Innovation thérapeutique : qu’en pensent les Français ?

Dans sa mission de réflexion au débat sur la santé, le LIR* vient de lancer son premier baromètre LIR/Ifop** de l’innovation thérapeutique en France dont une partie est dédiée à l’oncologie, sujet de santé prioritaire pour les pouvoirs publics : pour 63% des personnes interrogées, l’innovation thérapeutique évoque la mise au point de traitements mieux adaptés à la vie quotidienne ; pour 58%, il s’agit de l’émergence de nouveaux médicaments et pour 46%, l’innovation thérapeutique consiste en l’amélioration des techniques chirurgicales.





Les Français ont une vision médicale et sociétale de l’innovation thérapeutique

« Ces résultats traduisent une vision large de l’innovation qui renvoie non seulement à un plan médical, c’est-à-dire une avancée de la recherche, mais aussi à un plan sociétal, où l’innovation permet une adaptation des thérapies à la vie quotidienne » analyse Damien Philippot, Directeur d'études au sein du département d'opinion publique de l’Ifop.

La création d’innovation thérapeutique semble partagée entre plusieurs acteurs qui se complètent. En effet : 35% des sondés estiment que les organismes publics de recherche comme l’Inserm, le CNRS et l’INRA sont à l’origine de l’innovation thérapeutique en France ; 29% citent la collaboration publique/privée entre chercheurs et seules 14% des personnes interrogées mentionnent les industriels de la recherche pharmaceutique.

Près de trois Français sur quatre considèrent que les cancers sont les maladies pour lesquelles l’innovation thérapeutique a été la plus forte ces vingt dernières années, suivis du sida (50%) et des maladies cardiovasculaires (34%).

Une perception positive des résultats de l’innovation thérapeutique en oncologie

Ainsi, 95% estiment que l’innovation thérapeutique a contribué à accroître les chances de survie après un cancer, une majorité (53%) répondant même qu’elle l’a « beaucoup » permis. Parmi les cancers ayant bénéficié le plus de l’innovation thérapeutique ces vingt dernières années : 84% mettent en tête le cancer du sein ; 35% le cancer de la prostate ; 27% le col de l’utérus et 23% le cancer du côlon.

« Il apparaît que les cancers au sujet desquels les Français jugent que les effets ont été significatifs sont à la fois ceux parmi les plus fréquents comme le sein et la prostate et ceux ayant fait l’objet des plus importantes campagnes de prévention et de dépistage » affirme Damien Philippot.

« La perception des Français sur la contribution des différents acteurs publics/privés dans l’innovation thérapeutique n’est pas tout à fait le reflet de la réalité. Le budget de recherche et de développement des entreprises du LIR en France représente environ 750 millions d’euros, ce qui équivaut au budget de recherche et développement de l’Inserm. 70% des essais cliniques sont conduits en France par les entreprises du LIR. Enfin, elles sont fortement engagées dans des partenariats de recherche public/privé au travers de leurs essais cliniques, de contrats particuliers notamment avec les hôpitaux universitaires qui ont pour objectif justement de favoriser l’innovation thérapeutique » affirme Denis Hello, président d’Abbott France et vice-président du LIR.

Pour les dix années à venir, les maladies où les progrès sont envisagés sont à 54% les cancers et à 52% la maladie d’Alzheimer. Les Français indiquent qu’ils souhaitent que la recherche en oncologie se concentre autour des cancers de l’enfant (40%), des tumeurs du cerveau (35%), des leucémies (30%) et du cancer du poumon (29%). En ce qui concerne les améliorations possibles de l’innovation thérapeutique en oncologie, 65% des personnes interrogées font état d’un souhait très clair en faveur d’une augmentation des chances de guérison devant la possibilité de mieux vivre au quotidien (19%) et la prolongation de la vie ou encore une meilleure prise en charge de la douleur, deux avancées marginalement citées (8% chacune).

Plus de deux Français sur trois estiment être mal informés sur l’innovation thérapeutique

Les résultats du baromètre LIR/Ifop 2012 révèlent que 69% des Français se sentent mal informés sur l’innovation thérapeutique dont 10% « très mal ». Parmi les différents acteurs publics et privés, 29% des sondés estiment légitime que les organismes publics tels que la CNAM puissent jouer ce rôle d’informateur, 25% les médias et 23% les médecins généralistes.

L’association le LIR, espace d’échanges dont l’objet est de nourrir le débat des enjeux de la recherche et de l’innovation en santé, met à disposition des citoyens soucieux d’en savoir plus sur le sujet, des informations sur les grandes avancées thérapeutiques à l’instar des thérapies ciblées dans le traitement des cancers et sur les grandes étapes de R&D des laboratoires de recherche en oncologie rendues possibles notamment grâce aux partenariats de recherche public/privé.

Conscient de la complexité de l’innovation thérapeutique, le LIR met en avant sur son site internet www.lir.asso.fr une première sélection des grandes étapes des progrès thérapeutiques, par exemple, dans le domaine de l’oncologie.

*Seize filiales d’entreprises internationales de Recherche en santé sont rassemblées au sein de cette association : Abbott, Astrazeneca, Bayer Santé, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, GlaxoSmithKline, Janssen, Lilly France, Lundbeck, Merck Sante, MSD, Novartis, Novo Nordisk, Pfizer, Roche, Takeda.
**Etude réalisée par l’Ifop pour le LIR auprès de 1013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire autoadministré en ligne - Du 29 au 31 octobre 2012.

Article publié le 27/11/2012 à 08:41 | Lu 965 fois