résister aux rayons nocifs du soleil.
 
Les mécanismes qui aboutissent à la formation de ces fibres sont-ils les mêmes dans la peau et dans le cerveau ? Guillaume van Niel et ses collègues de l'équipe Structure et compartiments membranaires dirigée par Graça Raposo, à l'Institut Curie ont tâché de le découvrir. Ils ont fait appel à une autre équipe travaillant sur la maladie d'Alzheimer et utilisant des souris déficientes en certains gènes, appelés BACE.
 
Cette démarche leur a déjà fourni un indice : le pelage de certaines de ces souris était plus clair que celui de souris normales, ce qui suppose une influence de ces gènes dans la pigmentation. Vérification faite : Guillaume van Niel a mis en évidence que la protéine BACE2 (un homologue de la protéine BACE1 connue pour participer à la formation des fibres amyloïdes dans la maladie d'Alzheimer) était impliquée dans la formation des fibres amyloïdes physiologiques, dans les mélanocytes. Mais ce n'est pas tout : ces fibres amyloïdes pourraient aussi séquestrer certains médicaments anticancéreux, ce qui expliquerait la résistance des mélanomes, des cancers de la peau, aux traitements.
Publié le 04/07/2013 à 08:00 | Lu 344 fois


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