La France le pays le plus âgé au monde en 1939 à cause de La Grande Guerre

La France est aujourd’hui un pays qui vieillit. Comme de nombreux autres d’ailleurs, en Europe bien sûr, mais aussi un peu partout dans le monde. Mais ce que l’on sait moins, c’est que ce n’est pas la première fois que la France est l’un des pays les plus « vieux » au monde. Déjà en 1939…





De nos jours, une bonne partie des populations de la planète connaissent un vieillissement sans précédent dans l’histoire de l’Humanité.
 
Dans certaines régions du monde, comme au Japon par exemple, on compte déjà plus de seniors que d’adolescents… Une véritable tendance démographique qui n’en est qu’au début et qui devrait s’accentuer jusqu’au milieu du siècle.
 
Mais ce que l’on sait moins en revanche, c’est que ce n’est pas la première fois que la France est confrontée à cette situation démographique. C’est ce que montre François Héran, de l’Institut national d’études démographiques (Ined).
 
En effet, à cause de la guerre de 14-18, dite la « Grande Guerre », plus d'un million de naissances ne furent jamais rattrapées, si bien que la France devint en 1939, le pays le plus âgé au monde avant que le baby-boom ne change la donne !
 
Cette Grande Guerre (qui fut considérée comme la toute première guerre mondiale) fut un carnage pour tous les pays y ayant participé. Pratiquement un soldat français sur cinq (18%) y trouva la mort, soit 1,5 millions de décès. En tout, 74 millions d'hommes furent mobilisés par les acteurs de ces   conflits : 48 millions par les Alliés et 26 millions par les Puissances centrales dont dix millions furent tués (respectivement 5,6 et 4,4 millions), soit 14%.

Comme on peut aisément l’imaginer, la génération masculine la plus touchée fut la « classe 1914 », née en 1894. Cette dernière fût doublement décimée : tout d’abord, 28% de ces hommes avaient déjà été décimés avant la guerre par la mortalité infantile et juvénile qui sévissait encore à l’époque et un quart (24% ; soit un tiers des survivants) périt durant la guerre !
 
Dans ce contexte, plus de la moitié de cette génération avait donc disparu à l'âge de 25 ans ! L’espérance de vie en fut durement touchée. Déjà particulièrement faible en temps de paix à cette période (48 ans), elle fut ramenée à 37 ans par la guerre ! Elle a doublé depuis. 
 
Comme le souligne encore l’auteur de cette étude, « la génération née en 1895 souffrit des pertes analogues, tandis que celles des autres générations, plus réduites, s'échelonnèrent selon l'âge à la mobilisation et la durée d'exposition. La survie des Françaises, au contraire, continua de progresser. Mais la guerre laissa un demi-million de jeunes veuves (de moins de 45 ans), avec un million d'orphelins ».
 
Il faudra donc attendre le baby-boom d’après-guerre (la seconde guerre mondiale) pour que la France rattrape son retard. 

Article publié le 18/04/2014 à 15:00 | Lu 900 fois