La Fondation Médéric Alzheimer fait le point sur le rôle des aidants

Afin d’aider un proche en perte d’autonomie et de mieux comprendre les aidants et leur rôle dans la société française, la Fondation Médéric Alzheimer vient de publier un baromètre sur les aidants âgés de 40 à 64 ans, de personnes âgées dépendantes. En voici les grandes lignes.





Avant d’aller plus loin, rappelons qu’en France, 8,3 millions de personnes (membres de la famille, amis, conjoints…) soutiennent et accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie. D’ailleurs, le rôle des aidants est désormais reconnu dans la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement entrée en vigueur le 1er janvier 2016.
 
Naturellement, dans un contexte de vieillissement des populations et du recul de l’âge légal de départ à la retraite, de plus en plus d’aidants de personnes âgées dépendantes travaillent, sont encore en poste… Dans cet esprit, comment parvenir à concilier au quotidien, aide à un proche et vie professionnelle ?
 
Dans cette étude, la fondation s’est penchée plus spécifiquement sur cette génération dite « pivot », qui constitue un élément clé de nos solidarités familiales et combine à la fois, soutien aux enfants, aide aux parents âgés et activité professionnelle.  
 
Selon ce sondage, plus des deux-tiers (68%) des aidants ont un travail ; parmi eux, plus de la moitié (55%) occupe une activité à plein temps et 13% à temps partiel. Précisons que les aidants ont le même taux d’insertion professionnelle que les non-aidants. A noter aussi que ceux qui travaillent se déclarent plus fréquemment en bonne santé que les autres aidants (72% vs 67%). Un phénomène qui s’explique par ce que les épidémiologistes nomment le « healthy worker effect » (l’effet bonne santé du salarié). Toutefois, un aidant sur cinq déclare que l’aide apportée a eu des conséquences sur leur vie professionnelle, qu’ils soient ou non actuellement en activité. 
 
D’une manière générale, l’ensemble des sondés aimerait une implication de l’Etat plus forte et une plus grande solidarité au sein de l’entreprise -les choses changent mais c’est long… Par ailleurs, une très large majorité (91%) des personnes interrogées estime que l’Etat devrait d’avantage soutenir les aidants (congés payés, indemnités, formation…) et 83% trouvent que les entreprises devraient davantage soutenir et accompagner les salariés aidants.
 
Toujours selon cette enquête, nos compatriotes se disent davantage prêts à s’investir dans l’aide pour leur conjoint que pour leur parent âgé. La majorité, 94%, est d’accord pour aider régulièrement leur conjoint contre les trois-quarts seulement (76%) pour un père ou une mère. Par ailleurs, 73% seraient d’accord pour faire évoluer leur vie professionnelle pour aider leur conjoint contre un gros tiers (35%) pour leur parent. Pour autant, 70% des Français de la génération pivot souhaitent s’investir pour éviter à un parent d’aller en maison de retraite, même si dilemme, seuls 37% se disent prêts à l’héberger.
 
*à partir d’une enquête réalisée par Kantar Public, auprès de 8 000 personnes, représentatives de la population française, âgée de 40 à 64 ans. 

Article publié le 13/09/2017 à 02:09 | Lu 3322 fois