Le passage du désir : parce qu’il n’ y a pas d’âge pour se faire plaisir

Lorsqu’ils ont lancé ce concept de love-shop, les créateurs des magasins Passage du désir n’imaginaient pas toucher une clientèle senior… Pourtant, au bout de cinq années d’existence, il faut bien se rendre à l’évidence, et c’est plutôt bon signe d’ailleurs, les seniors font bel et bien partie des Français qui n’hésitent plus à passer le pas de porte de ces magasins « dédiés au développement durable du couple » ! Parce qu’il n’y a pas d’âge pour se faire plaisir.





Le passage du désir : parce qu’il n’ y a pas d’âge pour se faire plaisir
Bon, si vous ne connaissez pas l’enseigne Passage du désir, lancée en 2006, oubliez l’image vieillotte que vous vous faites des sex-shops d’antan, ceux que l’on trouvait rue Saint-Denis ou dans la rue Pigalle à Paris.

Terminées les échoppes glauques où il fallait se faufiler sous un rideau poisseux pour avoir accès à tous les jouets pour adultes.

Cette époque est révolue. Désormais, le sex-shop devient love-shop (c’est quand même plus joli) et a pignon sur rue. Sur trois rues même à Paris ; actuellement, les trois magasins Passage du désir sont tous concentrés entre Les Halles et le Marais. Mais d’autres ouvertures sont prévues pour 2011, peut-être une boutique sur la rive gauche et surtout en province, mais ceci est une autre histoire...

Ce type de magasins ne se cachent donc plus dans les quartiers interlopes des grandes villes. On les trouve maintenant dans les rues passantes ; leurs vitrines bien en vue. On y entre sans complexe ; plus besoin de se cacher sous un bonnet et derrière le col relevé d’un imper. Les clients qui fréquentent ces love-shops le font avec nonchalance, sans honte, sans aucune gêne. Et c’est plutôt une bonne chose…

A l’intérieur, on se croirait dans un magasin de bien-être et de décoration. Des bougies, des livres, des petits gadgets, des mugs, des produits de relaxation, des jeux, etc. Bien sûr, toute cette sélection de produits a pour ambition d’épanouir votre relation avec votre partenaire, de renforcer votre intimité, voire de réveiller les libidos endormies…

Le passage du désir : parce qu’il n’ y a pas d’âge pour se faire plaisir
Le rayon des sex-toys, que l’on appelait autrefois « godemichets », est quant à lui installé dans un coin plus discret, derrière un présentoir.

Mais n’allez pas croire que ces jouets pour grandes personnes sont réservés à une clientèle d’habitués et de spécialistes du sexe ; non, ils sont en libre-service.

Tous les modèles sont présentés hors de leur emballage : vous pouvez les toucher, le regarder, les examiner, les soupeser… Certaines personnes, peu habituées à ce nouveau monde, restent parfois perplexes sur les différentes utilisations potentielles de ces petits gadgets. Mais des petites étiquettes explicatives sont là pour guider le client, et puis les équipes de vendeurs et vendeuses sont disponibles pour vous conseiller et vous aider dans vos choix. Sans complexe, sans vulgarité. En se mettant à la portée des acheteurs. Novices ou expérimentés.

Car il faut bien dire que la clientèle de ce love-shop est éclectique. Certes, pas mal de jeunes, des adultes, des couples hétéros, des couples homos, des jeunes femmes, des copains… Tous les âges sont représentés. Même les seniors. D’ailleurs, le client le plus âgé qui se soit aventuré au Passage du désir avait 92 ans !

Même si cet exemple est « extrême », de nombreux seniors et retraités fréquentent effectivement ces « love-shops ». Comme le souligne Fleur Breto, responsable de la communication au Passage du désir : « on constate que les plus de cinquante ans n’hésitent pas à venir chez nous. C’est vrai qu’en ouvrant nos magasins nous n’avions pas prévu cette clientèle dans notre business plan. Mais le fait est qu’ils sont de plus en plus nombreux à découvrir notre concept. Il est vrai qu’une fois que les enfants sont partis, il est grand temps de s’occuper un peu de soi ».

LELO Elise : un lovetoy vibreur nouvelle génération
« On vient de marier le dernier / Tous nos enfants sont désormais heureux sans nous / Ce soir il me vient une idée / Si l'on pensait un peu à nous » chantait Michel Sardou dans les années 70. Et bien c’est exactement ce que font les seniors d’aujourd’hui.

« Au début, les femmes viennent souvent seules, puis reviennent ensuite avec leur mari » remarque encore Fleur Breto. « Selon les témoignages que nous avons recueillis, le même schéma ressort souvent : « cela fait une vingtaine d’année qu’on ne se regarde plus. On est trop pris par la vie, par les enfants, par le travail, par les soucis… » »

Pourtant, une fois les enfants partis, la maison payée, les problèmes de boulot évacués, il est temps de se recentrer sur soi, sur son couple. D’ailleurs, chez les 50/60 ans, c’est souvent une période où « ça passe ou ça casse ». On constate en effet de nombreux divorces dans ces tranches d’âge. Mais on voit aussi ceux qui restent ensemble, ceux qui souhaitent se retrouver.

« Et ceux-là, ils passent chez nous » poursuit Fleur Breto. « Ils sont étonnés de découvrir qu’il existe tant de produits nouveaux dans ce domaine. Ils recherchent un peu de piquant, de la fantaisie, des moyens de raviver la flamme… Le sex-toys à distance marche bien auprès de cette clientèle. C’est une façon de se rapprocher, de voir que tout est encore possible, que l’on peut s’amuser en prenant du plaisir ».

« Bon il est vrai que nous avons aussi le profil de la femme senior seule » ajoute Fleur Breto. « Celle qui se retrouve sans personne parce que monsieur est partie avec une plus jeune. Sauf que de nos jours, ces femmes savent pertinemment que la vie sexuelle ne s’arrête pas à la ménopause. Si elles n’ont plus d’homme dans leur vie, certaines recherchent l’âme sœur sur le web et/ou s’offrent un sex-toys. On a eu l’exemple d’une femme dans ce cas là. Elle avait deux options : soit elle allait chez le médecin pour se faire prescrire des antidépresseurs ; soit elle trouvait une autre solution… Finalement, elle a préféré venir chez nous et s’offrir un sex-toys ».

Site Internet : www.passagedudesir.fr

Article publié le 14/02/2011 à 14:23 | Lu 10278 fois