Frédéric Bazille : jeunesse de l'Impressionnisme à Orsay

Le peintre Frédéric Bazille né en 1841, n'a pas 29 ans lorsqu'il meurt au combat en 1870... Longtemps ignorée, son œuvre picturale sera peu à peu redécouverte après 1950. Cette exposition très bien organisée au Musée d'Orsay nous permet d'apprécier un artiste très talentueux mais disparu trop tôt ! Jusqu’au 5 mars prochain.





Frédéric Bazille est né en 1841 à Montpellier, au sein d'une famille aisée d'orfèvres et de négociants, membre de l’Église réformée. Il commence par s'initier à l'art dans l'atelier des sculpteurs Baussan, dans cette même ville, et par copier les chefs-d’œuvre du musée Fabre. C’est ainsi qu’il s’est familiarisé avec la peinture moderne, celle de Delacroix pour le motif et celle de Courbet et Manet pour la couleur.
 
A vingt ans, Bazille quitte Montpellier pour poursuivre ses études de médecine à Paris. Parallèlement, il intègre l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre où il fait la connaissance de Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. En 1864, Bazille abandonne ses études pour se consacrer entièrement à la peinture. Aidé financièrement par ses parents, il partage généreusement ses ateliers, six en sept ans, avec ses amis.
 
Il rejoint Claude Monet à Chailly et peint là-bas Paysage à Chailly (1865). En 1866, Monet renonce à présenter son Déjeuner sur l'herbe (jugé scandaleux à l’époque) et en 1867, sa toile Les Femmes au Jardin est refusée -elle sera finalement achetée par Bazille lui-même. C'est donc Bazille qui va s'atteler à la réalisation de grands tableaux comme Figures en plein air, son chef d’oeuvre. Plus tard, avec Scène d’Été (1869), il est le premier à proposer une baignade dans une lumière naturelle.
 
Bazille sera enfin accepté dans les salons de 1868, 1869 et 1870. Désormais reconnu il est, dit Zola de lui, « un artiste qui compte ». Sa vie parfaitement réglée entre les hivers parisiens, le Salon de mai et les séjours prolongés dans le Midi, lui permet de donner libre cours à sa créativité.
 
Après s’être exercé à la nature morte comme Nature Morte au Héron (1867), l’artiste peint désormais de plus en plus souvent en plein air : Les Remparts d'Aigues-Mortes (1867), Les Négresses aux pivoines (1870), Vue de Village (1868) ou Scènes d' Été (1869), une œuvre dans laquelle Bazille s'affirme comme un peintre du corps masculin, sujet cher aussi à Cézanne.
 
Quant à la toile Ruth et Booz (1870), il la laissera inachevée tant les bruits de guerre qui lui parviennent le plongent dans le désarroi. Le 16 août, il décide de s'engager dans le corps des zouaves. Il meurt au combat le 28 novembre 1870 à Beaune-la-Rolande.
 
Comme le précise le site Internet du musée d’Orsay, « une soixantaine de tableaux est parvenue jusqu'à nous, chacun constituant un défi, un jalon, pour le jeune artiste nous permettant d'être attentifs à sa progression vers l'expression toujours plus personnelle de son "tempérament", selon les mots de l'époque ».

Et de préciser : « cette exposition invite ainsi à la redécouverte d'un acteur majeur, malgré sa disparition précoce, de la genèse de l'impressionnisme (…) qui nous éclairent sur les méthodes de travail de Bazille, ses liens avec Monet ou Renoir et ont permis de retrouver la trace de créations considérées comme disparues, chaînons manquant d'une oeuvre rare ».
 
Marie-Hélène Boutillon

​Infos pratiques

Jusqu'au 5 mars 2017
 
Musée d'Orsay Paris
Tous les jours sauf le lundi


Article publié le 28/02/2017 à 04:17 | Lu 1865 fois