La Nash : une maladie de société et une catastrophe sanitaire en perspective

Alors que le surpoids et la malbouffe gagnent la planète, la Nash - ou maladie du foie gras - représente une menace inédite en termes de santé publique. Véritable maladie de civilisation, elle impose un retour à une médecine plus globale et plus personnalisée. Il y a urgence !





Une épidémie mondiale
Alors que la médecine a enfin les moyens de gagner la bataille contre les virus des hépatites B et C, une nouvelle épidémie se répand à grande vitesse dans le monde : la Nash, ou stéatohépatite non alcoolique.
 
Provoquée par une consommation excessive de sucre et de graisse, elle est souvent associée au syndrome métabolique, à l’obésité et au diabète. Aux États-Unis, les estimations font état de 35 à 40% de personnes souffrant d’un foie gras (stéatose), dont 12% affectées d’une véritable Nash, susceptible comme les autres hépatites chroniques de provoquer une cirrhose ou un cancer du foie.
 
La Nash est ainsi en passe de devenir la première cause de transplantation hépatique aux États-Unis. En France, la situation est certes moins préoccupante, mais une récente étude fait état de 16,7% d’adultes souffrant d’un foie gras (24,6% des hommes et 10,1% des femmes). Parmi eux, 2,6% sont atteints d’une Nash associée à une fibrose sévère, soit entre 1 et 1,5 million de personnes !
 
Le meilleur traitement c’est le mode de vie
Le stockage de graisse dans le foie est un phénomène naturel : c’est grâce à lui que l’organisme peut faire des réserves d’énergie en cas de besoin. Mais dans 20 à 30% des cas il provoque une réaction inflammatoire du foie caractéristique de la Nash.
 
On connaît mal les mécanismes par lesquels un simple excès de graisse devient ainsi une maladie inflammatoire chronique potentiellement mortelle, ce qui ne facilite pas la mise au point de traitements efficaces contre la Nash. De très nombreuses études sont en cours, mais elles butent sur la complexité de cette maladie multifactorielle, associée à d’autres maladies du métabolisme.
 
En attendant, le seul traitement efficace passe par un changement de mode de vie. Il faut rééquilibrer son alimentation, diminuer sa consommation de sucres et d’aliments hypertransformés, augmenter son activité physique…
 
Paradoxalement, la plus moderne des maladies du foie est ainsi celle qui impose à l’hépatologie moderne de revenir aux bases de la médecine : une prise en charge à la fois globale et individualisée de chaque personne.
 
Avec la Nash, les hépatologues du monde entier doivent réapprendre que, autour du foie, il y a un individu.

Article publié le 17/01/2019 à 01:00 | Lu 2028 fois