La pollution atmosphérique augment le risque d'Alzheimer

Pour la première fois, plusieurs études, présentées à la conférence internationale 2021 de l’Association Alzheimer américaine (AAIC), convergent pour établir un lien entre la pollution atmosphérique et la maladie d’Alzheimer.





Ainsi, une réduction de la concentration de particules fines de 2,5 microns de diamètre (PM2,5), observée en France entre 1990 et 2000, est associée à une réduction de 17% du risque de maladie d’Alzheimer pour chaque réduction d’un microgramme de PM2,5 par mètre cube d’air (µg/m3).
 
C’est ce que montrent Noémie Letellier, de l’Institut d’océanographie Scripps à San Diego (Etats-Unis) et ses collègues de l’Institut des neurosciences de Montpellier, qui ont croisé les données environnementales avec les données médicales de la cohorte française des Trois-cités, portant sur 7.051 personnes suivies pendant 12 ans.
 
L’exposition aux particules fines a eu lieu dix ans avant l’inclusion. Cette association entre la réduction de la pollution atmosphérique et la réduction du risque de maladie d’Alzheimer est indépendante des facteurs sociodémographiques, des comportements de santé, et du génotype APOE, un facteur génétique de susceptibilité à la maladie d’Alzheimer.
 
Aux Etats-Unis, Xinhui Wang et ses collègues, de l’Université de Californie méridionale, font le même constat, en analysant les données de qualité de l’air des lieux de résidence de 2.239 femmes âgées (WHIMS-ECHO), dont 398 ont développé une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée dans les 6 ans.
 
Une réduction de 1,78 µg/m3 de la pollution atmosphérique due aux particules fines PM2,5 et de 3,91 ppb (parties par milliard) de la pollution au dioxyde d’azote, dix ans avant l’inclusion, est associée à une réduction de 20% de l’incidence de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.
 
Cette association est indépendante de l’âge, du niveau d’éducation, du lieu de résidence, du génotype APOE, ou des facteurs de risque cardiovasculaire.
 
Christina Park et ses collègues, de l’Université de Washington à Seattle (Etats-Unis), s’appuyant sur les données cliniques de 3.029 personnes âgées de 75 ans et plus (cohorte Gingko Evaluation of Memory) et les données climatiques du lieu de résidence, montrent qu’une augmentation de la pollution de particules fines PM 2,5, PM10 et de dioxyde d’azote, pendant dix ans, est associée à une augmentation de la concentration plasmatique de protéine bêta-amyloïde.
 
En Suède, Jing Wu et ses collègues, de l’Institut Karolinska de Stockholm, ont observé pendant 13 ans les effets de la pollution urbaine sur la cognition chez 2.499 habitants de l’île de Kungsholmen (cohorte Swedish National Study on Aging and Care). Une augmentation de l’exposition aux particules fines PM2,5 est associée à une augmentation de 63% du risque de déficit cognitif léger.

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Article publié le 17/09/2021 à 01:00 | Lu 3528 fois